Comme annoncé, le 3ème congrès ordinaire du Haut Conseil Islamique (HCIM) s’est tenu les 20 et 21 avril 2019 au Centre International de Conférence de Bamako (CICB). Le temps fort de ce rassemblement des musulmans du Mali a été évidemment, le renouvellement de l’organe exécutif central de la faîtière des musulmans du Mali et dont les rênes étaient jusqu’alors tenues par l’imam Mahmoud Dicko.
A l’issue de ces assises quinquennales, les congressistes ont jeté leur dévolu sur Chérif Ousmane Madane Haïdara pour succéder à Mahmoud Dicko à la présidence du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM). Il est important de signaler que, conformément aux dispositions statutaires et règlementaires de la faîtière des musulmans du Mali, la présidence de cette organisation est tournante entre les deux grandes obédiences de l’islam dans notre pays, à raison d’un quinquennat renouvelable une seule fois. Il s’agit du courant de l’islam ‘’Soufiste’’ et de celui de l’islam ‘’Wahabite’’. C’est ainsi qu’en avril 2009, conformément aux textes qui régissent le HCIM et sur la base d’un accord commun, tous les prétendants au poste de président n’étaient que du courant ‘’Wahabite’’, ceux du courant ‘’Soufiste’’ s’étant tout simplement retirés pour se conformer aux textes régissant l’organisation et aussi l’accord conclu. Toute chose qui a permis à Mahmoud Dicko, de l’obédience ‘’Wahabite’’, de passer deux quinquennats à la tête du HCIM et sans couac. C’est donc tout naturellement, pour ce troisième congrès ordinaire de la plus grande organisation musulmane du Mali, que les prétendants à la présidence de cette structure soient tous d’obédience ‘’Soufiste’’, comme disposé dans le règlement intérieur. A cet effet, se sont positionnés dans le starting-block, Chérif Ousmane Madane Haïdara, le guide spirituel de l’association musulmane ‘’Ançar Dine International’’ ; Soufi Bilali Diallo, le guide spirituel des Soufis du Mali et Moussa Boubacar, Bah un leader du mouvement islamique ‘’Sabati’’. Mais là où le bât blesse et qu’il conviendrait de dénoncer avec la dernière rigueur, c’est quand Issa Kaou N’Djim, qui prétend être le porte-parole de l’imam Mahmoud Dicko, choisit la veille de ce grand rassemblement des musulmans du Mali, pour tenter de jeter un pavé dans la marre en tenant certains propos que l’on ne peut qualifier que d’élucubrations infamantes tant lesdits propos du pseudo porte-parole de l’imam Dicko tranchent avec l’éthique et aussi avec les préceptes de l’islam. En effet au cours d’une conférence de presse qu’il a animée le jeudi 18 avril courant au siège du HCIM, Issa Kaou N’Djim ne s’est nullement embarrassé de faire des déclarations au vitriol visant non seulement certains des candidats, mais aussi fustigeant à l’avance le nouveau bureau qui sortira de ce 3èmecongrès ordinaire du HCIM : « La position de Moussa Boubacar Bah est connue parce qu’il est un missionnaire de l’Eta, donc du Président IBK. Quant à Ousmane Chérif Haïdara, sa position n’a été cachée à personne quand le président sortant a mené des combats contre l’homosexualité. Ainsi le comportement antérieur des candidats, caractérisé par leurs prises de positions, est tout à fait connu. Par conséquence, nous ne pouvons pas accepter qu’un quelconque de ces trois candidats parle ou prenne la parole au nom de ceux qui suivent l’imam Dicko et le chérif de Nioro, M’Bouillé Haïdara. A cet effet, il importe que les musulmans sachent qu’à partir du 20 ou 21 avril, date de la fin du mandat de Mahmoud Dicko, nous, les adeptes de Mahmoud Dicko et du Chérif de Nioro, nous ne reconnaissons pas le nouveau bureau du Haut Conseil Islamique du Mali qui sera mis en place à l’issue du 3ème congrès ordinaire. La lutte que nous avons toujours menée et à laquelle d’ailleurs s’est opposé le bureau du HCI, était contre l’homosexualité et le départ du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga. Cette lutte déclenchée contre le régime va se poursuivre et les relations entre Dicko et M’Bouillé ne s’arrêteront pas » a déclaré Issa Kaou N’Djim lors de son point de presse le jeudi dernier. En entendant de tels propos de la part d’un soi-disant leader religieux musulman, le fidèle ‘’lambda’’ ne peut que tomber des nues et se demander si leur auteur (Issa Kaou N’Djim) a vraiment la culture intellectuelle requise pour prétendre être un dirigeant musulman, à quelque niveau que ce soit. Là où le Saint Coran, en maints de ses versets, exhorte les musulmans à l’union des cœurs et des esprits, Issa Kaou N’Djim prône plutôt la désunion entre les musulmans, comme pour ramer à contrecourant des prescriptions d’Allah (SWT). Rappelons à l’intention de celui qui se prévaut être (à tort ou à raison ?) le porte-parole de l’imam Mahmoud Dicko, que le Saint Coran, en maints de ses versets, exhorte les musulmans à la réconciliation, à l’amélioration des rapports entre eux, à la clémence des uns envers les autres. Et encore le verset 103 de la sourate 3 (Al Imran) est très explicite quand le Tout Puissant Allah recommande aux musulmans : « Attachez-vous fermement au pacte d’Allah (hab’li Lahi) et ne vous divisez pas… ». C’est tout simplement dire que tout musulman, de quelque obédience qu’il soit, qui s’évertue à diviser les musulmans, par quelque moyen que ce soit, ne mérite pas d’être considéré comme un musulman sincère. Les Maliens ne sont pas dupes pour ne pas comprendre que les agissements de Issa kaou N’Djim n’ont aucun commun rapport avec les intérêts de l’islam et des musulmans au Mali. Les Maliens ont assez de jugeote pour séparer le bon grain de l’ivraie dans le microcosme des leaders religieux où, il est de notoriété publique que, c’est plutôt la lutte pour des intérêts égoïstes qui prime, par rapport aux préceptes de l’islam vrai. En tout cas, avec sa sortie hasardeuse, Issa Kaou N’Djim verse dans le ridicule et certainement que ses propos n’engageront que sa seule personne et heureusement que les Maliens n’accordent pas assez d’importance à sa personne dans le landerneau religieux musulman sous nos cieux. Qu’il le veuille ou pas, que lui et ses mentors s’y accommodent ou pas, le Haut Conseil Islamique du Mali vivra, ne leur en déplaise.
Flani Sora
Source : La Voie