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RCA : réactions contrastées à Bangui après la nomination du gouvernement Nzapayéké

André Nzapayéké Premier ministre centrafricain bangui

Après la nomination du gouvernement de transition d’André Nzapayéké, les réactions sont contrastées dans le paysage politique centrafricain. Parmi les partis politiques, aucun n’est complètement enthousiaste, certains sont déçus, mais affirment qu’ils joueront le jeu. De leur côté, les ex-rebelles de la Seleka sont divisés, entre méfiants et légalistes.

« En Afrique, c’est une tradition, dès qu’il y a une constitution, on la viole », estime le porte-parole du MLPC. Luc Guéla reste bloqué sur la nomination d’André Nzapayéké à la primature. Pour lui, les accords de Libreville promettaient le poste de Premier ministre à l’ex-opposition démocratique à Bozizé. Mais nécessité oblige, le parti de Martin Ziguélé ne refusera pas de travailler avec cette nouvelle équipe.

« Les accords de Libreville ont conduit à l’impasse, il faut aller de l’avant», répond le secrétaire général de l’URCA. Gaetan Roch Moloto A-Kenguemba se réjouit que le nouveau tandem au pouvoir n’ait pas opté pour un gouvernement uniquement constitué de technocrates, mais ait pris en compte aussi les aspirations des différents acteurs. « Ce gouvernement est consensuel », conclut-il.

Pour le KNK, « l’unité nationale est mise à rude épreuve ». « On a été surpris d’entendre à la radio la composition de ce gouvernement, composition à forte coloration ethnique et régionale», explique son secrétaire général, Béa Bertin. Le parti de François Bozizé déplore de ne pas y être représenté mais admet partager les objectifs majeurs de cette nouvelle équipe : sécurisation, réconciliation, et organisation d’élections en 2015.

Son allié au sein de l’ex majorité présidentielle, le PNCN, s’inquiète d’une société civile trop représentée à son goût, d’un mauvais équilibre entre anti-balaka et Seleka. « La précipitation l’a emporté sur l’indispensable vitesse », déplore son président Cyriaque Gonda, qui prend acte de ces nominations.

Enfin le RDC, le parti fondé par le défunt président Kolingba, se réjouit de la promptitude avec laquelle ce gouvernement a été mis en place. « Nous allons maintenant juger à l’action », résume son porte-parole Blaise Fleury Otto.

L’ex-Seleka divisée

C’est l’une de ses principales caractéristiques : la Seleka est, depuis sa création, un mouvement sans vraie chaîne de commandement, divisé entre chefs militaires. Depuis le départ de Michel Djotodia de la présidence, on voit ses différents groupes suivre, chacun son chemin.

Il y a ceux qui se montrent méfiants sur les intentions de la présidente de transition. L’ancien chef de la sécurité présidentielle, le général Arda Hakouma, dit craindre que Catherine Samba-Panza fasse désarmer les chefs de l’ex-Seleka par la force.

Il se dit aussi très mécontent de ce qu’il appelle le viol de l’accord de Ndjamena, car selon lui, les chefs d’Etat d’Afrique centrale, avaient promis aux ex-rebelles le poste de Premier ministre et quatre ministères. Six généraux, dit-il, sont actuellement réunis dans le nord-est du pays pour réfléchir à la marche à suivre.

Face à ces méfiants, il y a les légalistes. Ceux qui ont choisi de jouer le jeu de la transition et du cantonnement, même s’ils demandent que davantage soit fait pour protéger les populations musulmanes. Ainsi du colonel Bichara: « Je soutiens à 100%, dit-il, la maman et la grande soeur, Catherine Samba Panza ».

Chez les ex-rebelles, certains ont aussi choisi la voie du retour ou de l’exil vers un pays voisin. En commettant parfois d’ultimes exactions sur leur route, comme à Bocaranga, où dix personnes, au moins, ont été tuées lors du passage d’un convoi des ex-Seleka.

Environ 200 combattants de l’ex-rébellion viennent ainsi d’arriver au sud du Tchad. Désarmés à Goré, ils ont été transférés à Doba. Les autorités tchadiennes ont indiqué qu’un tri était en train de se faire et que si des mercenaires tchadiens étaient décelés parmi eux, « ils répondront de leurs actes devant la loi ».

Enfin, Gervais Lakosso, président du groupe de travail de la société civile, se dit déçu surtout du fait de la présence de personnalités proches de Michel Djotodia. Selon lui, l’ex-président est « co-responsable » de l’échec de la précédente équipe.

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