En effet, pendant que la mission onusienne est décriée de toutes parts et se heurte aux hostilités voilées du pouvoir, le même pouvoir vient de se prononcer à contre-courant des pressions dégagistes. C’est ce qu’il ressort, en tout cas, de chacun des récents épisodes successifs où la question s’est retrouvée au devant de la scène internationale. En réplique au rapport annuel du Secrétaire général de l’ONU sur la crise malienne, le ministre des Affaires étrangères n’a certes fait mystère des réserves du Mali sur la manière dont est conduite la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour le Mali. «Abordant l’avenir de la MINUSMA, je voudrais appeler votre attention sur le fait que les conclusions du rapport sur l’examen interne de la MINUSMA ne sont pas à la hauteur des attentes du Gouvernement et des populations malienne. Cependant, le Gouvernement reste ouvert au dialogue sur cette question spécifique». Ce sont les mots prononcés par l’ambassadeur du Mali auprès des Nations Unies, reprenant quasi textuellement la réplique du ministre des Affaires étrangère contenue dans le mémorandum consécutif au même rapport du Secrétaire général de l’ONU. La porte ainsi entrouverte par les autorités de transition à un nouveau mandat de la Minusma est assimilable en même temps à une volte-face au regard de la caution que les mêmes autorités ont souvent accordée aux adversités qu’affronte la Minusma.
Le Dieu Soleil au secours des usagers de la route
Rarement les Maliens ont vécu le mois de Ramadan dans une chaleur aussi caniculaire. Comme le dirait l’autre, il fait chaud à pierre fondre et parmi les jeûneurs qui maudissent le plus les journées ensoleillées figurent sans doute les agents de la routière. Chez eux, le devoir d’abstinence et d’attitude vertueuse pendant Ramadan n’implique pas forcément la fin des tracasseries policières habituelles, mais au secours des usagers de la route se prête le plus souvent le Dieu Soleil. Il est si dissuasif cette année que la plupart des policiers rançonneurs en sont obligés à diminuer leur fréquence hors des abris conçus contre les intempéries. La crainte d’insolation les empêche de bien tenir le sifflet et la fluidité de la circulation, habituellement dérégulée par les contrôles intempestifs de véhicules, s’en porte beaucoup mieux. Et lorsqu’il leur arrive d’être assez tenace pour braver le Dieu Soleil en vue de soutirer leur pitance à quelques usagers triés sur le volet, les plus astucieux parmi ceux-ci pourraient avoir la malice de s’arrêter aussi loin possible du poste et laisser les rayons solaires éprouver leurs extorqueurs. Ils renoncent le plus souvent à rejoindre la cible sous le soleil de plomb et la circulation s’en porte mieux qu’en temps moins ensoleillé.
Les bourdes diplomatiques du Mali à l’ONU
Après les tonitruants passages successifs de Choguel Maiga et du ministre Abdoulaye Maiga sur les tribunes de l’ONU, l’heure est à l’insipidité dans les prestations du Mali aux Nations Unies. Celle-ci est notamment incarnée par le représentant de Bamako auprès de cette organisation, lequel s’est récemment illustré par des incongruités assimilables à la puérilité diplomatique. En effet, les errements diplomatiques ont conduit Issa Konfourou à loger à la même enceinte ce qui pourrait tenir de la bavure militaire et ce qui relève, d’une présomption de grave atteinte aux droits humains. Il soutient, en clair, que l’épisode des responsabilités de l’armée françaises dans les bombardements de Bounty enlève toute légitimité à une autorité française de faire de la fixation sur les événements tragiques de Mourah. Beaucoup plus grave encore, l’instrumentalisation de l’épisode de Bounty, par comparaison avec celui de Mourah, est d’autant plus triviale que la responsabilité de la bavure de Bounty, désormais établie par les enquêtes de la Minusma, est largement partagé par l’armée malienne. Laquelle s’était fendue de l’aveu d’une intervention conjointement conduite avec Barkhan à l’époque.
Rassemblées par la Rédaction