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Que sera 2014 en RDC, au Nigeria, en Tunisie ou en Afrique du Sud ?

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A quoi ressemblera 2014 en RDC, quels défis attendent le président Kabila ? Quelles perspectives pour 2014 au Nigeria ? Et pour la Tunisie ? Et en Afrique du Sud alors que Nelson Mandela vient de disparaître ? Eléments de réponse.

En République démocratique du Congo, si la défaite du M23 a suscité beaucoup d’espoir de voir une normalisation de la situation dans l’Est, l’armée congolaise et la Monusco doivent encore faire face à des dizaines de groupes armés. Un travail de longue haleine, et pas seulement au Nord-Kivu, dans le Sud-Kivu, en Ituri mais aussi au Katanga. Le Katanga, la province d’origine du président Kabila où sévissent entre autres les Bakata Katanga, un groupe armé dont le chef n’est toujours pas clairement identifié. Pour de nombreux observateurs, la création des Bakata Katanga et leurs opérations coup de poing seraient – pour des hommes politiques de cette province – un moyen de faire pression sur le chef de l’Etat pour obtenir des postes ou rétablir leur influence sur la présidence.

En ce qui concerne les attaques de lundi dernier, beaucoup dans l’appareil d’Etat soupçonnent ou même accusent des responsables katangais d’avoir instrumentalisé le pasteur Mukungubila et ses partisans. La crise au Katanga serait-elle en train de s’exporter ? Pourquoi de telles accusations officieuses ? Après la fin des concertations nationales en octobre dernier, Joseph Kabila avait annoncé la constitution prochaine d’un gouvernement de cohésion nationale. Deux mois plus tard, toujours pas de nouvelle. En coulisses, nombreux sont ceux qui cherchent à avancer leurs pions. Pour entrer au gouvernement, mais aussi pour se placer en vue de la présidentielle de 2016, puisqu’officiellement, Joseph Kabila ne peut se représenter.

Annus horribilis au Nigeria

C’est une annus horribilis qui se ferme pour le président du Nigeria, l’un des poids lourds du continent fragilisé par des dissensions politiques internes et surtout par la menace des groupes islamistes Boko Haram et Ansaru.

Goodluck Jonathan a mobilisé de grands moyens pour tenter de mettre à terre la secte islamiste Boko Haram qui ne cesse de fragiliser le pays le plus peuplé d’Afrique. Il a lancé en mai une opération militaire sans précédent et déclaré puis renouvelé l’état d’urgence dans trois Etats du Nord.

Les pertes collatérales, côté civil, sont régulièrement dénoncées par les organisations de défense des droits de l’homme, mais les coups de filet dont se gargarise Abudja sont souvent suivis d’attaques spectaculaires de la secte contre des commissariats, et autres symboles de l’Etat, sans parler des prises d’otages d’Occidentaux.

Du coup, la voix de Jonathan porte moins dans l’arène de l’Union africaine, alors que son parti, le PDP, vient de perdre du terrain, des sièges, et même sa majorité au Parlement suite à la défection en novembre de députés, sénateurs et gouverneurs, mécontents de la désignation des candidats aux primaires.

Autres doléances : la corruption endémique et la répartition de la manne pétrolière. Les réserves sont situées dans un Sud à majorité chrétienne, le Nord étant musulman et particulièrement négligé. Des sources de tensions parmi d’autres que Jonathan devrait s’efforcer d’atténuer lors d’un dialogue national censé aboutir notamment à des élections nationales apaisées en 2015.

Situation politique et sécuritaire incertaine en Tunisie

Quelles perspectives pour 2014 en Tunisie ? Lundi, sept salafistes ont été arrêtés dans la ville de Kasserine dans le centre-ouest de la Tunisie, ils distribuaient des prospectus appelant les habitants à ne pas fêter le Nouvel An, fête qu’ils considèrent comme illicite en islam. Dans le portable de l’un d’eux, des photos de jihadistes arrêtés sur le mont Chaambi en mai ont été retrouvées.

