Un malheur n’arrive jamais seul, a-t-on coutume de dire. Le déficit énergétique a tendance comme par malheur à se greffer à la forêt de problèmes qui submergent un secteur éducatif mal en point et dont la grève des écoles privées du secondaire est le plus récent avatar.
Aveuglées par la gestion de cette crise, les hautes autorités ne semblent pas prendre la mesure de l’impact négatif des coupures intempestives sur les apprenants. Dans les salles de classe de nombreuses écoles maliennes, l’aération n’est plus au rendez-vous alors que la promiscuité est partout accentuée par les effectifs pléthoriques. Il nous revient de bonne source, au demeurant, que l’absence d’électricité s’ajoute de plus en plus aux multiples motifs de débrayages. Pas du fait des apprenants, mais le plus souvent à l’initiative des enseignants les coupures électriques deviennent un alibi d’ajournement des cours au supérieur. Mais le phénomène affecte davantage les apprenants des petites classes, qui éprouvent plus de peine à assurer la panoplie d’exercices à domicile. C’est avec la même difficulté qu’ils s’acquittent du pénible devoir de ponctualité à l’école tous les matins, après une lutte héroïque contre les méchantes piqûres de moustiques toute la nuit. Les dimensions de la crise énergétique sont manifestement insondables et vont au-delà de l’imaginable.
Toujours pas de programme de délestage
Avec la crise énergétique les mensonges commencent à s’empiler au grand dam des usagers. En plus des grossièretés martelées par le chef du département, les pauvres consommateurs sont assaillis de cachoteries chaque jour et à mesure que la crise gagne en profondeurs insondables. Ils sont notamment abusés par la réticence des autorités à admettre un régime de délestage digne de ce nom. Au lieu de quoi, la desserte électrique est arbitrairement assurée avec des distributions et des retraits du courant mal maîtrisés par ses destinataires. En plus d’être constamment sevrés d’énergie, le consommateur est davantage privé de toute lisibilité sur sa disponibilité alors qu’un programme de délestage mieux élaboré lui permettrait de faire un usage plus judicieux des instants de sa disponibilité. Les autorités ont visiblement opté pour une alternance de la desserte qui la maintienne dans un flou assez habile pour que l’ampleur des délestages échappe à toute visibilité.
Rassemblées par la Rédaction
Le Témoin