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Quand IBK manie la carotte et le bâton

Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a tenu un discours modéré et conciliant qui traduit d’une part la volonté de sévir et celle de continuer le dialogue d’autre part.

 

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L’adresse du président de la République était très attendue hier sur les antennes de l’Office de Radiodiffusion télévision du Mali(ORTM). Les millions de Maliens sont restés scotchés devant le petit écran pour suivre un journal exceptionnellement diffusé aux environs de 22 heures au lieu de 20 heures. Ils ne voulaient sans doute pas rater une phrase de ce discours ô combien important. Après le premier ministre, Moussa Mara qui a déclaré que le Mali est en guerre, on attendait le chef suprême des Armées pour corroborer la position de son PM. En clair les Maliens attendait d’IBK une déclaration de guerre contre des bandits armées qui ont franchi le Rubicon samedi dernier à Kidal.

Au finish, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita a quelques peu surpris sen livrant un discours où la prudence le disputait à la modération. Toute chose, selon plusieurs compatriotes, tranche avec les circonstances actuelles. Le discours tenu par IBK ne lui ressemblait pas de l’avis de nombreux observateurs, à une sentence. Le président de la République a-t-il édulcoré son discours après la libération des otages ? A-t-il cédé à la pression après son entretien avec les représentants de la communauté internationale ? Nombreux semblent y croire.

Poursuites internationales
En effet, le président de la République a estimé que l’attaque du week-end dernier est une violation flagrante des accords antérieurs de Ouagadougou du 18 juin 2013 et constitue une déclaration guerre à l’Etat du Mali. II a rendu un vibrant hommage aux soldats maliens qui, selon lui, se sont vaillamment acquittés de leur mission de protection de la République et de ses institutions, face à des groupes armés qui, eux, ont mis à profit ledit accord pour reconstituer leurs forces, dans une incompréhensible liberté de mouvement et de manœuvre. Tout en rendant hommage aux victimes civils et militaires lâchement tués par les bandits armés, Ibrahim Boubacar Kéita a fait le serment que ces crimes odieux ne resteront pas impunis. Il a aussi assuré que les auteurs de ces prises d’otages et exécutions sommaires seront poursuivis devant les juridictions nationales et internationales.

Le chef suprême des Armées a dit toute son incompréhension face à l’attitude des groupes armés. « On ne peut comprendre, ni justifier, l’attitude de ceux qui, après avoir souscrit ou adhéré à l’unité et l’intégrité territoriale du Mali, s’opposent à l’arrivée du chef du Gouvernement de la République dans une partie du territoire national. On ne peut comprendre, a fortiori accepter, qu’ils s’opposent par la violence, au point d’attenter à leur sécurité et à leur vie, à une mission de hauts responsables de l’Etat ayant pour objet la mobilisation de l’administration locale pour la paix. On ne peut comprendre, encore moins tolérer que, dans l’environnement sociopolitique qui est présentement le nôtre, largement ouvert au règlement politique des différends, et marqué par l’existence d’accords auxquels les uns et les autres ont adhéré, l’on ne puisse pas entamer un dialogue sincère devant déboucher sur un accord de paix définitif et global (…) », a déclaré IBK.

Et d’affirmer : « Plus jamais, une délégation de l’Etat ne sera prise à partie à Kidal. Je ne laisserai pas ces mouvements armés, certains qualifiés de terroristes, d’autres désignés de manière commode comme rebelles, mais tous, réunis et solidaires à nouveau, comme ils le furent lorsqu’ils perpétraient, ensemble, l’horreur d’Aguelhoc, mais tous, de connivence avec le narcotrafic international, je ne les laisserai pas, disais-je, continuer à faire la loi, ni à Kidal, ni dans une autre partie de notre territoire ».

Malgré la gravité de la situation, le Mali ne renonce pas à l’option du dialogue. Ibrahim Boubacar a assuré que son pays serait respectueux de ses engagements et ira au dialogue, la voie du salut. A condition, selon le président de la République que « toutes les parties, le gouvernement du Mali, la communauté internationale, les mouvements armés, s’acquittent de leurs engagements, chacune à son niveau de responsabilité ».

 

Autre presse

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