Le 29 septembre 2018, les auteurs du livre ‘’Rébellions au Nord du Mali, des origines à nos jours’’ ont procédé à la présentation et à la dédicace de leur ouvrage au Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba. C’était en présence de nombreuses personnalités de la République.
C’est dans une salle pleine à craquer que les auteurs dudit livre, en l’occurrence Dr. Choguel Kokalla Maïga et Pr. Issiaka Ahmadou Singaré, ont expliqué sans langue de bois les origines des rébellions au nord du Mali. En écrivant ce livre riche en informations, les auteurs ont voulu cerner les causes des rébellions au nord du pays en vue de mettre fin à leur récurrence.
«Rébellions au Nord du Mali, des origines à nos jours» n’est pas un traité d’histoire. Il s’agit d’une réflexion éclairée de l’histoire menée par deux responsables du parti MPR. Avec ce livre, les auteurs ont choisi librement de revisiter l’histoire afin de cerner les différents contours d’une agitation récurrente dans la partie septentrionale du pays. L’ouvrage comporte au total dix-sept chapitres susceptibles d’être répartis en quatre subdivisions : les données de l’histoire du VIIème au XIXème siècle, le tournant de la décennie 1950, la gestion des rébellions de 1960 à 2015 et la dimension internationale de la question du nord du Mali.
À travers les trois premiers chapitres du livre, les auteurs situent le lecteur dans l’espace et dans le temps. Remontant aux sources de l’histoire, au VIIème siècle, ils mettent en exergue trois réalités occultées de nos jours : la rencontre et le métissage entre les Sonrhraïs venus du Dendi et des Berbères originaires du Yémen ; la rencontre entre les Oasiens, les Bellahs, premiers occupants de la terre, et les Touaregs ; et enfin la coexistence entre Arabo-Berbères et Négro-Africains au sein des empires du Ghana, du Mali et du Songhoï sous l’autorité des souverains noirs.
Mieux encore, les auteurs ont suffisamment détaillé dans le livre la gestion des rébellions au nord du Mali de 1963 à 2015 avant de traiter celles sous les différents chefs d’Etat qui se sont succédé au pouvoir de 1960 à 2018. Après plus d’une heure de temps d’horloge d’explication, les éminents auteurs ont ensuite donné la parole à l’auditoire pour leurs observations. Ainsi, ils ont été nombreux à solliciter le micro pour s’exprimer.
Dans le livre de façon générale, les auteurs, au terme de leur étude, proposent une série de constats aux lecteurs. Premier constat : la thèse selon laquelle un pays touareg aurait existé pour être, par la suite, au gré de la colonisation et de manière arbitraire, incorporé au Soudan français ne résiste pas à l’analyse. Deuxième constat : l’expression «rébellions touarègues » est une expression inappropriée. Troisième constat : les régimes du parti unique ont saisi les causes réelles des rébellions et se sont donné les moyens de les circonscrire ; et le dernier constat : la récurrence des dissidences, depuis 2007, ont eu, comme conséquence, l’effondrement de l’Etat, la partition et la perte de la souveraineté nationale.
Ousmane le Peulh
Source : Ziré-Hebdo