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Promotion de la planification familiale: le pari de la compréhension des méthodes

La Première dame, KEITA Aminata MAIGA, a présidé, le samedi dernier, à Karan dans le cercle de Kangaba, le lancement officiel de la 12è édition de la campagne nationale en faveur de la Planification familiale dont le thème est: «L’engament constructif des leaders et des décideurs en faveur de la Planification familiale pour une jeunesse épanouie et un développement durable»

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La cérémonie a enregistré la présence du ministre de la Santé et de l’hygiène publique, Marie Madeleine TOGO ; celui de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, SANGARE Oumou BA ; et des représentants de plusieurs ministres. On y notait également la présence de la directrice par intérim de l’USAID-Mali ; de la représentante de UNFPA ; des champions de la planification familiale ; des autorités administratives et traditionnelles de Koulikoro, de Kangaba, et de la commune de Karan.

Planification familiale, gage de santé et de développement
D’entrée de jeu, le maire de la commune rurale de Karan, Djibril Naman KEITA, a, au nom des gendres, beaux-frères et belles-sœurs, souhaité la bienvenue à Mme KEITA Aminata MAIGA, au Manding, son domicile conjugal.
Pour le maire de Karan, la planification familiale permet à la population d’atteindre le nombre d’enfant souhaité et de déterminer volontairement l’espacement entre les grossesses par des méthodes contraceptives. Aussi, a-t-il expliqué, la planification familiale offre la possibilité de retarder les grossesses, de limiter les conséquences directes sur le bien-être de la femme, mais aussi de limiter les besoins de recourir aux avortements pratiqués trop souvent dans des conditions sanitaires extrêmement précaires.
Par ailleurs, il a déploré le fait que de nombreuses adolescentes sont obligées d’interrompre leur cycle scolaire lorsqu’elles sont confrontées à une grossesse indésirée. Il a soutenu que les grossesses précoces nuisent indubitablement à la santé des enfants, si bien qu’elles créent le scenario dans lequel, la fille doit s’occuper d’un autre enfant au détriment de son propre épanouissement.
Comme autres formes de grossesses à risque, le maire KEITA a cité les grossesses tardives (entre 45 et 49 ans). Ainsi, contre toutes les formes de grossesses à risque, l’élu communal a appelé les populations de sa commune à adopter la bonne pratique de la planification familiale qui, selon lui, est gage de santé, d’épanouissement et de développement dans les familles.
« Nous devons révolutionner la planification familiale, tout comme la lutte contre le Sida. Il est important que la planification familiale soit un phénomène de grand impact, largement diffusé », a insisté le maire de Karan.
Il a saisi l’occasion pour engager la responsabilité de tous ses collègues maires de la localité à réussir le pari de la planification familiale en œuvrant sans relâche à la bonne compréhension et l’appropriation par les familles des méthodes fonctionnelles qui contribuent à l’efficacité dans la prévention des grossesses indésirée.
Le maire a enfin exhorté les acteurs à s’impliquer davantage sur le terrain pour être le relai des promoteurs de la planification familiale auprès des populations, pour l’atteinte d’un taux d’utilisation qui sanctionnera un succès visible au quotidien.

Les résultats en deçà des attentes
La Directrice par intérim de l’USAID/Mali, Erin PACIFIC, a témoigné que notre pays s’est activement engagé dans un processus de repositionnement de la planification familiale depuis 2005 en vue de répondre de façon satisfaisante et novatrice aux énormes besoins non satisfaits en la matière. Cependant, elle dit regretter le fait que malgré les efforts consentis et les ressources mobilisées, les résultats obtenus en matière de planification familiale au Mali restent en deçà des attentes.
Selon elle, le taux de prévalence contraceptive dans notre pays est d’environ 10% seulement. L’indice synthétique de fécondité, a-t-elle souligné, est resté presque stable cette dernière décennie (6,1 enfant par femme). Et que les besoins non satisfaits en planification familiale sont passés de 31% à 26%.
Pour la Directrice par intérim de l’USAID-Mali, les facteurs culturels, les fausses rumeurs, la non-disponibilité de façon constante par endroit des produits contraceptifs, et aussi le coût élevé des méthodes de contraception, particulièrement celles de longue durée, en sont pour beaucoup dans la non-satisfaction des besoins de Planification familiale.
Comme solution, Mme Erin PACIFIC propose de rendre les produits disponibles à l’ensemble des populations à des coûts abordables. Pour ce faire, elle appelle l’Etat malien à envisager de subventionner une partie des coûts d’accès aux produits surtout en faveur des couches défavorisées. Elle n’a pas manqué de souligner la contribution des USA qui contribuent chaque année à la dotation de notre pays en produits contraceptifs pour plus de 500 millions de FCFA, en vue d’assurer la satisfaction complète de besoins en matière de Planification familiale.

Des chiffres alarmants
Pour sa part, le ministre de la Santé et de l’hygiène publique reconnaît que malgré les efforts fournis, la mortalité maternelle reste élevée dans notre pays : notre pays enregistre 368 décès maternels pour 100 000 naissances.
Aussi, note-t-elle, chaque année au Mali environ 2 400 femmes meurent des complications de la grossesse et de l’accouchement. De même des milliers de femmes et de filles souffrent de complications comme la fistule. C’est pourquoi, a soutenu le ministre, ces résultats nous interpellent tous à entreprendre des stratégies et des actions les plus pertinentes pour inverser cette tendance.
Le ministre de la Santé a lancé un vibrant appel aux jeunes couples en les faisant savoir que la planification familiale leur assure l’harmonie et une bonne santé ; et les a invités à utiliser les services de planification familiale.

Le message fort de la Première dame
La Première dame, marraine de l’évènement, a tout d’abord adressé ses vifs remerciement à la population de Karan et environnant pour l’accueil chaleureux réservé à sa délégation. Elle a estimé que le lancement de la campagne nationale en faveur de la planification familiale est aussi important que le bien-social, si bien qu’elle s’avère un facteur essentiel pour le développement de la nation.
Pour Mme KEITA Aminata MAIGA, le thème retenu pour cette 12è édition est évocateur et interpellateur. C’est pourquoi elle a insisté à dire que les adolescents et les jeunes doivent être mis au cœur des politiques et stratégies de promotion de la planification familiale. La première dame a fait comprendre que les centres de planning familial ne doivent pas être vus simplement comme des lieux de distribution de produits contraceptifs pour éviter les grossesses non désirées, mais des lieux d’éducation des adolescentes et adolescents pour une meilleure maitrise de leur santé reproductive.
La marraine de l’évènement a souligné que cette campagne s’inscrit dans la dynamique d’une maitrise de notre démographie, facteur indispensable à l’émergence économique de tout pays.
«Les grossesses rapprochées fragilisent les mères au risque de perdre la vie en donnant l’enfant. Elles sont sources de difficultés, voire l’impossibilité de trouver à la fois l’énergie et le temps nécessaire à consacrer à l’équilibre de la famille. Le planning familial préserve la mère, assure l’épanouissement de l’enfant et permet la réalisation de l’épouse en tant que citoyenne à part entière », a conclu l’épouse du Président de la république.
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PAR MODIBO KONE, envoyé Spécial à Karan

 

Source: info-matin

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