A partir du 2 janvier 2022, des partis politiques ont clairement fait savoir qu’ils ne sont pas d’accord avec la prolongation de la transition. Surtout pas pour le délai proposé à la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest(Cedeao). En effet, le cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie a catégoriquement rejeté toute idée de donner 5 ans de plus aux autorités actuelles.
Le cadre dit avoir appris avec stupeur la proposition d’un chronogramme par les autorités de la transition aux partenaires de la Cedeao, prolongeant la transition pour une durée cumulée de 6 ans et 6 mois. Parmi ces partis, il y a l’EPM, l’ARP, Jigiya Kura, Yelema, le Morema, l’Asma-CFP.
Pour le cadre, ce chronogramme transmis par le colonel Assimi Goïta, président de la transition et chef de l’état à la Cedeao, outre qu’il viole la Charte de la transition, n’a pas fait l’objet de discussions au Mali. Il ne saurait être en aucun cas une aspiration profonde du peuple malien. Par conséquent, le cadre rejette ce chronogramme unilatéral et déraisonnable.
Ces partis qui sont aux antipodes de Choguel, le Premier ministre qui a été le premier à proposer les assises, sont inquiets. Ils rappellent aux autorités de la transition qu’elles ont pour mission de créer les conditions d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel et les exhorte à cet effet au respect de la charte de la transition et de leurs engagements pris devant le peuple malien et les partenaires du Mali.
Le cadre rappelle que son refus de participer aux assises nationales dites de la refondation et son rejet de ses conclusions se justifiaient par la détermination des autorités de la transition de légitimer sur le dos des Maliens leur décision de prolongation des délais de la transition.
Le cadre appelle l’ensemble des forces patriotiques ayant pris part à ses assises de bonne foi pensant pouvoir donner la chance à des discussions franches et sincères à se mobiliser afin que leur présence physique ne soit la caution pour la réalisation d’objectifs inavoués.
Pour faire barrage à la transition, les partis concernés invitent tous les démocrates et patriotes à se tenir débout pour mettre en échec la restauration et à toutes les velléités de remise en cause des acquis démocratiques de mars 1991. Le cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie se réserve le droit d’user de tous les moyens légaux afin que les principes démocratiques obtenus de longue lutte et au prix de nombreux sacrifices ne soient liquidés par une quelconque tentative de confiscation du pouvoir par la force et la ruse.
Oumar KONATE
Source : La Preuve