Le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies tient virtuellement, depuis le 22 février à Genève, sa 46è session ordinaire. Lundi 22 mars, l’ambassadeur représentant permanent du Mali auprès de l’Office des Nations unies et des autres organisations internationales à Genève, Mamadou Henri Konaté, s’est adressé au Conseil, dans le cadre d’un dialogue interactif avec Alioune Tine, expert indépendant sur la situation des droits de l’Homme au Mali.
à cette occasion, le diplomate a présenté l’évolution de la situation d’ensemble dans notre pays, singulièrement les efforts déployés dans le cadre de l’amélioration de la situation des droits. Rappelant le contexte, il a souligné le changement institutionnel intervenu en août 2020. Une évolution politique qui n’a, cependant, entamé en rien la détermination du Mali à préserver les droits humains. L’engagement des autorités actuelles s’apprécie notamment à l’aune des actions menées sur le plan judiciaire. Mamadou Henri Konaté a, en effet, insisté sur le travail abattu par les juridictions nationales pour briser la chaîne de l’impunité dans des affaires de violations présumées des droits humains.
Lesquelles affaires impliquent aussi bien des acteurs étatiques que non-étatiques. Selon l’ambassadeur Konaté, plus d’une dizaine d’affaires impliquant des éléments des Forces de défense et de sécurité maliennes en opération sont en instruction devant les tribunaux militaires de Mopti et de Bamako. S’agissant des acteurs non étatiques, des poursuites judiciaires ont été engagées par le Pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée.
Sur la question des atteintes aux droits à travers les formes contemporaines d’esclavage, une trentaine de personnes ont été placées sous mandat de dépôt par le Tribunal d’instance de Nioro du Sahel pour assassinat et discrimination à caractère ethnique. Plus de 200 autres personnes attendent, au niveau du Tribunal de grande instance de Kayes, d’être jugées dans le cadre d’une cinquantaine de procédures judiciaires en lien avec la pratique de l’esclavage.
Issa DEMBÉLÉ
Source : L’ESSOR