Le premier ministre Moussa Mara a procédé hier jeudi 5 juin dans la cité des Balanzans au lancement de la 15e édition de la Quinzaine de l’environnement dans la salle de 500 places de Meriou Ba. Couplée au lancement de la campagne nationale de reboisement et au symposium sur l’environnement, l’eau et l’assainissement, cette activité présente un programme alléchant qui a été élaboré afin de donner une autre couleur à l’évènement.
Le chef du gouvernement avait à ses côtés le ministre de l’Environnement, de l’eau et de l’assainissement, Abdoulaye Idrissa Maiga, ses homologues de la réconciliation nationale, des affaires religieuses et du cultes, de l’enseignement supérieur, de Mme Eva Emnéus, Ambassadeur de Suède au Mali et Coordinatrice du Groupe Thématique Environnement et Changement Climatique des PTF, des acteurs du secteur de l’environnement et d’une foule nombreuse. Chaque année, à la même date, les acteurs de l’environnement et de l’assainissement du pays se retrouvent pour célébrer le lancement de deux semaines d’activités d’informations, de sensibilisation et de formation sur les questions environnementales.
Pour cette édition, l’innovation a été de taille, avec la délocalisation des activités dans la région de Ségou, en plus du symposium qui verra plusieurs communications de haut niveau, dans le but de nourrir la réflexion sur notre pratique quotidienne vis-à-vis de notre environnement et bien évidemment maintenir le rôle de la réflexion scientifique. Pour cela, les panels seront constitués d’éminents experts dans le domaine de l’environnement.
Ce forum d’échanges d’idées et d’expériences institué depuis une décennie par les pouvoirs publics a pour but de stimuler les bonnes pratiques en faveur de la protection de l’environnement et de créer l’émulation dans les initiatives de développement durable. Pour le chef de file des partenaires techniques et financiers (PTF), l’Ambassadeur de la Suède, Mme Eva Emnéus, la Quinzaine de l’environnement est l’occasion de faire le bilan des actions en matière de protection de l’environnement, de capitaliser les acquis, et de réfléchir aux initiatives à entreprendre pour l’avenir. Car, souligne-t-elle, les défis sont multiples : dégradation et disparition des forêts, destruction de la biodiversité, pollutions environnementales, ensablement des cours d’eau, etc.
Parlant des thématiques retenues cette année pour la Journée mondiale de l’Environnement (5 juin): « Elevez votre voix. Pas le niveau de la mer » et la Journée internationale de lutte contre la désertification (17 juin): » Les terres appartiennent au futur « , Mme l’Ambassadeur estime que ces thèmes s’intègrent harmonieusement dans la situation que nous vivons. « La terre est malade et les activités humaines perturbent le système de régulation climatique de la planète. Fort heureusement que le débat sur la réalité ou non des changements climatiques est terminé « .
Un symposium de haut niveau pour la réflexion scientifique
Au-delà de son caractère festif marqué par une animation folklorique des Korèdouga, du groupe Akibodé, une prestation de la cantatrice de Bozola et un sketch du groupe Niogolon sur le reboisement, la cérémonie a consacré plusieurs interventions. En insistant sur l’importance de la délocalisation de la Quinzaine, le ministre de l’Environnement, de l’eau et de l’Assainissement, Abdoulaye Idrissa Maiga, a dit : « maintenant, nous avons décidé de nous préoccuper davantage de l’autre facette des enjeux environnementaux soumis à la réflexion de nos compatriotes en région. Cette mise à l’échelle des problématiques locales devra permettre de faire connaitre des situations contraignantes vécues dans le silence le plus épais. Alors là, à Ségou, nous espérons voir le voile de l’indifférence se lever et s’envoler… »
Il a saisi cette occasion pour lancer un message important. « Elevons tous ensemble nos voix contre la péjoration climatique, contre la désertification, les inondations et les pollutions de toutes sortes. Augmentons nos capacités de résilience, en adoptant les bonnes pratiques de la vie… soyons capables de vaincre l’indifférence environnementale « , a exhorté M. Maiga.
Niveau de dégradation très avancée de la forêt classée de Fanzana
La forêt classée de Fanzana située à quelques kilomètres de la ville de Ségou connait une dégradation très avancée. La quinzaine de l’environnement a permis que ce joyau qui était presque en voie de disparation renaisse. Pour cela, une clôture intégrale de 200 hectares a été faite. C’est le ministre de l’Environnement qui a planté le premier arbre, qui n’a été qu’un exemple, et dont toute la surface verra d’ici quelques temps des arbres poussés afin de remettre en place le rideau vert d’hier et faire barrage à l’érosion éolienne et hydrique de plus en plus prononcée qui détruit littéralement l’espace avec comme conséquence, le vent chaud et sec qui souffle sur la ville de Ségou. Pour le ministre ce geste symbolique est pour attirer l’attention des collectivités sur les nécessités de maintenir en vie, les domaines classés de l’Etat qui ne doivent faire l’objet d’aucune attribution.
Avant de lancer officiellement la quinzaine de l’environnement, le premier ministre, Moussa Mara, a interpellé tout un chacun à la bonne conduite, vis-à-vis de notre environnement. » La Quinzaine de l’environnement est un espace qui engage plusieurs responsabilités pour instaurer un véritable changement de comportement dans notre pays. Il nous faut rapporter cela au civisme, car c’est avec le concours de tout un chacun que nous pourrions vivre dans un environnement sain « . a-t-il déclaré.
Clarisse NJIKAM
envoyée spéciale à Ségou.
SOURCE: L’Indépendant