Cinq chefs d’État africains réunis mercredi à Brazzaville « ont exprimé leurs vives préoccupations face aux actes de violence » pendant la campagne électorale en République démocratique du Congo et ont « pris note » du report des élections du 23 au 30 décembre. Les violences « dans certaines localités du pays » « sont de nature à compromettre la sérénité des électeurs », selon le communiqué final du sommet régional de Brazzaville.
Le communiqué ne donne pas d’autres précisions sur les violences. Une dizaine de personnes sont mortes pendant la campagne, a-t-on indiqué de source diverses en RDC. Le gouvernement a démenti.
Le candidat de l’opposition, Martin Fayulu, affirme avoir été empêché de se rendre à Kindu, Kolwezi et Kinshasa pendant cette campagne qui a pris fin vendredi.
Réunis en l’absence de tout représentant de la RDC, les chefs d’État « ont décidé de dépêcher à Kinshasa » jeudi une délégation de ministres des Affaires étrangères pour porter au président congolais Joseph Kabila « les conclusions » du sommet de Brazzaville.
Ils « ont réaffirmé leur profond attachement à la tenue des élections apaisées, libres, démocratiques et transparentes » en RDC.
Les présidents du Congo-Brazzaville, de l’Angola, de la Zambie, du Botswana et de la Namibie ont « déploré la destruction à Kinshasa le 13 décembre 2018 d’une partie du matériel électoral ».
Cette destruction dans un incendie d’un entrepôt de la commission électorale est la raison officielle invoquée par cette même centrale électorale pour justifier le report des élections d’une semaine.
Le communiqué est signé par Denis Sassou N’Guesso (Congo-Brazzaville), Joao Lourenço (Angola), Hage G. Geingob (Namibie), Edgar Lungu (Zambie) et Mogweetsi Eric Keabetswe Masisi (Botswana).
Trois autres pays qui suivent de près la situation en RDC n’étaient représentés qu’à des échelons inférieurs: le Rwanda par son ministre des Affaires étrangères, et l’Ouganda et l’Afrique du Sud par des diplomates.
Le mini-sommet de Brazzaville intervient à quatre jours des élections générales reprogrammées le 30 décembre en RDC après un troisième report.
Mercredi matin, la commission électorale a annoncé à Kinshasa que les élections présidentielle, législatives et provinciales du 30 décembre seraient reportées en mars dans deux zones de conflit, à Beni-Butembo, dans l’est et à Yumbi, dans l’ouest.
Les chefs d’États n’ont pas fait allusion à ce report partiel qui ajoute de nouvelles tensions à la crise en RDC.
L’élection présidentielle doit désigner le successeur du président Kabila au pouvoir depuis janvier 2001.