Le ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Construction citoyenne, Amadou KOÏTA, était en visite ce mercredi 26 septembre 2018 au siège du Conseil national du patronat du Mali (CNPM). Cette visite de courtoisie du chef du département chez les patrons d’entreprise avait pour but de jeter les bases d’un futur partenariat dynamique et fécond pour la promotion et la création de l’emploi dans une synergie d’actions entre secteur privé et pouvoirs publics.
A son arrivé à la Maison du secteur privé, le ministre et sa délégation ont été accueilli par le président du CNPM, Mamadou Sinsy COULIBALY, accompagné de la Vice-Présidente chargée des Relations Extérieures, Valérie BEILVERT, du secrétaire général, Modibo TOLO et du personnel du patronat.
Au cours des échanges, le ministre KOÏTA a indiqué qu’il avait jugé nécessaire, après sa prise de fonction, de réserver cette première visite au Patronat.
Il a rappelé que le président de la république, après sa réélection a dédié son mandat à la jeunesse. Cet objectif, a-t-il fait savoir, ne peut être atteint sans une implication du secteur privé. D’ailleurs, il s’est dit convaincu qu’il n’y a pas de solution miracle pour créer de l’emploi, sans l’implication des entreprises. «Mon souhait est qu’il y ait dans les 5 ans à venir beaucoup de jeunes Mamadou COULIBALY», a-t-il dit. Et cela, en hommage à cet homme qui a un parcours exceptionnel dans le secteur privé au Mali. Il a ainsi présenté son hôte comme un homme persévérant, audacieux qui est aujourd’hui une référence au Mali. Avant de terminer, le ministre de l’emploi a prôné un partenariat fécond entre son département et le patronat au service de la jeunesse et du Mali tout entier.
Pour sa part, le patron des patrons, Mamadou Sinsy COULIBALY, a salué le ministre pour cette initiative. Il a souligné que la jeunesse a un poids qui pèse lourd sur le secteur privé.
«Tous les jours, on reçoit des demandes d’emploi, on se demande ce qu’il faut en faire. On veut bien les recruter, mais le secteur privé est aussi faible que la jeunesse malienne», s’est-il désolé. Avant de rassurer le ministre de l’engagement du secteur privé à accompagner les plus hautes autorités pour l’atteinte des objectifs de création massive d’emplois.
Coulou tacle l’Europe
Selon lui, il était important de venir écouter les entreprises qui constituent le fer lance de la création d’emplois. A son avis, le problème de la jeunesse malienne n’est pas l’emploi, mais la migration. C’est pourquoi, M. COULIBALY, connu pour son franc-parler, a profité de la présence du ministre pour critiquer la politique européenne en la matière qu’il a qualifiée d’arrogante. «Les pays européens ont décidé de mettre les frontières en dehors de l’Europe sans consulter la jeunesse africaine, sans consulter l’entreprise. Ils ont simplement consulté les politiques qui ont dit niet. Après, ils ont décidé de se retourner sur eux-mêmes pour trouver la solution. Ils ne trouveront jamais la solution sans venir voir la jeunesse africaine, sans discuter avec la jeunesse africaine, sans discuter avec les entreprises africaines», a-t-il asséné. «Nous voulons d’abord protéger la couche vulnérable qui est la jeunesse», ajoute Mamadou Sinsin COULIBALY. Selon le président CNPM, le choix de chaque individu compte pour la stabilité mondiale. Il s’agit, à son avis, de tout faire pour que la jeunesse reste dans le pays. Et cela n’est pas possible sans que les entreprises puissent les embaucher.
Avant de prendre congé de ses hôtes, le ministre a assuré avoir pris bonne note des conseils et propositions de son interlocuteur qu’il transmettra à qui de droit. «Les entreprises constituent un espoir pour nous, pour résorber le chômage», a-t-il conclu.
Au terme des échanges, les deux parties ont jeté les jalons d’une future coopération qui se veut gagnant-gagnant.
Par Abdoulaye OUATTARA
Info-matin
