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RDC: l’envoyé spécial de l’OIF met en garde contre le non-respect du calendrier

Pascal Couchepin, envoyé spécial dans les Grands Lacs de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a achevé dimanche 12 novembre une mission de quatre jours en RDC. Il a rencontré des représentants de la majorité, de l’opposition, de la Céni et de la Cenco, le président de l’Assemblée nationale, mais pas le président Joseph Kabila. Pour l’ancien président de la Confédération suisse, la publication du calendrier la semaine dernière constitue une « lueur positive ». Reste maintenant à s’assurer qu’il sera effectivement mis en œuvre, sinon, prévient-il, cela « pourrait aboutir à une explosion » tant l’« exaspération » est en train de monter dans le pays.

Pascal Couchepin Organisation internationale Francophonie oif

L’OIF voit d’un œil inquiet les appels à manifestation lancés par l’opposition et la société civile. Et en appelle au pouvoir : « Si avec ce calendrier, le peuple voit qu’on l’a trompé, il y a aura des conséquences dramatiques », prévient l’envoyé spécial de la francophonie.

Pascal Couchepin n’a pas pu s’entretenir avec le président Kabila, en déplacement dans l’intérieur du pays. Certains y voient un mauvais signal. « Le signe que le chef de l’Etat ne souhaite pas prendre trop d’engagements », déplore un diplomate.

Un groupe d’experts pour épauler la Céni

Mais l’OIF reste optimiste. Pour tenter de rétablir la confiance, elle plaide pour la mise en place d’un groupe d’experts internationaux chargé d’appuyer la Céni dans la mise en œuvre du calendrier électoral. Le principe de ce comité a déjà été adopté à New York en septembre en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, mais il n’a pas encore vu le jour. L’UE, L’UA, l’OIF, la CIRGL et la SADC sont pressenties pour y participer, mais tous les acteurs ne sont pas d’accord sur son statut et son mandat.

« Le président de la Céni nous a redit son souhait de voir se créer ce groupe d’experts internationaux, qui ne serait pas une sorte d’autorité contre les activités de la Céni – ce serait contraire à la souveraineté du Congo et tout le monde veut que si des élections ont lieu, elles soient le fait de la volonté des autorités congolaises et du peuple congolais. Ce ne serait donc pas une autorité de contrôle, assure-t-il. C’est une autorité qui aide la Céni à répondre à un certain nombre d’aspirations, parce que parfois il y a des choses qui se disent plus facilement à un tiers qu’à la Céni, et ce groupe d’experts peut être l’interprète de certains vœux populaires, et puis surtout être témoin que la procédure avance de manière correcte à l’égard de la communauté internationale qui est appelée à financer. »

Car le bras de fer continue entre la communauté internationale et la Commission électorale sur la question du financement des élections. « Les bailleurs ne vont pas lâcher leur argent avant d’avoir des garanties que les élections se tiendront, estime Pascal Couchepin, et que l’argent versé sera efficacement affecté à leur préparation. »

RFI

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