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Promesses et défi de l’armée reconstituée

Le déploiement des FAMa reconstituées dans toutes les régions du nord, y compris Kidal (singulièrement Kidal, précise le ministre Tiébilé Dramé) est assurément la meilleure nouvelle en ce début de l’an de grâce 2020. S’il est effectif et il n’est pas douteux qu’il le sera, la décision émanant du Comité de Suivi de l’Accord (CSA) on le devra, pour une large part, aux agitateurs du  » sentiment anti-français « .

 

Il est, en effet, le fruit de la campagne d’opinion qu’ils ont menée avec une remarquable opiniâtreté contre la politique française sur la question kidaloise, présentée comme  » un encouragement à la scission du Mali « . Cette campagne a dérivé en une hostilité ouverte contre la présence militaire française au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Paris a compris qu’il fallait rétropédaler pour éviter un effet de contamination qui mettrait en danger ses intérêts stratégiques non seulement au Sahel, mais sur le reste du continent.

D’où la fameuse phrase du président Emmanuel Macron désormais gravée dans toutes les mémoires maliennes :  » Je souhaite redire très clairement que Kidal, c’est le Mali et l’Etat malien. A Kidal, c’est le drapeau malien, l’administration malienne « .

Si Paris avait commencé par-là, au lieu de la malheureuse formule de Laurent Fabius  » les Maliens sont nos amis, les Touaregs aussi sont nos amis  » on aurait sans doute fait l’économie des marches et sit-in devant l’ambassade de France à Bamako (même s’ils ne regroupaient au plus de quelques centaines de personnes). On aurait aussi évité des excès comme brûler ou piétiner le drapeau français.

Des actes regrettables et condamnables qui ont pu faire croire sur les bords de la Seine, au palais Bourbon et à l’Elysée, à la montée d’un  » sentiment anti-français  » au Mali. Ce que l’un des meneurs du mouvement s’est fait fort de rectifier :  » Les Maliens aiment la France et respectent les Français. Ils désapprouvent seulement la gestion que font les dirigeants français du dossier de Kidal « .

La conséquence immédiate du déploiement annoncé de l’armée reconstituée dans tout le septentrion a été la convocation par le gouvernement du collège électoral pour les législatives sur  » toute l’étendue du territoire national  » le 29 mars prochain. Pour que la future Assemblée nationale soit installée et en état de fonctionner au plus tard le 2 mai suivant, conformément à la résolution du Dialogue National Inclusif (DNI).

L’assurance du gouvernement découle de ce qu’avec le maillage qui sera fait par les FAMa, la FC du G5 Sahel, Barkhane, le scrutin sera davantage sécurisé que la présidentielle de juillet-août 2018 qui n’avait pu se tenir dans plusieurs circonscriptions.

A plus long terme, sous réserve que la reconstitution des forces armées maliennes atteigne un niveau satisfaisant (sur l’heure seul un petit millier d’ex-rebelles a été intégré sur 50 000 inscrits) le dispositif mentionné plus haut, renforcé par l’opération  » Takuba  » pourrait porter un coup sévère aux groupes terroristes. A défaut de les éradiquer.

Toutefois le Mali n’ayant pas les ressources nécessaires pour intégrer, former, équiper et entretenir autant d’éléments qui viendraient s’ajouter à ceux qui servent déjà sous les drapeaux, il revient à la communauté internationale, garante de l’accord du 15 juin 2019, de l’aider à gagner le challenge.

Saouti HAIDARA

Source : l’Indépendant

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