Tout a été dit et redit sur la circulation à Bamako. Mais l’on ne se lassera de le répéter : la circulation dans la capitale ressemble à une jungle où l’anarchie et l’indiscipline se disputent la prééminence. La voie publique et les trottoirs sont anarchiquement occupés. On brûle à l’occasion les feux tricolores. On viole allègrement les sens interdits. Conséquence : la fréquence des accidents de la route s’accroit d’année en année. A chaque incident, l’on s’indigne (du moins ceux qui en ont encore la capacité). Mais rien ne semble pouvoir amener un semblant d’ordre dans le trafic urbain.

Hier encore l’on a assisté à une scène qui en dit long sur l’ampleur des efforts à fournir pour inverser la tendance négative. Cette fois, nous sommes au Quartier du fleuve à l’intersection de l’avenue de l’Yser et de la ruelle des « changeurs » de monnaie passant derrière les locaux de l’Agence malienne de presse et de publicité. C’est ici qu’un camion remorque s’est retrouvé bloqué. Les roues arrières (côté droit) de la remorque se sont enfoncées dans un caniveau alors que la cabine empiétait largement sur la très passante avenue de l’Yser. Le poids lourd qui arrivait de Dakar, chargé de balles de tissus, est resté piégé là jusqu’aux environs de midi et demi, perturbant sérieusement la circulation dans une zone très fréquentée. Il a fallu le décharger d’une bonne partie de sa cargaison pour le dégager.
Le chauffeur du camion, Lassine Koné, explique qu’au moment où la cabine s’engageait sur l’avenue de l’Yser, il a réalisé que la remorque s’était immobilisée. Mais que diable faisait ce gros porteur dans une ruelle où il n’aurait jamais dû se trouver tant le passage est étroit ?
Les douaniers croisés sur place n’ont pas voulu faire de commentaire. Nul doute cependant qu’ils ont leur petite idée sur la raison qui a poussé le chauffeur à emprunter une voie mal commode.

Cheick Moctar TRAORE

source : L Essor