Au Sénégal, on parle de partis « télécentres » et, en Guinée, de partis « cabines téléphoniques », l’intégralité de leurs membres pouvant théoriquement tenir dans un espace réduit. En RDC, où l’on compte un parti reconnu pour 150 000 habitants, on surnomme « partis-mallettes » ou « partis-tiroirs » ceux qui servent uniquement à faire de la figuration au sein d’une grande coalition afin d’en étendre l’influence.
Ces expressions populaires sont révélatrices d’un paysage politique ultra-morcelé, bien plus que l’illustration de la vitalité démocratique des pays concernés. En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, depuis l’avènement du multipartisme dans les années 1990, le nombre de formations politiques a explosé sous le coup des divisions internes, des candidatures isolées et du vagabondage partisan.
Clarification ou exclusion ?
Pour limiter cet émiettement, les gouvernements ont mis en place des procédés de filtrage – comme les parrainages et le système de caution – destinés à limiter le nombre de partis susceptibles de prendre part aux différents scrutins. L’idée est d’instaurer un jeu démocratique plus clair et plus représentatif, en excluant les candidatures fantaisistes ou anecdotiques. Mais cela n’est pas sans conséquence. Au Sénégal, en Côte d’Ivoire ou au Bénin, ces instruments sont devenus si complexes à utiliser qu’ils en sont devenus dissuasifs. Ils ont aussi été accusés de permettre la mise à l’écart de certains opposants.
Bénin, Sénégal, Côte d’Ivoire… Quel pays reconnaît le plus de formations politiques ? Où demande-t-on la caution la plus élevée pour se présenter à la présidentielle ? Quels procédés de filtrage ont été mis en place ? Quel a été leur impact sur le nombre de candidatures ? Décryptage en infographies.