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Qualité du service des transports à Sikasso: le ministre Moulaye Ahmed à l’écoute des acteurs

Le ministre des Transports et du désenclavement, Moulaye Ahmed Boubacar, était, du jeudi au vendredi dernier, en mission dans la région de Sikasso, pour inaugurer la Subdivision des transports terrestres et fluviaux de Kadiolo ; visiter certaines infrastructures de transports à Zegoua ; et échanger avec les transporteurs et les responsables de la direction régionale des Transports et de l’antenne de l’Agence nationale de la sécurité routière (ANASER).

Pour cette mission d’importance capitale au niveau du département, le ministre était accompagné de plusieurs de ses proches collaborateurs, dont son chef de cabinet, Abdoulaye MAGASSOUBA ; le Directeur national des Transports terrestres, maritimes et fluviaux, Mamadou KONE ; le directeur général de l’Agence nationale de la sécurité routière (ANASER) ; le représentant du gouverneur de la région de Sikasso, Daniel DEMBELE.
Aux différentes étapes de son périple dans la capitale du Kénédougou, le ministre et sa délégation ont été accueillis par l’accueil par des responsables politiques de Kadiolo et de Zegoua ainsi que plusieurs responsables du Conseil malien des transporteurs routiers et autres acteurs des secteurs du transport et du désenclavement.
L’inauguration de la Subdivision de transports de Kadiolo a été la première étape de la visite du ministre Moulaye Ahmed Boubacar.

Les retombées du bureau
Dans son mot de bienvenue, le maire de Kadiolo, Madou SYLLA, a félicité le ministre Moulaye Ahmed Boubacar, pour avoir eu la chance d’ouvrir la Subdivision des transports terrestres et fluviaux de Kadiolo.
Aussi, a-t-il remercié les directeurs national et régional des Transports pour leur contribution à la réalisation de du projet.
Par ailleurs, le maire a rappelé les souffrances qu’éprouvent les transporteurs de Kadiolo à se rendre à Sikasso, distante de 100 km, pour l’établissement ou le renouvellement de leurs documents de transport. Avec l’ouverture du bureau de Kadiolo, ce calvaire est désormais un vieux souvenir.
Le porte-parole des transporteurs, Aboubacar Sidiki KONE, a renchéri les propos du maire en soutenant que l’ouverture de cette Subdivision allait leur apporter au moins trois gains (argent, temps et social). En effet, a-t-il précisé, pour l’établissement de leurs documents de transport, il leur fallait faire le déplacement à Sikasso où tous n’ont pas de logeur. Alors, certains payent un morceau de pain et un sachet d’eau pour passer la journée à Sikasso avant de retourner à Kadiolo. À cela s’ajoute l’achat du carburant pour se rendre à Sikasso à la recherche desdits documents de transport. Enfin, l’ouverture de la Subdivision va permettre également de gagner du temps.
Outre la délivrance des documents de transports (permis de conduire, cartes grises, et cartes de transport), M KONE a demandé le contrôle technique des véhicules à Kadiolo. Cela aura pour effet de compléter la chaîne.
Le ministre Moulaye Ahmed Boubacar a rappelé que c’est dans le souci de la satisfaction des besoins des populations de Kadiolo et environs, en matière de service de transports que les autorités régionales et locales ont saisi son département pour l’ouverture de cette structure.
Une demande noble, a-t-il soutenu, qui a coïncidé avec la volonté des plus hautes autorités de notre pays de rapprocher davantage l’administration des populations et d’améliorer la qualité du service public.

