L’Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT) a célébré le 9 juin dernier, son jubilé d’or, marquant 50 ans d’innovation scientifique agricole et d’impact depuis sa création en 1972. C’était à son bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre à Samanko en présence du ministre du Développement Rural, Modibo Keïta.
La célébration du jubilé d’or au Mali, qui abrite le bureau régional de l’Institut pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, s’appuie sur les festivités lancées en février dernier par le Premier ministre indien, Shri Narendra Modi, au siège mondial de l’ICRISAT à Hyderabad en Inde.
Au cours de cette célébration, la directrice générale de l’ICRISAT, Dr Jacqueline Hughes, a souligné que le secteur agricole a un rôle crucial à jouer dans le développement à long terme de la plupart des pays africains. Pour elle, toute stratégie de croissance soutenue et de réduction de la pauvreté doit être centrée sur la croissance rapide du secteur agricole en mettant l’accent sur les partenariats.
« La réalisation de la vision de l’ICRISAT d’une terre aride prospère et résiliente et en sécurité alimentaire ne peut être réalisée sans le soutien de ses précieux collaborateurs et partenaires », a déclaré Dr Hughes. Elle a ajouté que la construction d’un système alimentaire résilient, inclusif et durable dans les zones arides servirait toutes les couches de la société. De même, cela contribuerait à la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour aider à atteindre les objectifs de développement durable qui sont une priorité pour l’Institut, en particulier en Afrique subsaharienne.
« Alors que l’ICRISAT entre dans les cinquante prochaines années, nous croyons fermement que les partenariats sont le meilleur moyen de relever la plupart des défis mondiaux et de créer les meilleures solutions locales. L’ICRISAT s’appuiera sur ses 50 années d’impact et d’expérience en matière de recherche agricole pour le développement », a déclaré la directrice générale. « Nous nous appuierons sur le très convoité Prix africain de l’Alimentation 2021 décerné à l’ICRISAT pour nos recherches et notre mise à l’échelle avec de nombreux partenaires et qui ont abouti à la diffusion de 266 variétés de légumineuses améliorées et plus de 380.000 tonnes de semences certifiées produites pour plus de quatre millions d’hectares à travers l’Afrique subsaharienne », a indiqué Dr Hugues. Elle a promis que l’Institut transcendera les frontières de la recherche et de la livraison pour construire des systèmes alimentaires productifs, résilients, durables, inclusifs, sains et rentables pour les zones arides.
Pour sa part, Dr Ramadjita Tabo, directeur régional de l’ICRISAT en Afrique de l’Ouest et du Centre dira que les partenariats public-privés sont une composante essentielle du développement du pays, en particulier pour intensifier les interventions technologiques et les solutions fondées sur la science pour des millions de petits exploitants agricoles.
« Revenir sur les 50 ans d’existence de l’ICRISAT, c’est d’abord rappeler que l’Institut a apporté une contribution majeure à la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique et en Asie », a indiqué le ministre du Développement Rural Modibo Keïta. Ensuite, il a félicité l’ICRISAT pour son Prix africain de l’Alimentation 2021, reçu en couronnement de son travail en recherche et développement agricole qui a amélioré la sécurité alimentaire dans 13 pays d’Afrique subsaharienne. Aussi, le ministre Keïta a salué l’initiative “Smart Food” qui vise à exploiter tout le potentiel des cultures locales résistantes au climat et hautement nutritives tels que le mil et le sorgho.
« Nous nous joignons à ceux qui pensent que les cultures de mil, de sorgho et d’arachide, essentielles dans l’alimentation et la vie de la population sahélienne, méritent un financement et un développement accrus », a-t-il souligné. Enfin, le ministre du Développement Rural a promis qu’à l’occasion de l’année internationale du mil prévue en 2023, son département est prêt à soutenir tous les efforts en faveur des cultures de céréales et de légumineuses de mil et de sorgho, qui ont le potentiel d’améliorer significativement la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que les revenus des petits exploitants agricoles.
B. Guindo
Source : LE PAYS