Le palais de la culture Amadou Hampaté Ba de Badalabougou a abrité ce samedi 18 août 2019, le lancement d’un nouveau mouvement dénommé ‘’gilets verts’’. L’objectif de cette initiative est de faire du citoyen malien, un véritable acteur contre l’insalubrité, la destruction de la faune et de la flore. C’était sous la présidence de Housseyni Amion Guindo, ministre en charge de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable.
Deux mois après la semaine de l’environnement, le département de tutelle, en partenariat avec ses structures techniques et financières, a mis en œuvre le samedi dernier, l’une des idées phares de la grande rencontre annuelle sur l’environnement et le climat au Mali. Le mouvement gilets verts est, selon ses initiateurs, en plus de l’insalubrité, une réponse clé aux préoccupations face au changement climatique, la désertification, la pollution de l’eau et de l’air. Le mouvement gilet vert veut « agir pour éduquer » la population sur le comportement civique et citoyen à adopter pour entretenir et sauvegarder le peu de richesses environnementales naturelles disponibles dans ce pays essentiellement agro-sylvo-pastoral. Ces initiateurs estiment que « l’homme doit être le gardien de la nature et non son propriétaire ». C’est pourquoi, les acteurs sociaux sécuritaires de l’environnement et de la nature, à savoir les agents de la protection les eaux et forêts (forestiers), les exploitants forestiers, les chasseurs, et les consommateurs étaient tous habillés en ‘’Gilets verts’’, en vue de lutter contre ces phénomènes qui constituent aujourd’hui des défis majeurs pour le développement et la survie même du Mali. Sous le regard et l’accompagnement des plus hautes autorités, des religieux et du réseau des communicateurs rationnels (RECOTRADE), le mouvement ‘’Gilets verts’’ engage « tous ensemble contre les pollutions ». Car, il estime que « notre planète est malade de son climat. Soyons à son chevet avant qu’il ne soit trop tard ! »
Le représentant du chef de la coordination des chefs de quartier de Bamako, El hadj Bamoussa Touré, laisse entendre que l’homme est devenu son propre ennemi et que ce comportement malveillant de l’homme a rendu la ville de Bamako nostalgique de son héritage florissant des années 1960, riche en faunes et flores. Pour lui, cette initiative de ‘’gilets verts’’ est un espoir pour l’environnement et la nature, mais faudra-t-il que les actes dépassent cette fois-ci les paroles. Sinon, prévient-il que les ‘’gilets verts’’ ne seraient pas véritablement verts. Le représentant du maire de la commune V du district de Bamako s’est aussi réjoui de cette première organisation faitière en matière de l’environnement tout en signalant la disponibilité de tous les élus municipaux, à ne ménager aucun effort pour soutenir et accompagner le mouvement ‘’gilets verts’’ pour l’atteinte de son objectif. Le représentant des chasseurs a, de son côté, appelé les Maliens à l’union pour enfin relever les différents défis auxquels le Mali fait face. Il a signalé que la grande mobilisation autour du mouvement ‘’gilets verts’’ est un exemple positif pour le Mali. Il indique, par la suite, que la protection de la faune et de la flore n’est pas uniquement une affaire des chasseurs, mais de l’ensemble des citoyens. Après l’intervention de Mohamed Macky Ba, représentant des religieux qui a rassuré de l’unité et de la solidarité de toutes les régions du Mali à chaque fois qu’il s’agit de la nation malienne, le réseau des communicateurs traditionnels (RECOTRADE) a lui aussi rassuré de son accompagnement pour cette nouvelle initiative patriotique.
Pour sa part, le ministre de l’Environnement, de l’assainissement et du Développement durable, Housseyni Amion Guindo, a précisé que la problématique de l’environnement et de l’assainissement interpelle aujourd’hui tous les pays, et que le Mali ne fait pas exception à la règle en raison de la fragilité et ses ressources limitées. Il indique qu’au-delà des instruments juridiques, législatifs et règlementaires en vigueur qui font de la protection de l’environnement un devoir constitutionnel, l’objectif de son département est de mettre sur pied, une vraie politique nationale de promotion de la citoyenneté en conformité avec l’article 15 de la constitution qui rappelle à chacun, son devoir envers l’environnement. Le ministre s’est dit convaincu que la seule solution aux questions liées à l’environnement est le recours à la base, malgré les près de mille milliards de francs FCA investis ces dernières années par l’État et ses partenaires. Il rassure que son département jouera pleinement sa partition avec l’accompagnement et les orientations nécessaires pour l’émergence d’une société civile indépendante, consciente de la gestion efficiente d’un nouveau cadre de vie. Housseyni Amion a tenu à préciser qu’au-delà de leur engagement pour l’environnement, les gilets verts signeront officiellement une charte qui déterminera leur mission dans un temps d’action. Le chef du département de l’environnent et de l’assainissement a indiqué que le travail de cette nouvelle armée de volontaires se fera sur un programme annuel préétabli qui ciblera certains endroits pour rendre ces lieux propres tout en montrant de bons exemples aux autres par des sensibilisations sur des questions liées à l’environnement et à l’assainissement, aussi bien que les dangers liés à la destruction de leur cadre de vie.
Pour parvenir à cette nouvelle initiative, le ministre s’est proposé, avec l’appui de ses partenaires, d’organiser à la suite de ces activités, des concours de propreté entre les villes, communes et quartiers. Une histoire de stimuler une concurrence entre les différents acteurs impliqués dans l’insalubrité et l’assainissement. Pour lancer les travaux de cette vaste campagne, « dehors c’est aussi chez nous », la direction de la protection des eaux et forêts s’est engagée à donner à chaque gilet vert un pied d’arbre.
ISSA DJIGUIBA
Source : Le Pays