100 km de raccourci
Cette ouverture de service, a-t-il témoigné, traduit l’ambition du président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, qui a fait du secteur des Transports et du désenclavement, une des priorités de son programme d’urgence sociale.
À son avis, cela s’est concrétisé courant juillet 2017 par l’envoi d’une mission d’évaluation de la Direction nationale des Transports terrestres et fluviaux qui a conclu, à l’ouverture d’une subdivision à Kadiolo, traversé par le 2e corridor d’approvisionnement du Mali, et demeure la porte d’entrée sur le territoire national à partir de Zégoua.
En effet, cette subdivision répondra aux besoins des acteurs des transports de Kadiolo et environs en ce qui concerne l’appui aux autorités locales en matière d’organisation des transports et de délivrance des documents de transports, notamment les permis de conduire, les cartes grises et les cartes de transports.
« Je ne doute point que l’assistance de l’administration des transports au trafic transitant par cette localité sera d’un apport inestimable aux véhicules de transport de marchandises et de passagers qui traversent quotidiennement la frontière Ivoiro-malienne. Plus besoin donc, de faire 100 km pour établir ou proroger un document de transport », a-t-il soutenu.
Et le ministre Moulaye Ahmed Boubacar d’ajouter que la région de Sikasso demeure la zone de production par excellence de fret (produits agricoles de grande consommation nationale, coton, intrants agricoles) pour le transport routier qui demeure l’une des principales activités des populations.
En ouvrant la 3e Subdivision de la Région, après celles de Koutiala et de Bougouni, le ministre reste convaincu que les actions de facilitation de transport, de respect de la règlementation et d’accès à la circulation publique, seront de plus en plus améliorées pour le bonheur des populations de Kadiolo et de la région de Sikasso.
Le ministre des Transports a profité de l’occasion pour rappeler certains projets d’assistance à la marchandise dans la Région. Il s’agit notamment de la construction du poste de contrôle juxtaposé à Zégoua sous l’égide de l’UEMOA en vue de regrouper les postes de contrôle routier ivoirien et malien sur un même site ; le doublement des capacités de péage et de pesage à la sortie de Zégoua pour faire face au flux du trafic ; le projet de construction du port sec de Sikasso en vue de réduire les coûts d’approches et les délais des marchandises en provenance des ports ivoiriens.
D’ailleurs, tous ces projets ont été visités par le ministre et sa délégation après la cérémonie d’inauguration de la Subdivision de Kadiolo.
Selon le directeur régional des Transports de Sikasso, Karamady KANTE, cette Subdivision de Kadiolo compte un directeur, 4 agents techniques et un personnel d’appui comprenant un secrétaire, un planton et un gardien.

Appel à la vigilance
Après Kadiolo, la délégation a mis le cap sur Zegoua, localité frontalière avec la Côte-d’Ivoire.
Là, le ministre et sa délégation ont visité successivement le poste de contrôle routier (douane, gendarmerie, police, Eaux et forêts, et phytosanitaires) ; l’antenne EMACI (Entrepôts maliens de Côte- d’Ivoire) ; le site du futur poste de contrôle juxtaposé ; le poste de pesage/péage.
Dans tous les bureaux visités, le ministre a invité les responsables à plus de professionnalisme et surtout à la vigilance face aux menaces terroristes et l’insécurité dont notre pays est l’objet.
Au fait, dans le cadre de sa politique d’optimisation des recettes de péage et de pesage et de développement des équipements et des activités de mise en œuvre des dispositions du Règlement N° 14/2005/CM/ UEMOA, relatif au contrôle du poids total autorisé en charge (PTAC), de la charge à l’essieu et du gabarit, l’Autorité routière s’est engagée à améliorer significativement les conditions de fonctionnement de plusieurs postes de pesage dont celui de Zegoua, à travers le réaménagement et la modernisation desdits postes.
De retour à Sikasso, la délégation ministérielle a visité le futur site du port sec de la localité.

Pourquoi un port sec
Le port sec de Sikasso sera constitué d’un terminal intérieur servant de point de départ, de transit ou d’arrivée des flux de marchandises en provenance ou à destination des ports maritimes d’Abidjan et San Pedro.
Ce site intermodal proposera aux transporteurs et autres acteurs des services de manutention et d’entreposage temporaire. Ainsi, les marchandises importées y seront dédouanées avant leur mise en consommation intérieure.
Au fait, il est établi que la réalisation de ce port sec permettra non seulement de faciliter le stockage, le conditionnement et la distribution sous Douane de produits stratégiques pour l’économie nationale, tant à l’import qu’à l’export, mais aussi d’augmenter les services de manutention et d’entreposage temporaire de marchandises, ainsi que de diminuer les frais supplémentaires qui sont 5 fois plus chers pour les opérateurs économiques maliens à cause de l’engorgement des zones d’entreposage.

