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RDC : Félix Tshisekedi absent au sommet UE-UA à Bruxelles

Bruxelles accueille ces 17 et 18 février le sixième sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne (UE) et de l’Union africaine (UA). Un rendez-vous plusieurs fois reporté à cause de la situation sanitaire ces derniers mois. Un rendez-vous qui, selon le président français Emmanuel Macron, qui préside actuellement le conseil de l’Union, doit « réviser complètement » la relation entre l’Union et le continent africain. Une révision qui se fera sans Félix Tshisekedi qui a décidé à la veille du week-end, de se faire représenter par son Premier ministre Sama Lokonde.

Et les enjeux de ce sommet sont nombreux comme l’a expliqué le Premier ministre sénégalais qui vient de prendre la présidence tournante de l’Union africaine, avec « l’accès aux financements, aux vaccins contre le covid-19, l’investissement dans les infrastructures, le soutien au secteur privé, la paix et la gouvernance ».

Dans le contexte de tensions mondiales, même si de nombreux regards sont tournés vers l’Ukraine, la situation sur le continent africain est particulièrement inquiétante avec une succession de coups d’Etat à l’Ouest, les poussées islamistes dans plusieurs régions et, ici aussi, des tensions exacerbées entre Occidentaux et Russes sur les fronts armés avec une présence de plus en plus marquée des mercenaires de la société Wagner.

Réunions à tout-va

Dans ce contexte, la tension est palpable dans nombre de capitales après les coups d’Etat au Mali, au Burkina Faso, en Guinée et la tentative de putsch avortée en Guinée Bissau.

A la veille de ce sommet, un « séminaire anti-putsch » a d’ailleurs été organisé à Oyo, la ville natale du président de la République du Congo Denis Sassou Nguesso, conseillé par un de ses vieux amis français installé au pays de longue date. Objectif de ce « séminaire » organisé par un homme au pouvoir depuis 1977 (avec une interruption entre 1992 et 1997) : s’interroger sur les changements expéditifs sur le continent.

Pour cette première prise de langue, le Congolais avait invité ses amis, l’Ougandais Museveni, le Congolais Tshisekedi, le Togolais Gnassingbé et le Bissau-guinéen Embalo (qui a échappé à un coup d’Etat au début de ce mois de février).  Vu la tension dans son pays, cc dernier a décliné l’invitation.

Peu d’informations ont filtré de ce sommet qui doit amené les dirigeants présents à se revoir très rapidement au Togo avant une rencontre avec le président sénégalais Macky Sall pour tenter d’évoquer des pistes pour tenter d’éviter la contagion se poursuive.

Togo, Bénin et Élysée sous haute pression  

Le temps presse tant la situation paraît instable en Afrique de l’Ouest qui doit faire face à une avancée permanente des islamistes. L’avenir du déploiement français Barkhane au Mali sera sur la table d’un sommet France-Afrique, à la veille du sommet bruxellois. Pour plusieurs diplomates occidentaux, la décision de Paris est déjà prise. « Macron ne veut pas être embêté par la crise sahélienne durant la campagne présidentielle », explique l’un d’entre eux. Pour un autre, « Même si cette décision de retrait est prise, c’est trop tard pour la campagne présidentielle. Les images des militaires français contraints de fuir le Mali, comme les Américains ont fui l’Afghanistan, va coller à la peau du président-candidat ».

Tous sont d’accord sur un point, ce retrait français, s’il s’accompagne de la fin de la mission européenne Takuba, fera les affaires des djihadistes déjà présents dans la région, « sans oublier que si les Occidentaux se retirent, cela fera l’affaire des Russes et des mercenaires de Wagner », poursuit un diplomate. Le Bénin a essuyé des premières offensives djihadistes. La France avec ses drones et l’intervention de ses Mirages aurait fait une quarantaine de morts dans les rangs djihadistes fin de la semaine dernière à la frontière du Bénin, du Burkina Faso et du Niger. « Mais la situation du Togo est aussi très inquiétante », explique un ancien ministre africain des Affaires étrangères qui poursuit: « Ces quatre pays n’ont pas les moyens de se défendre et la sous-région, contrairement à ce qui se passe en Afrique australe, ne donne aucun signe de mobilisation face à ce danger. Au Mozambique, les pays d’Afrique australe (Afrique du Sud et Zimbabwe en tête) mais aussi le Rwanda sont venus en aide au pouvoir de Maputo pour combattre les rebelles islamistes. Ce qui change totalement la donne même si cette intervention aujourd’hui, avec les moyens mobilisés en hommes et en matériel, montre ses limites. »

Et en RDC ? 

Géographiquement, entre ces deux blocs, il y a aussi la question de la stabilité de la RDC. L’absence du président Tshisekedi à Bruxelles serait justifiée par la situation sécuritaire dans son pays confronté depuis un quart de siècle à un cycle de violences à l’est. Une situation encore compliquée depuis le 5 février et l’arrestation du conseiller Sécurité François Beya (qui serait toujours détenu dans les bureaux des services de renseignement). Cette arrestation  pose toujours autant de questions. La piste d’une tentative de déstabilisation du pouvoir est régulièrement évoquée mais jusqu’ici aucun élément tangible ne permet de la confirmer. Aucune arrestation n’a été menée. Ce samedi 12 février, 5000 hommes de la garde républicaine ont été mobilisés dans les rues de Kinshasa pour une marche d’endurance qui a traversé la capitale dans le but de tenter d’apaiser les esprits et de montrer qu’il n’y avait pas de tension entre le pouvoir et l’armée.

Le court voyage de Tshisekedi chez son voisin du Congo-Brazzaville a rajouté un peu plus de questions autour de cette arrestation de François Beya que certains voient surtout comme un règlement de compte entre les clans du premier cercle de pouvoir et plus particulièrement entre François Beya, alias Fantomas, et le conseiller privé Fortunat Biselele, alias Bifort. Ce dernier était en effet ostensiblement visible à Oyo, notamment sur les clichés diffusés par la présidence de la RDC, lors de la rencontre entre Museveni et Félix Tshisekedi.

Balade dominicale de Tshisekedi

Après les militaires samedi, c’est le président Félix Tshisekedi qui a visiblement tenu à démontrer que tout allait bien dans la capitale en paradant au volant de sa nouvelle voiture, une Vanderhall Carmel, une trois roues spectaculaire construite aux Etats-Unis et livrée par DHL. « Ce tricycle à moteur est un merveille sur roues. Un jouet pour grand enfant », explique un blog professionnel spécialisé dans l’automobile.

Un joujou qui flirte tout de même avec les 50.000 euros. En période de grogne sociale…

Source: lalibre

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