A l’issue des enquêtes menées entre décembre 2022 et mars 2023, un rapport produit par l’ONG Human Rights Watch allègue des violations des droits de l’homme. Lesquelles impliqueraient les Forces armées maliennes et des soldats étrangers dans le pays. Via les observations qu’il a voulues apporter, le Gouvernement de Bamako réfute énergiquement les informations contenant dans le document.
Avec regret, l’équipe du Dr. Choguel annonce constater que les enquêtes de l’ONG Human Rights Watch sont toujours à charge et visent à accabler les FAMa. Elles passent sous silence le contexte de guerre asymétrique que le Mali mène depuis des années, ainsi que les énormes efforts menés par le Gouvernement dans le cadre de la promotion et de la protection des droits de l’homme dans le pays. Les enquêtes de l’ONG font croire au monde qu’il existe un ciblage contre la communauté peulh. Une allégation qui, riposte le gouvernement, dénote d’un manque de connaissance de la situation sur le terrain. Parce que les groupes terroristes recrutent parmi toutes les ethnies. Dans sa réponse, Bamako signale que les Forces armées maliennes sont et restent une armée nationale et républicaine(multi-ethnique). « Il est contre nature d’alléguer que les FAMa pratiqueraient des exactions sur les populations qu’elles ont, en toutes circonstances, vocation de protéger », lit-on dans le document d’observation publié le 20 juillet dernier par le Gouvernement du Mali. Opposé aux faits allégués par l’Organisation non gouvernementale internationale, Bamako dénonce la méthodologie suivie lors desdites enquêtes. Laquelle a consisté, regrette-t-on, en un étalage d’allégation sur la base des témoignages non contradictoires, collectées pour l’essentiel lors des entretiens téléphoniques. Des allégations qui ont été également recoupées, déplore-t-on, via des informations publiées dans la presse et qui ne s’appuient sur aucune preuve tangible. « Cette méthode de collecte des données dénote à suffisance le manque de fiabilité des informations recueillies. Elle met en cause la crédibilité du rapport qui en sera issu », clarifie la transition. Alors que l’ONG évoque des violations des droits de l’homme par les FAMa entre décembre 2022 et mars 2023, le gouvernement signale ne pas avoir eu connaissance de cas des violations courant la même période. Contrairement aux faits relayés par l’ONG, le Mali réitère que les FAMa demeurent professionnelles et agissent dans le strict respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire. L’armée malienne est formée à tous les niveaux sur les droits de l’homme et le droit international humanitaire. Parlant toujours de la protection des droits de l’homme, le staff du Dr. Choguel fait part qu’une équipe de prévôtale, sous le contrôle d’un magistrat militaire, accompagne systématiquement les opérations FAMa afin de prévenir, de constater et d’enquêter sur tous les cas éventuels de violations, voire des cas qui font l’objet d’enquêtes par les juridictions compétentes. En témoignent plusieurs jugements rendus par les tribunaux militaires de Mopti, Ségou et de Bamako courant les trois dernières années, ajoute-t-on. Quant à la conduite des opérations sur le terrain, les FAMa accomplissent une mission régalienne de défense de l’intégrité territoriale et de protection des populations et des biens. A cet effet, le Gouvernement estime que le respect des règles de conduite des hostilités, lors des opérations militaires, est strictement observé par les militaires du pays, largement outillés sur la question. Ils conduisent lesdites opérations de façon autonome. Aucune autre force étrangère ou milice pro-gouvernementale ne participe aux opérations militaires sur le terrain, fait entendre l’équipe du PM. Maïga. Puis de préciser ceci aux responsables de l’ONG Human Rights Watch : « Le gouvernement du Mali regrette, une nouvelle fois, l’approche biaisée dans la collecte d’éléments, la légèreté dans le recoupement des faits allégués et le déséquilibre dans les conclusions qui en découlent ». « Le Gouvernement du Mali réfute énergiquement les allégations tendant à faire croire que les opérations de lutte contre le terrorisme donnent lieu à un ciblage ethnique et que ces opérations impacteraient, de manière indiscriminée, des populations civiles, particulièrement dans leur frange vulnérable ». Visiblement prêt à garder un bon rapport avec l’ONG internationale, la transition invite les responsables de la structure à inscrire leur œuvre de veille et de monitoring de la situation des droits de l’homme dans une « démarche impartiale, non-biaisée, équilibrée et objective ».
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS