Dans une déclaration relative aux propos du Premier ministre lors de la rencontre avec les chefs traditionnels et coutumières du Mali, le 11 novembre au centre international de conférence de Bamako CICB, la présidente de l’association ADEMA appelle le Premier ministre à la retenue, à l’’esprit d’ouverture et de tolérance.
Le jeudi 11 novembre 2021, lors de la rencontre qu’il a organisé avec les chefs traditionnels et coutumières, le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a tenu des propos insultants pour ceux qui ont œuvré pour l’avènement d’une démocratie multipartiste au Mali, en général, pour la mémoire des martyrs et toutes les victimes de la répression féroce du régime de Moussa Traoré en particulier.
Ces propos sont manifestement ceux d’un chef de parti porteur d’œillères qui, avec constance et obstination, entonne depuis des décennies la même rengaine. La 3ème République serait la source, la responsable de tous les maux dont souffre notre pays. L’instauration de la démocratie aurait conduit á la faillite de l’Etat. L’ère démocratique n’aurait apporté que désolation au peuple malien dans tous les secteurs de la vie publique. Son bilan se réduirait à une « floraison d’associations et de partis politiques ». Ainsi donc, parmi toutes les pages de l’histoire du Mali indépendant, celles des trois dernières décennies devraient être déchirées et jetées à la poubelle.
Notre association condamne fortement ces propos de Choguel k Maiga qui s’inscrivent dans sa logique de défense du régime qui a prématurément freiné l’élan patriotique de construction nationale de Modibo Kéita.
Au moment où les Maliens aspirent et réclament une union sacrée pour affronter les défis majeurs auquels notre pays fait face. L’heure n’est pas au discours tendant à la dispersion des forces. Comment le Premier ministre, chef du gouvernement, compte-t-il fédérer l’ensemble des forces patriotiques et susciter leur adhésion pour réussir une transition de rupture ?
De toute évidence, la réussite de la transition ne se fera pas par la stigmatisation d’une partie des acteurs politiques, notamment ceux du mouvement démocratique de mars 1991. C’est pourquoi, en cette phase critique de la vie de notre nation, l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA), invite le Premier ministre à faire preuve de grande retenue, d’esprit d’ouverture et de tolérance. Les Maliennes et Maliens ont en partage ce pays et doivent bénéficier d’une égale considération et d’un égal traitement de la part de ceux qui ont en charge la gestion des affaires de l’État.
Elle exhorte tous les démocrates à redoubler de vigilance et de détermination pour défendre et faire prévaloir les valeurs, les acquis de la démocratie chèrement conquise au Mali.
L’Alliance pour la démocratie au Mali reste toujours fidèle à sa mission sentinelle de la démocratie au Mali pour la sauvegarde des libertés publiques fondamentales,
la consolidation d’une société démocratique et pluraliste..
Le Comité directeur
La présidente
Madame Sy Kadiatou Sow