Après deux ans de laisser-faire au sortir de la révolution, les autorités tunisiennes se sont lancées en 2013 dans une politique plus ferme vis-à-vis des salafistes jihadistes tunisiens.

Dès 2011, les jihadistes tunisiens profitent de l’après révolution pour se recomposer. Libéré des geôles de Ben Ali grâce à l’amnistie générale, Abu Iyadh, ancien proche de Ben Laden en Afghanistan, lance Ansar al-Charia, les partisans de la charia. Très vite, le mouvement ouvertement jihadiste recrute des milliers de partisans à coup de prédications et d’opérations de charité dans tout le pays.

Officiellement, Abu Iyadh ne prône pas le jihad en Tunisie, mais dès 2012, les affrontements se multiplient entre ses partisans et les forces de l’ordre, jusqu’à l’attaque meurtrière de l’ambassade américaine de Tunis et son entrée en clandestinité.

En 2013, ces heurts prennent une tournure armée. Sur le mont Chaambi, à la frontière algérienne, une vingtaine de militaires meurent dans des affrontements ou sur des mines artisanales. Ces combats meurtriers à la kalachnikov se déroulent désormais dans les faubourgs de Tunis.

En février, l’opposant Chokri Belaid est assassiné. Six mois plus tard, c’est au tour du député Mohamed Brahmi. Le gouvernement dominé par les islamistes d’Ennahda accuse la branche militaire d’Ansar al-Charia autrefois protégée, désormais illégale et qualifiée de terroriste. Depuis, la Tunisie a connu son premier attentat suicide devant un hôtel de Sousse en octobre. Et en 2014, les autorités craignent une intensification des violences jihadistes avec le retour possible des 800 Tunisiens qui combattent actuellement en Syrie sous la bannière d’al-Qaïda.

Année particulière en Afrique du Sud…

L’Afrique du Sud a célébré une fin d’année particulière. Nelson Mandela s’est éteint le 5 décembre, et c’est une année très politique qui s’ouvre, avec des élections nationales qui s’annoncent fort intéressantes. Nelson Mandela laisse derrière lui une démocratie vivante, qui a vu naître plusieurs nouveaux partis ces derniers mois, notamment Economic Freedom Fighters de Julius Malema, et Agang de Mamphela Ramphele. Mais l’unité et l’exemplarité voulues par Madiba sont encore à atteindre : le président Jacob Zuma est critiqué jusque dans son propre camp, et l’ANC entachée par les affaires de corruption.

Cette fin d’année a ainsi tout d’un moment charnière pour l’Afrique du Sud. 2013 s’achève avec la disparition de Nelson Mandela, « le père de la Nation », et 2014 s’ouvre sur de nouveaux défis, alors que le pays fête dans quelques mois ses 20 ans de démocratie.

Le souvenir et l’héritage de Nelson Mandela ont scellé cette année. Le 31 décembre au Cap, des images en 3D retraçant la vie du héros de la lutte contre l’apartheid ont été projetées à l’intérieur de l’Hôtel de Ville. C’est dans ce bâtiment que Nelson Mandela avait prononcé son premier discours après sa sortie de prison en 1990.

Lors de ses vœux pour la nouvelle année, le président Jacob Zuma a encouragé les Sud-Africains à s’enregistrer sur les listes électorales pour continuer de construire la Nation arc-en-ciel rêvée par Nelson Mandela. Un discours résolument tourné vers le futur, et placé sous le signe de l’union.

Dans quelques mois, cela fera 20 ans que Madiba a été élu président de l’Afrique du Sud. Les premiers jeunes « nés libres », après l’apartheid voteront pour la première fois en 2014 et les élections nationales à venir s’annoncent comme une étape passionnante dans l’histoire de la démocratie sud-africaine.

 

Source : RFI

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