Le Cercle d’études, de recherches et d’initiatives (CERI-Mali) s’est donné pour mission d’étudier les causes profondes des rebellions au Mali. C’est dans cette optique que ses responsables ont organisé le samedi dernier, une conférence-débat sur la «problématique de la rébellion et de reconstruction nationale au Mali».  Cette conférence a été un cadre pour eux de parler des différentes rebellions au Mali et des accords de paix signés entre le Mali et les groupes rebelles.  Mais aussi des facteurs qui attisent les crises au nord du Mali.

La conférence était animée par Pr. Mohamadoun Dicko, président de CERI-Mali, Dr. Cissé, chercheur, Akori Ag Iknane, président de l’Association des ressortissants de Kidal et Moussa Doumbia, professeur d’université.

Le cercle d’études, de recherches et d’initiatives (CERI-Mali) est une association qui s’est donnée pour mission de faire des recherches poussées sur les rebellions afin de  découvrir et de faire comprendre les causes lointaines et actuelles de ces crises cycliques qui secouent le Mali en particulier le septentrion depuis des décennies.

Contribuer au développement durable du Mali et de l’Afrique, promouvoir la réalisation d’études et de recherches dans les domaines scientifiques, œuvrer pour le patriotisme, la concorde et l’harmonie dans le cadre de la citoyenneté, faire l’appui-conseil dans la réalisation de politiques d’assistance aux victimes des conflits et des calamités naturelles, favoriser la promotion des droits humains, de la bonne gouvernance et de la démocratie sont entre autres les objectifs de CERI-Mali.

Pour CERI-Mali, on ne peut définitivement parvenir à bout des rebellions au Mali, si les raisons qui poussent toujours ces Maliens à prendre les armes contre leurs frères ne sont pas étudiées et comprises.

C’est pourquoi le président de CERI-Mali, Pr. Mohamadoun Dicko a donné son point de vue sur les facteurs qui déclenchent les rebellions au nord depuis l’indépendance du Mali à nos jours. Des rebellions qui s’expliqueraient, selon lui, par  le mythe de la séparation et de la supériorité de la peau blanche sur la peau noire. Un mythe qui est ancré dans le subconscient de certaines populations minoritaires du nord.

Les rebellions s’expliquent aussi par l’absence de l’Etat dans certaines localités du nord lesquelles sont devenues un no man’s land, mais aussi par le sous-développement des régions du nord.

Pr. Dicko ajoute que l’on a souvent entendu certains dire que le Mali serait le seul pays au monde où la peau noire dirige la peau blanche. Pour lui, ce mythe de la supériorité de la peau blanche  ne tient pas la route.

Mais les autres facteurs à savoir, le sous-développement et la misère dans certaines localités du nord constituent, selon lui, une mauvaise image pour l’Etat qui doit être réparée pour être à l’abri d’autres rebellions.

Pour les responsables de CERI-Mali, si les précédents accords de paix n’ont pas pu résoudre ce problème, l’accord paraphé d’Alger est sur la bonne voie surtout avec le concept de ‘’décentralisation poussée’’ qui permettra aux populations de chaque région  de prendre les décisions  utiles pour leur développement.

Aboubacar Berthé

Source: Autre presse