Les hostilités se poursuivent entre la rébellion du M23 et l’armée congolaise dans l’est du pays. Ce qui a aggravé les tensions entre la RDC et le Rwanda en fin de semaine. En effet, les dirigeants congolais ont décidé d’expulser le samedi dernier le représentant diplomatique du Rwanda dans leur pays. Pour cause, ils accusent Kigali de soutenir les rebelles du M23.
En République démocratique du Congo, la situation sécuritaire est de plus en plus préoccupante, notamment dans l’Est du pays. Pour cela, l’Union africaine (UA) s’est déclarée aussi « extrêmement préoccupée » dimanche 30 octobre par la détérioration de la situation sécuritaire dans l’est troublé de la République démocratique du Congo (RDC), appelant à un cessez-le-feu immédiat, rapporte l’AFP.
Toujours selon le media français, l’organisation continentale a, dans un communiqué signé par son président en exercice, le chef de l’État sénégalais et le président de la Commission de l’organisation, le diplomate tchadien Moussa Faki Mahamat, « appelé toutes les parties à établir un cessez-le-feu immédiat, à respecter le droit international, la sécurité des civils et la stabilité aux frontières de tous les pays de la région ». En outre, dans le même communiqué l’institution africaine « exhorte toutes les parties prenantes à s’engager dans un dialogue constructif, dans le cadre du mécanisme existant, le cadre de paix, de sécurité et de coopération de l’Union africaine pour la RDC et la région, et du dialogue de paix inter congolais de la communauté d’Afrique de l’Est ». Les dirigeants de l’Union africaine appellent par ailleurs toutes les parties « à participer de bonne foi au troisième dialogue de paix inter congolais qui se tiendra à Nairobi du 4 au 13 novembre 2022 ».
« Expulsion de l’ambassadeur du Rwanda en RDC »
Alors les relations entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo s’étaient normalisées avec l’arrivée du président Félix Tshisekedi à la tête de la RDC en 2019, les tensions entre les deux pays ont dégénéré après la résurgence en novembre 2021 de la rébellion du M23 (Mouvement du 23 mars), qui avait été défaite en 2013. En effet, le Conseil supérieur de la défense de la République démocratique du Congo, présidé par le chef de l’État Félix Tshisekedi, a décidé d’expulser, le week-end dernier, l’ambassadeur du Rwanda en poste dans la capitale Kinshasa, Vincent Karega, après une percée des rebelles du M23 sur la ligne de front dans l’Est congolais. Cela, après la prise des cités stratégiques de Kiwanja et Rutshuru-centre par les rebelles du M23. Les dirigeants d’une province de République Démocratique du Congo accusent leur voisin rwandais de soutenir les rebelles menant des attaques dans une ville frontière. Kigali dément les accusations de son voisin.
Un Conseil supérieur de la défense présidé par le président Felix Tshisekedi s’est tenu samedi au cours duquel il a été demandé au gouvernement « d’expulser dans les 48 heures suivant sa notification, Vincent Karega, l’ambassadeur du Rwanda », a annoncé Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, rendant compte sur la télévision publique de la réunion stratégique. Selon le porte-parole ministre de la Communication et des médias la décision a été prise « en raison, d’une part de la persistance de son pays à agresser la RDC et à appuyer le mouvement terroriste du M23 qu’il instrumentalise ».
Le M23 est une ancienne rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013, qui a repris les armes en fin d’année dernière en reprochant à Kinshasa de n’avoir pas respecté des accords sur la démobilisation et réinsertion de ses combattants.
Ibrahim Djitteye
Source: LE PAYS