Le réseau des ambassadeurs du développement (Radev-Mali) a procédé ce week-end au lancement de son projet «Réorientation des jeunes vers les secteurs porteurs» (REJESEP) au Centre international de conférences de Bamako. La cérémonie était présidée par Fousseyni Maïga, président du réseau en présence de Mamadou Minkoro Traoré, président de l’Assemblée permanente des chambres des métiers (APCMM) et de la marraine de l’événement, Mme Gakou Salimata Fofana, ancien ministre et présidente de l’Association des femmes ingénieurs du Mali. De nombreux jeunes ont pris également part à l’événement.

Le projet « REJESEP » s’inscrit dans le cadre de la promotion des secteurs productifs comme l’agriculture, l’agro-business, l’élevage et la pêche. Il est axé sur la promotion de l’entreprenariat et des activités génératrices de revenus et comprend quatre composantes. La première concerne la formation de 2000 jeunes en entreprenariat et leadership. La deuxième est axée sur l’installation (identification de projet, conception de plan d’affaires, appui à la recherche de financement et coaching individualisé) de 1000 jeunes dans des activités génératrices de revenus. La troisième se focalise sur la formation de 1000 jeunes en techniques de recherche d’emploi et de coaching personnalisé jusqu’à l’obtention d’un emploi ou de stage. La quatrième composante porte sur la campagne de plaidoyers pour l’introduction des modules d’entreprenariat dans les cursus universitaires (à partir de la 3ème année) et professionnels (dès la spécialisation).
Radev-Mali est une association de réflexion et d’action citoyennes dont la mission est de promouvoir le développement de notre pays, a expliqué Fousseyni Maïga. Il œuvre en faveur d’un double changement, celui des mentalités et des comportements. A cela s’ajoute la promotion des Objectifs du millénaire pour le développement. Le réseau, selon son président, est une entité indépendante dont les actions sont exclusivement orientées en faveur des communautés locales et du développement communautaire.
Le président de l’APCMM, Mamadou Minkoro Traoré a conseillé aux jeunes des métiers qui exigent du nouveau dont la mécanique. Il les a exhortés à apprendre les Tic avant de promettre le soutien de son association au jeune réseau.
La marraine de l’événement, Mme Gakou Salimata Fofana a sollicité le soutien de l’APCMM en faveur de ces jeunes ambitieux. « Le taux d’analphabétisme dans notre pays est estimé à 72,3%. Avec une population jeune de plus de 46,6% de moins de 15 ans, le Mali se retrouve avec un taux d’urbanisation de 22, 5%, contre une espérance de vie de 55,6 ans. En termes d’indices de développement humain notre pays occupait en 2011 la 169ème place sur 175 pays. Plus de 46% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté », a-t-elle déploré.
L’Etat, ajoute-t-elle, ne recrute pas plus de 3% des diplômés chaque année, faute de moyens. Les rares débouchés d’emploi qui se présentent sont générés dans le népotisme, le clientélisme et la corruption. Ainsi les filières et les offres de formation ne répondent pas aux besoins du marché de l’emploi.
Mme Gakou a rappelé l’assertion de John F. Kennedy selon laquelle « La promesse d’avenir de toute nation peut être mesurée à l’aune des perspectives actuelles de ses jeunes».
La cérémonie s’est clôturée par des débats sur deux panels. L’un portait sur le secteur agro-business : Quelles opportunités pour la jeunesse malienne ? Le second porte sur le slogan même du réseau « Oser-créer-résister».

A.TOURE

source : L Essor