Après avoir décliné leur position sur le fameux projet d’intervention militaire de la Cédeao au Niger pour déloger les nouvelles autorités de la transition, le Mali et le Burkina Faso ont dépêché une forte délégation auprès du général Tiani afin de lui réaffirmer leur soutien contre toute “agression ” de l’organisation sous régionale. Une occasion pour le chef de cette délégation, le ministre porte-parole du gouvernement malien, le colonel. Abdoulaye Maïga de lancer des messages forts à l’endroit de la Cédeao. « Nous apprécions bien les ultimatums, mais je pense que la Cédeao se trompe lourdement de destinataire, il faudra adresser ces ultimatums aux groupes terroristes… » A-t-il soutenu le colonel.
Pour témoigner que la déclaration de soutien formulé par le Mali et le Burkina Faso dans le communiqué conjoint du 31 juillet n’est pas que théorique, les deux pays ont conjointement envoyé une forte délégation au Niger pour encore réaffirmer leur engagement auprès des nouvelles autorités de la transition. « Nous sommes porteur d’un message de leurs excellences le col. Assimi Goïta, président de la transition, chef de l’Etat du Mali et du capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition, chef de l’Etat du Burkina Faso. Le message est adressé au président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, le général Tiani ainsi qu’à l’ensemble du peuple frère du Niger… (afin de manifester notre) solidarité très forte à l’endroit du peuple nigérien avec lequel nous partageons à la fois l’histoire et la géographie. Également le refus catégorique pour le Mali et le Burkina Faso d’exécuter ces sanctions illégales, illégitimes et inhumaines prises contre le peuple Nigérien. Et enfin, le plus important, c’est réitérer la participation active, effective et pleine du Mali et du Burkina Faso aux opérations de légitime défense en cas d’agrégation de la Cédeao contre le Niger » a, entre autres présenté le chef de cette mission conjointe, le ministre porte-parole du gouvernement malien, Abdoulaye Maïga aux nouvelles autorités du Niger tout en soulignant que le Mali et le Burkina Faso ne croiseront plus les bras face à une nouvelle « aventure hasardeuse de l’Otan » comme ce fut le cas en Lybie dans un passé récent et dont le sahel continue de subir les conséquences à la fois politiques, économiques, sociales et sécuritaires. Du moins, le ministre porte-parole du gouvernement malien a souligné qu’il en va de la survie des deux Etats. C’est pourquoi, sans ambages, il a dit haut et fort « non, non et non, nous n’accepterons pas d’intervention militaire au Niger ».
Une occasion pour lui d’inviter l’organisation sous régionale à se pencher plutôt sur les défis majeurs communs dont font face les pays du Sahel depuis cette intervention de l’Otan en Lybie. « À l’endroit de la Cédeao nous avons deux messages. Le premier message, nous leur demandons, très clairement de cesser d’affamer nos peuples, nous n’avons pas besoin de sanctions. Je pense qu’il y’a énormément assez de souffrances que nos populations traversent. Le deuxième message qui est également un message important, nous apprécions bien les ultimatums, mais je pense que la Cédeao se trompe lourdement de destinataire, il faudra adresser ces ultimatums aux groupes terroristes et ça fait dix ans que nous attendons cela. Nous serons très heureux, pour une fois, que ces ultimatums soient adressés aux groupes terroristes » a-t- indiqué tout en invitant cette fois ci, le peuple du Niger à tenir bon et très résiliant durant toute cette période historique de la vie de sa nation.
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS