Désormais on peut le dire : le Mali est devenu l’exquise terre de villégiature pour des organisations uniquement centrées sur l’escroquerie et ce n’est pas les regrettables prouesses réalisées par Q-net, Vie premium et Open Ai, qui démontreront le contraire.

En effet, les lamentables témoignages qui nous viennent depuis la découverte de l’arnaque de Open Ai ont créé un grand émoi alors qu’ils doivent plutôt être perçus comme un châtiment divin contre la course au gain facile, surtout quand on sait que ce type d’escroquerie est très loin d’être le premier du genre au Mali. Au début des années 2010 c’était une société de vente multi niveau, fondée en 1998 par Vijay Eswaran nommé Q-net, qui avait fait un ravage conséquent dans notre pays avec beaucoup de victimes parmi les jeunes diplômés sans emploi. Pas plus loin qu’en 2020, ce fut au tour de Vie premium, une plateforme d’épargne qui promettait 50% de retour sur investissement à ses adhérents – et cela après une semaine d’investissement – de remplir sa besace en profitant de la candeur plus que naïve de ses adhérents devenus très vite des victimes n’ayant que leurs yeux pour pleurer. Actuellement, c’est Open Ai, une entreprise de commerce en ligne, qui propose des investissements dans des entreprises de premier plan sur le marché à coups de promesses de rendements jusqu’à concurrence de 6% par jour. Il se gargarise de cette récurrente et pernicieuse crédulité de beaucoup de nos compatriotes sans cesse ruinés par des investissements qui s’envolent comme fumée en l’air.

Beaucoup moins compréhensible, par ailleurs, le manque de réaction de ceux qui avaient investi à Open Ai face à l’audio dénonciateur et avertisseur pourtant très répandu d’un monsieur qui travaillait au sein même de cette organisation qu’il ne savait pas criminelle. Somme toute, malgré la grande commisération qu’on ressent pour nos concitoyens maintes fois tombés dans la nasse de ces escroqueries organisées, on reste à même de reconnaître ce dicton bambara selon lequel « Si tu vois un chat enchainé, c’est qu’il doit avoir adopté un comportement de chien. »

Seydou Diakité

Source : Le Témoin