Sacré plusieurs fois champion du Mali de tennis, l’ancien joueur a quitté le Mali, il y a une vingtaine d’années pour
s’installer aux États-Unis. Depuis 2013, il entraîne les jeunes joueurs de tennis et en même temps, dispense des cours privés aux seniors. Retour sur le parcours de l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du tennis malien
Bréhima Diallo, ancien international malien vit depuis 23 ans aux États-Unis. Après une carrière en tennis bien riche, il s’est reconverti en entraîneur de cette discipline, en 1999, quand il a rangé sa raquette. Le natif de Bamako-Coura ambitionne d’occuper un poste professionnel en tennis qui lui permettra de grandir personnellement et professionnellement. L’homme forme les jeunes Américains qui ambitionnent d’aller jouer dans les équipes universitaires ou qui aspirent au professionnalisme.
Depuis 2013, le technicien malien de 42 ans (il est né le 2 octobre 1979) est entraîneur de Ryeracquet club. «Je suis entraîneur de tennis aux États-Unis. J’enseigne le tennis aux Américains. La plupart sont des jeunes et ils sont ambitieux. Ce sont de très bons joueurs qui veulent jouer dans les équipes universitaires. Et d’autres aspirent à devenir professionnels dans la discipline. Les adultes viennent aussi s’inscrire pour jouer au tennis», révèle Bréhima Diallo. Au Ryeracquet club, il est chargé d’encadrer les équipes féminines, d’enseigner des cours particuliers aux seniors, juniors, de coacher les équipes garçons et filles de superviser les rencontres des équipes de filles et de travailler comme entraîneur privé auprès des joueurs de tennis juniors.
Ces dernières années, Bréhima Diallo a apporté son aide à la Fédération malienne de tennis (FMT) en offrant, notamment des équipements aux clubs et aux ligues régionales de tennis. Pour lui, c’est un geste qui rentre dans l’ordre normal des choses. Son objectif est d’aider la fédération, à travers sa fondation «Diallo tennis, Fondation Mali West Africa», pour mieux vulgariser et développer la discipline dans notre pays. «Quand je jouais au Mali, la fédération n’avait pas beaucoup de moyens. Les joueurs devaient acheter les raquettes, les chaussures et tout le monde sait que les équipements de tennis coûtent chers. J’ai eu l’idée de créer une fondation pour venir en aide à la Fédération malienne de tennis, les ligues et les joueurs. On commence à jouer le tennis dans les régions. C’est une bonne chose», explique-t-il.
Le tennis est un sport cher- «Chaque fois que je viens au Mali, je vois les enfants sur le terrain depuis 12h. Quand j’ai commencé à jouer au tennis, je faisais la même chose. Je viens à 12h et je joue jusqu’au soir. Je me suis dit que je dois faire quelque chose pour ces enfants qui n’ont pas beaucoup de moyens pour acheter les équipements. Le tennis est un sport cher», poursuit l’ancien international.
«Quand j’ai créé la fondation, j’ai envoyé un e-mail à tous les joueurs que j’entraîne, à tous ceux qui viennent au club et aux magasins partenaires pour les informer de la création de la fondation et demander leur aide pour avoir les équipements et les envoyer au pays» explique-t-il. Quid de ses projets pour le Mali ? «J’ai beaucoup de projets pour le tennis malien, mais ce n’est pas facile parce que ça demande beaucoup d’argent. J’aimerais retourner au pays, créer un grand club de tennis et aider les jeunes Maliens qui jouent au tennis et les faire progresser », répond Diallo.
«Aux États-Unis, quand quelqu’un a le baccalauréat, il peut jouer dans l’équipe universitaire. Il y a beaucoup d’universités aux États-Unis et chaque université a son club de tennis. Ils organisent des compétitions interuniversitaires.
Je souhaiterais m’inspirer de ce modèle au Mali et dans la sous-région», dit-il. «Si l’on développe le tennis au Mali, surtout chez les élèves, ils peuvent facilement venir étudier gratuitement dans les universités américaines et jouer dans les clubs universitaires. Mon rêve est de tout faire pour développer le tennis malien. Et s’il plaît à Dieu, je le ferai avec le concours de toutes les personnes de bonne volonté», indique le natif de Bamako-Coura.
Bréhima Diallo a débuté sa carrière d’entraîneur à l’Académie de tennis Kela, Lake Isle Country club, Eastchester, New York, en août 1999 et il y est resté jusqu’en décembre 2003. Il a été chargé de concevoir et d’encadrer des programmes, des cliniques et des cours privés pour seniors et juniors, de gérer l’Académie de tennis et dispenser des cours privés aux seniors et juniors.
Il a travaillé au Siwanoy Country club à Bronxville, New York. Entre janvier 2004 et juin 2005, il a été chargé de concevoir, d’encadrer des programmes, des cliniques et des cours privés pour seniors et juniors, de redévelopper un programme de tennis stimulant pour tous les âges. Entre juillet 2005 et décembre 2010, il s’est occupé de la gestion des installations de tennis et de paddle et du pro shop de tennis, de l’organisation annuelle du tournoi de tennis «Play for Pink» contre le cancer du sein et de plusieurs autres tournois de tennis d’entreprise, de coacher et de gérer les équipes féminines A, B et C, de la gestion du camp de tennis d’été (juin-septembre) pour les 2-15 ans. Il faisait partie du personnel de bureau des superviseurs et instructeurs de tennis paddle, il préparait le bulletin de tennis mensuel pour tous les membres du country club Siwanoy et a travaillé pour susciter l’intérêt et l’adhésion au tennis. Par la suite, Bréhima Diallo a rejoint le Country club du Hampshire à Mamaroneck, New York. Entre 2011 et 2013, il a coaché l’équipe féminine, travaillé avec des enfants de tous âges et dispensé des cours privés aux adultes et aux juniors. Bréhima Diallo a rejoint les États-Unis à l’âge de 19 ans. «Je jouais au Mali. Quand j’ai eu la majorité, j’ai décidé departir aux États-Unis pour progresser. J’ai joué plusieurs tournois, remporté certains et perdu d’autres», explique-t-il.
Il est entré dans le monde du tennis à 6 ans. «Notre maison n’était pas loin du Tennis club de Bamako (TCB). Quand j’avais 6 ans, avec mes amis, je partais au Tennis club de Bamako. J’étais un ramasseur de balle et j’ai commencé à jouer petit à petit. C’est ainsi que je suis devenu un joueur de tennis. à 11 ans, j’ai été sélectionné par la Fédération malienne de tennis pour jouer et participer aux compétitions internationales», raconte l’ancien international malien. Bréhima Diallo est considéré comme l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du tennis malien. En 2002, il est champion du Simple Messieurs de la région Est de la Fédération de tennis des États-Unis (USTA), à 25 ans et plus, premier au classement de la région Est de la Fédération de tennis des États-Unis, champion en simple tournoi international Dunhill Master au Sénégal en 1996, classé parmi les dix meilleurs joueurs africains en 1995, classé 95è mondial junior au classement de la Fédération internationale de tennis (ITF) en 1995.
En 1994, il a bénéficié d’une bourse d’études pour s’entraîner à l’Australian Institute of Sports. Il a, également, été champion d’Afrique des moins de 16 ans, champion junior au Nigeria et au Botswana, membre de l’équipe IFT Europe et Afrique, n°1 malien et a été sélectionné pour la Coupe Davis.
«Lors des Jeux africains en Côte d’Ivoire, j’ai joué la finale alors que j’étais junior. Mes performances ont séduit les techniciens de la Fédération internationale de tennis (ITF) et ils ont coché mon nom. C’est grâce à ITF que j’ai beaucoup voyagé pour représenter le Mali à travers le monde. Je me suis entraîné en Afrique du Sud, j’ai participé aux tournois au Zimbabwe, au Malawi, au Kenya et en Zambie. Grâce à ITF, j’ai atteint la 95è place du classement ATP», rappelle Bréhima Diallo. «Mes meilleures souvenirs sont les tournois que j’ai gagnés au Sénégal, au Botswana, au Zimbabwe au Nigeria».
Selon Bréhima Diallo, le tennis malien a beaucoup de problèmes. «Il faut multiplier les compétitions et en même temps rénover les terrains de tennis qui ne répondent plus aux normes internationales. Ma fondation cherche un bon sponsor qui pourra nous aider à disposer d’un bon terrain de tennis. La fédération doit également songer à organiser des compétitions internationales de catégorie d’âge», suggère Bréhima Diallo.
«Aujourd’hui, le tennis malien regorge de jeunes talents, à l’image de Seydou Diallo, triple champion du Mali, et de Dramane Bagayoko, vice-champion du Mali, pour ne citer que ces deux noms, qui ont une belle carrière devant eux. Ils ont un bel avenir. Je dis à ces jeunes talents de bien s’entraîner». «Je vais continuer à aider les jeunes pour leur permettre de faire une vraie carrière dans le tennis. Je me souviens que quand je jouais, j’ai eu la chance d’avoir un sponsor qui m’a beaucoup aidé», insiste Bréhima Diallo.
Pour l’ancien international, le tennis malien est sur la bonne voie et la jeune génération a toutes les cartes en main pour écrire sa propre histoire. à condition, s’empressera d’ajouter Bréhima Diallo, «qu’ils s’entraînent régulièrement et se montrent plus ambitieux». Le natif de Bamako a-t-il une idole dans le monde du tennis. «Pour moi, Roger Fédérer et Serena Williams sont les deux meilleurs joueurs de l’histoire du tennis, répond Bréhima Diallo. J’aime bien ces deux joueurs qui ont remporté tous les trophées. Ils se donnent à fond sur le circuit et je rappelle que Roger Federer et Serena Williams ont chacun leur fondation qui aide les pauvres».
À l’endroit de ses concitoyens, notamment le monde du tennis national, «l’Américain» assure que son cœur «est et restera toujours au Mali» et qu’il sera toujours prêt pour apporter sa petite pierre à la construction de l’édifice national.
Ladji M. DIABY
Source : L’ESSOR