Dans le JT de 20 h du Mercredi 14 Décembre, sur l’ORTM, le porte-parole du gouvernement, Me Mountaga Tall, a tenté de nier toute signature d’accord, entre l’Union Européenne et l’Etat du Mali portant sur la prévention de l’émigration vers l’Europe et sur le retour et la réadmission des immigrés maliens vivant en Europe dans des situations irrégulières. Approché, le chroniqueur, Ras Bath nous donne son analyse.
D’entrée de jeu, Ras Bath a tenu à faire une précision de taille au sujet de la polémique sur l’accord signé ou pas signé : ‘’En effet, nos autorités n’ont pas encore signé un accord définitif. Sur le sujet, Me Mountaga Talla n’a pas tort, mais il n’a pas dit toute la vérité’’.
Selon Ras Bath, dans un style qui lui est propre, Me Tall a cru pouvoir idiotiser et crétiniser tous les Maliens par ses verbes. ‘’Le communiqué conjoint signé entre le Mali et l’Union Européenne contient des engagements qui les lient. Me Tall a tenté de présenter ce communiqué comme un simple verbiage, un document sans valeur juridiquement. Hors c’est faux. Le ministre Tall prend les Maliens pour des idiots.Ce communiqué, juridiquement, est un pré accord qui produit des effets juridiques à l’égard des parties. Et par Définition, un pré accord est un acte qui engage deux parties avant la signature officielle de l’accord définitif’’, précise le Chroniqueur Bath.
Bath de poursuivre ‘’Le communiqué conjoint signé entre l’Etat du Mali et L’Union Européenne détermine le cadre, les principes directeurs du futur accord. Ainsi, le Mali, sous peine des sanctions, s’engage, tel que stipulé dans le communiqué, à contribuer au retour, à la réadmission et à la réintégration des migrants maliens en situation irrégulière, le tout en respect des engagements internationaux.
Autrement dit, l’état du Mali, désormais, offrira ses services aux autorités européennes à identifier les immigrés qui seraient arrêtés en situation irrégulière et sans documents, susceptibles de déterminer leur pays d’origine, en vue de leur expulsion. Pour être encore plus clair, l’état du Mali va, en amont, aider les états européens à identifier les maliens sans papier vivant sur le sol européen et, en aval, accepter leur l’expulsion vers le Mali’’.
Pour Bath, on pourrait se demander pourquoi l’Europe fait appel au Mali pour l’identification des immigrés maliens ?
Bath révèle aussi comment nos compatriotes font pour échapper aux autorités des pays d’accueil. ‘’ Beaucoup de nos compatriotes, une fois entrés en Europe, se dessaisissent de tous documents permettant d’établir leur nationalité. Ce qui leur permet, en cas d’arrestation, de profiter du droit international, qui interdit l’expulsion de toute personne d’origine inconnue. Et au bout d’un certain temps de détention préventive, nos compatriotes bénéficient d’un séjour de 3 mois renouvelable, qu’ils appelaient “kalosabani “.
‘’Me Mountaga Tall, en juriste averti, mais par devoir politique, a tenté de cacher avec toutes les peines du monde, ce que son gouvernement s’apprête à signer. C’est à dire, s’engager à aider les autorités européennes à identifier et expulser les immigrés maliens, qui seraient sans papier vers le Mali’’, a déploré Bath.
Il y a quelques années, précisément en 2009, Ras Bath et compagnons avaient dénoncé un tel accord qui se profilait à l’horizon. ‘’En 2009, nous nous sommes insurgés contre cet accord attentatoire aux droits et biens de nos compatriotes qui était soumis aux autorités de l’époque. Devant la pression sociale et, en bon droit, ATT a poliment traîné les négociations. Et à la fin, il a refusé de signer ce même accord’’.
Aujourd’hui, le gouvernement de IBK s’apprête à le signer sans apporter aucune garantie de création d’emploi au plan national, de bonne gouvernance, et de protection des droits et biens des Maliens de la Diaspora.
‘’Même si un seul Malien est en situation irrégulière, nos autorités ne peuvent et ne doivent, ni moralement, ni juridiquement, encourager et accompagner un autre Etat à expulser les Maliens. Surtout que, sur les 4 millions de Maliens vivant à l’étranger, seulement 200.000 vivent en Europe, Asie et Amérique, dont, 100.000 en France’’, déplore notre interlocuteur.
A noter que les Maliens de la France envoient plus de 120 millions d’euro par an vers le Mali, soit 2 fois plus que l’aide publique au développement français. Ils nourrissent, logent et soignent plus de Maliens que l’Etat du Mali.
On se demande Comment un gouvernement, qui se dit soucié du bonheur de ses citoyens, après avoir détruit plus de 100 000 emplois, lors des déguerpissements de Ami Kane, pour raison de Sommet France Afrique, peut encore envisager de s’engager dans un accord de participation à l’expulsion des Maliens d’Europe ?
Que valent, pour IBK et son gouvernement, les avantages de la coopération avec l’Union Européenne par rapport aux conséquences sociale, économique et politique de l’expulsion de nos compatriotes d’Europe?
Au regard de ces interrogations légitimes, Ras Bath et camarades entendent éclairer la lanterne des citoyens lors des meetings de ce week-end.
‘’Fidèle à notre mission et à notre conviction, nous réagirons, quelle que soit la personne à la tête de l’Etat (ATT hier, IBK aujourd’hui), ou du parti au pouvoir (PDES hier, RPM aujourd’hui). A cet effet, le Collectif pour la Défense de la République (CDR), dont je suis le porte-parole, l’activiste Abdoul Niang, des Journalistes Tidiani Tangara et Boubacar Yalkoué, respectivement des journaux Le Dénonciateur et le Pays, ensemble, nous décortiquerons et dénoncerons le pré accord lors des meetings de ce samedi 17 Décembre à Sogoniko et dimanche 18 décembre à Torokorobougou’’.
Kèlètigui Danioko