Un courrier demandait jeudi l’arrêt de tout projet de coopération avec les ressortissants du Niger, du Mali et du Burkina Faso. La ministre de la Culture assure qu’il ne s’agit ni d’un “boycott”, ni de “représailles” mais une mesure prise “pour des raisons de sécurité”.
“On ne boycotte jamais d’artistes”, a affirmé ce vendredi sur RTL la ministre française de la Culture Rima Abdul Malak alors que des voix de professionnels et des politiques de gauche ont dénoncé jeudi une directive de l’administration demandant la suspension de toute collaboration avec des artistes du Niger, du Mali et du Burkina Faso.
“Nous n’avons aujourd’hui pas de service de visa en fonctionnement dans ces pays pour des raisons de sécurité”, a-t-elle dit, dénonçant une “confusion” et expliquant qu’il est aujourd’hui “matériellement” impossible de “délivrer des visas pour venir en France”.
“Suspendre, jusqu’à nouvel ordre, toute coopération”
“Il n’est pas question d’arrêter d’échanger avec les artistes”, a-t-elle martelé, précisant que tous ceux “qui ont déjà des visas et qui ont des tournées ou des spectacles prévus (…) vont pouvoir venir comme prévu”.
“On ne boycotte jamais d’artistes, nulle part”, a-t-elle encore souligné, ajoutant qu'”il n’y a ni boycott, ni représailles”.
Dans un communiqué publié ce jeudi, le Syndeac (Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles) et ses homologues l’Aac, l’Accn, l’A-CDCN, l’ACDN et l’ASN ont vivement réagi au message qu’ils assurent avoir reçu mercredi “en provenance des DRAC”, les directions régionales de la culture, et “rédigé sur instruction du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères”.
“Ce message au ton comminatoire demande à nos adhérents de ‘suspendre, jusqu’à nouvel ordre, toute coopération avec les pays suivants: Mali, Niger, Burkina Faso'”, écrivaient les syndicats dans leur communiqué.
La ministre défend une “adaptation”
Pour la ministre de la Culture, “la France a toujours été au rendez-vous pour accueillir les artistes en danger”. “On continuera à le faire”, a-t-elle aussi dit. “C’est une adaptation à un contexte sécuritaire extrêmement dégradé qui cible particulièrement les bâtiments français et les équipes françaises dans ces trois pays”, a-t-elle encore justifié.
La France a interrompu le 29 juillet et le 6 août toutes ses actions d’aide au développement et d’appui budgétaire avec le Niger et le Burkina Faso. En novembre 2022, elle l’avait déjà fait pour le Mali.
bfmtv