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Rapport trimestriel du secrétaire général de l’ONU sur la situation au Mali : CONSTATS CONTRASTES

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a dressé son rapport trimestriel sur la situation au Mali, dans lequel ont été mentionnés les progrès accomplis dans l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger et l’action menée par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). 

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Dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, le rapport a mis l’accent sur la mise place des autorités intérimaires et l’accélération par le gouvernement de la tenue de la Conférence d’entente nationale dont les recommandations constituent des éléments de base pour la future Charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale au Mali. Autre fait politique signalé dans le rapport est la  mise en place par le gouvernement et la MINUSMA d’une équipe technique chargée, sous la direction du ministère des affaires étrangères, de suivre les progrès accomplis dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix. Cette équipe doit se réunir tous les trimestres pour examiner et revoir les progrès réalisés par les parties signataires. En matière de sécurité, le document indique que les conditions de sécurité sont restées instables dans le nord et le centre du Mali, où les parties signataires ont continué d’être prises pour cible par les groupes terroristes  et  extrémistes  violents.  Comme  par  le  passé,  les  attaques  contre  les  militaires français et les forces de la MINUSMA se sont poursuivies. Au total, le nombre d’attaques revendiquées  par  des  groupes  extrémistes  violents  a  pratiquement triplé, passant de 28 en 2015 à 85 en 2016. L’insécurité s’est encore étendue dans les régions du centre, mettant en danger les civils. Les tactiques utilisées dans les attaques menées contre les soldats maliens et français, contre les forces de la MINUSMA et contre les groupes armés signataires sont  devenues  plus  sophistiquées,  plus  complexes et plus  meurtrières  (attentats-suicides au véhicule piégé, attaques commises avec des engins explosifs téléguidés, tirs d’armes de petit calibre, tirs indirects).
Les groupes terroristes et extrémistes violents ont mené 28 attaques contre les Forces de défense et de sécurité maliennes et 15 contre la MINUSMA, contre 25 et 29 au cours de la période couverte par le précédent rapport. Les attaques visant ces forces  ont  été  commises  de  plus  en  plus  près  des  centres-villes,  signe  d’un renforcement de la confiance et des capacités opérationnelles de leurs auteurs. En  tout, 49 membres des Forces de défense et de sécurité maliennes ont été tués et 75 blessés dans des attaques, contre 15 et 33 au cours de la période précédente. Un soldat de la paix a été tué et 20 autres blessés, contre 3 et 25, respectivement, au cours de la période précédente. En  février,  le gouvernement  malien a adopté un plan de  sécurisation  intégré  des  régions du centre du pays (Mopti et Ségou), qui définit les mesures à prendre en matière de sécurité, de développement, de gouvernance et de communication pour faire face à l’insécurité croissante qui y règne.

POLICE DE PROXIMITE. Dans le cadre de l’appui aux Forces de défense et de sécurité maliennes, la  MINUSMA  a  continué  de  soutenir  les opérations  des  forces  armées, notamment dans les domaines de la surveillance et de la reconnaissance, de l’appui aérien et des évacuations sanitaires. Elle a aussi tenu des réunions régulières avec les  représentants  des  forces  armées  maliennes  et  françaises  sur  les  opérations coordonnées,  les  patrouilles  et  l’échange de  renseignements.  Elle a, en outre,  engagé  la  procédure  administrative  en  vue  du  transfert  de  son  camp  de  Léré  (région  de Tombouctou) aux Forces de défense et de sécurité maliennes.  Avec le concours de la MINUSMA, la police, la gendarmerie et les autorités  de protection civile maliennes ont élaboré un modèle de police de proximité destiné à renforcer la confiance de la population envers ces forces de sécurité, à consolider leurs relations de partenariat et à mobiliser les populations afin de répondre à leurs préoccupations en matière de sécurité et de prévenir la criminalité. La MINUSMA a également formé 850 policiers maliens (dont 55 femmes) à divers aspects de la lutte contre la criminalité organisée et le terrorisme. Les policiers hors unités constituées dotés d’un savoir-faire technique ont continué de travailler aux côtés des policiers maliens,  dont  la  brigade d’investigation spécialisée, pour renforcer leurs corps d’enquêteurs. La Mission a continué d’aider le gouvernement à mettre sur pied la brigade spécialisée dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée.
Dans le cadre de la lutte anti-mines, armement et armes légères, le Service de la lutte antimines a mené auprès des populations touchées par le conflit dans le centre et le nord du Mali un travail d’information sur les engins explosifs,  sensibilisant  quelque  6760  personnes.  La  MINUSMA a  formé  24  membres des Forces de défense et de sécurité maliennes à l’atténuation des menaces posées par les explosifs et a remis en état deux installations de stockage d’armes et de munitions, contribuant ainsi à prévenir le commerce illicite des armes légères et de petit calibre.
S’agissant de la situation sur le plan des droits de l’homme, le rapport fait cas de violences sexuelles. La MINUSMA, précise le rapport du secrétaire général de l’ONU, a continué  d’assurer le suivi des cas avérés de  violences sexuelles liées aux conflits, y compris 16 cas ayant impliqué les Forces de défense et de sécurité maliennes depuis 2014. Le 23 décembre, le chef d’état-major adjoint des forces armées maliennes est convenu de tenir régulièrement des consultations sur les affaires en cours. Par rapport à la situation des enfants soldats, la MINUSMA a constaté lors de l’enregistrement  des  combattants  de  la CMA  et de la Plateforme dans le cadre des patrouilles mixtes à Gao que ces groupes comptaient dans leurs rangs 10 mineurs âgés de 16 à 17 ans.  Le rapport a également signalé le manque  grave et persistant  de  capacités  essentielles limitant l’aptitude de la MINUSMA à  exécuter les tâches qui lui sont confiées, notamment la protection des civils, l’escorte des convois dans les régions du nord et à protéger ses membres. Au 22 mars, la composante militaire de la MINUSMA comptait 10 923 soldats. Le nombre de véhicules blindés de transport de  troupes manquant est resté élevé (95). La Mission a toujours besoin de deux unités d’hélicoptères (une  unité  d’hélicoptères d’attaque  équipés de système de  vision nocturne  à  Kidal,  et  une  unité  d’hélicoptères  de  manœuvre à Tombouctou); une compagnie  de  renseignement, de surveillance  et  de  reconnaissance  à  Kidal;  des groupes  d’appui  aéroportuaire  à  Gao et  Tombouctou; une  compagnie de forces spéciales à Tombouctou; une compagnie de neutralisation des explosifs et munitions  à  Tombouctou; un  bataillon  spécialisé  en  convois  de  combat. Par ailleurs, à la date du 22 mars, la composante police de la MINUSMA comptait 1 276 agents,  soit 66 % de l’effectif autorisé (1 920). Trois unités de police constituées supplémentaires devraient être déployées en mai à Douentza (région de Mopti), Goundam (région de Tombouctou)  et  Ménaka.  La  composante police  a  encore  besoin  d’une  équipe  d’intervention  spéciale,  de  20  véhicules  blindés  de  transport  de  troupes, de véhicules de police blindés individuels et de 41 policiers hors unités constituées spécialistes de la criminalistique, de la lutte antiterroriste, des engins explosifs improvisés, de la grande criminalité organisée et du trafic de drogues, et des armes légères et de petit calibre.

Synthèse

Madiba KEITA

 

Source: essor

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