Le Burkina Faso a lancé les travaux de sa première raffinerie de d’or jeudi dernier (23 novembre 2023). Pour le président de Transition du Faso, il s’agit de permettre au pays de tirer le maximum de profits de sa production d’or en mettant notamment fin à l’exportation frauduleuse du métal jaune. Pour ce faire, le «Pays des Hommes intègres» ne pouvait avoir meilleur partenaire que la malienne «Marena Gold».
«Il n’est plus question pour nous d’amener notre or à l’extérieur pour le raffiner. Nous le raffinerons sur place car nous savons quelle est la teneur réelle de l’or brut qui sort. Ça, c’est très important» ! C’est ce qu’a déclaré le président de la transition du Burkina Faso, Capitaine Ibrahim Traoré, lors de la pause de la première pierre d’une raffinerie d’or à Ouagadougou. «Depuis un certain temps, l’or est devenu le premier produit d’exportation du Burkina sur lequel nous n’avons pas de contrôle… beaucoup d’or sort du Burkina de façon frauduleuse et cela contribue d’ailleurs à alimenter le terrorisme… Aujourd’hui, nous avons décidé de mettre toute une chaîne en place», a ajouté le chef de l’Etat burkinabé.
D’une capacité de raffinage annuelle de 150 tonnes, l’installation dont le coût total n’a pas été dévoilé livrera ses premiers lingots d’or dans 11 mois, soit fin 2024. Le projet est mené en partenariat avec la société malienne «Marena Gold» qui se présente comme «la seule raffinerie d’or opérationnelle au Mali». «Nous sommes à Ouaga (Ouagadougou) pour la pose de la première pierre d’une raffinerie d’or… Marena Gold a été choisi par les autorités burkinabé pour la construction d’une raffinerie d’or…», nous a confié Moustapha Siby, un responsable de Marena Gold.
«La raffinerie aura une capacité de production annuelle de 150 tonnes d’or pur à 99,99 %, soit environ 400 kg d’or par jour», a indiqué Ismaël Siby, Président directeur général de Marena Gold, la société cogérante de la raffinerie. «Les premiers lingots d’or, d’une teneur de 22 carats, sortiront de cette raffinerie dans 11 mois», a-t-il précisé. En outre, cette raffinerie permettra la création de 100 emplois directs et 5 000 emplois indirects, a-t-il poursuivi. La première raffinerie burkinabé d’or sera un complexe abritant notamment une bijouterie et le futur siège de la Société nationale des substances précieuses qui supervise le projet au nom de l’État.
Au Burkina Faso, la production aurifère a reculé de 13,7 % en 2022 par rapport à 2021, passant de 66,8 à 57,6 tonnes. Selon les données de l’Initiative pour la transparence dans les industries minières extractives (ITIE), le secteur minier contribue pour 14,3 % aux recettes de l’État burkinabé.
Moussa Bolly
Le Matin