La crise du CMTR
La journée marathon du jeudi a pris fin par une séance d’échanges avec les transporteurs de Sikasso à leur siège.
Le ministre a rappelé l’importance des transports et du désenclavement dans la politique du Président IBK. Il en veut pour preuve la création d’un département dédié à ces deux secteurs et le désenclavement (transports) fait partie des 4 priorités assignées au gouvernement SBM.
Aussi, a-t-il vivement félicité les transporteurs pour les efforts qu’ils consentent au quotidien pour l’approvisionnement correct du pays en produits de consommation.
« Si le transport s’arrête, c’est le ravitaillement des Maliens qui s’arrêtera », a-t-il soutenu.
Par ailleurs, dira le ministre, la Direction nationale des Transports doit donner son avis dans la conception de toute route nationale.
Profitant de cette rencontre, le ministre de tutelle a ébauché les difficultés existantes dans le renouvèlement du bureau du CMTR, qui ne sont pas, à son avis, au-dessus de ses capacités. Il a rassuré les transporteurs que les mesures seront prises pour un règlement définitif de la question qui persiste.
« Nous sommes prêts à affronter tous les débats et nous confronter à quiconque », a-t-il déclaré.
Par rapport au Règlement 14, le ministre l’a dit en face des transporteurs qu’il s’agit d’une disposition communautaire incontournable.
Toutefois, il s’est empressé d’ajouter que des mesures d’accompagnement seront prises pour soulager les transporteurs maliens.
Les interventions des transporteurs ont porté sur les importants montants qu’ils consomment sur le territoire ivoirien dus au long séjour des camions, la mauvaise gestion de l’aire de repos pour les chauffeurs de Koumantou, etc.
Selon Moussa BENGALY, transporteur à Sikasso, c’est 400 personnes (chauffeur et apprenti) à bord de 200 camions qui dépensent 3 000 FCFA/jour, pendant 15 jours sur le territoire ivoirien. Ce qui fait 1 200 000 FCFA par jour. L’analyse de M BENGALY a beaucoup marqué le ministre et l’a conforté dans son idée d’accélérer la réalisation du port sec de Sikasso et d’aménager d’autres sites pour les EMACI afin de soulager les transporteurs.
Concernant l’aire de repos de Koumantou, il s’avère qu’il est transféré au Conseil régional de Sikasso. Le ministre s’est engagé à le remettre aux transporteurs, mais à condition que ces derniers l’utilisent conformément à sa vocation.

Préoccupations des agents
Le lendemain vendredi, après la visite de courtoisie aux autorités coutumières de Sikasso, le ministre a rencontré, à la Direction régionale des Transports, les responsables et agents des services relevant de son département.
Le ministre a invité les agents à collaborer avec les autorités administratives et politiques de la région. Et de ne ménager aucun effort pour la satisfaction des populations, leurs missions essentielles.
Le secrétaire général du comité syndical, Ténémakan KEITA, tout en remerciant le ministre pour cette visite, lui a présenté 5 doléances. Il s’agit, selon lui, du manque de véhicule pour la direction régionale des Transports, matériels de travail vétustes, défaut de connexion internet, groupe électrogène en panne depuis 10 ans ; et le manque de récompense du mérite (décoration des agents dont le dernier cas date de 39 ans).
Le ministre a promis de faire dans les prochains jours ce qu’il peut faire. En ce qui concerne la décoration des agents, il a fait savoir qu’elle se mérite.

Par Sékou CAMARA
Envoyé spécial à Sikasso

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