Fondateur de la branche de l’Etat islamique au Grand Sahara, Adnan Abou Walid al-Sahraoui s’est fait connaître par ses exactions particulièrement sanglantes au Mali, au Niger et au Burkina Faso.
Le chef du groupe jihadiste Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), Adnan Abou Walid al-Sahraoui, est mort dans une frappe des forces françaises. “Il s’agit d’un nouveau succès majeur dans le combat que nous menons contre les groupes terroristes au Sahel”, a salué Emmanuel Macron mercredi soir, alors que l’EIGS se retrouve amputé de son leader à la réputation particulièrement cruelle.
Emir autoproclamé de l’Etat islamique
Adnan Abou Walid al-Sahraoui commet ses premières actions terroristes à partir de 2011 avec la mouvance jihadiste Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), puis rejoint le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO). En 2013, il retourne aux côtés d’Al-Qaïda avant de s’autoproclamer, en mai 2015, émir de la branche sahélienne de l’Etat islamique.
Cette même année, il créé l’EIGS et se fait remarquer par ses attaques particulièrement meurtrières visant civils et militaires au Mali, au Niger et au Burkina Faso, des pays qui constituent la cible récurrente d’attaques des groupes armés jihadistes. L’EIGS massacre ses victimes et filme ses exactions à des fins de propagande.
En janvier 2020, Adnan Abou Walid al-Sahraoui, considéré comme étant à la manoeuvre de la plupart des offensives, est désigné comme “ennemi prioritaire” au Sahel.
Cruauté extrême
Il a notamment pris pour cible des soldats américains dans une attaque sanglante en octobre 2017 dans le sud-ouest du Niger. Fin 2019, l’EIGS a mené une série d’attaques d’ampleur contre des bases militaires au Mali et au Niger. Et le 9 août 2020, au Niger, le chef de l’EIGS a personnellement ordonné l’assassinat de six travailleurs humanitaires français et de leurs guide et chauffeur nigériens. Cet assaut contre des jeunes engagés dans l’humanitaire a suscité une vive émotion en France et au Niger. La mort d’Adnan Abou Walid al-Sahraoui représente une victoire considérable pour l’armée française et un affaiblissement notoire de l’EIGS, déjà chancelant. Depuis plus d’un an, l’organe subit des affrontements avec le Rassemblement pour la victoire de l’Islam et des musulmans (RVIM), un groupe affilié à Al-Qaïda, tournant à l’avantage de ce dernier.
Par ailleurs, la force Barkhane mène de nombreux coups contre l’EIGS permettant de neutraliser plusieurs têtes de son commandement. Mais sa base combattante demeure néanmoins préservée.