La crise qu’a connue le Mali ne sera plus qu’un un triste souvenir, du moins si le projet d’accord proposé par la médiation, sur la base du dialogue inter-malien est paraphé par les différentes parties, comme prévu en janvier prochain. La plateforme d’Alger des mouvements du Nord se prépare à ce dénouement heureux et a tenu à le faire savoir. C’était samedi, au cours d’une conférence de presse qu’elle a organisée au CICB. La rencontre visait non seulement à éclairer la lanterne des médias et de l’opinion sur la position de la plateforme par rapport au projet d’accord, mais aussi à les édifiés d’avantage sur le rôle qu’elle a joué dans ce processus.
Il faut rappeler que cette plateforme représente la 3ème partie au processus de dialogue en cours, en plus du gouvernement malien et de la coordination des groupes armés. La plateforme d’Alger se veut représentative de l’ensemble des communautés vivant au nord du pays. Elle est composée, respectivement, du Mouvement populaire de l’Azawad (MPA), du Groupe d’autodéfense touareg Imgad et alliés, (GATIA) qui est né des conséquences de ce qui s’est passé le 21 mai dernier à Kidal, lors de la visite du Premier ministre Moussa Mara, de la Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance (CMFPR) née de la fusion des milices « Gandakoi » et « Gandaïzo », du Mouvement populaire pour le salut de l’Aazawad (MPSA) créé en août 2014 pour participer au processus de paix et qui regroupe les communautés arabes et touareg de la région de Tombouctou et enfin le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) qui est une branche dissidente du HCUA.
Les questions abordées au cours de cette conférence ont porté essentiellement, sur les aspects institutionnels, sécuritaires et de réconciliation contenus dans le projet d’accord. Le prote-parole de la plate forme, Me Harouna Toureh a magnifié la justesse des positions défendues par la plateforme qui ont significativement contribué à aboutir à un tel accord.
En gros les différents mouvements composant la plateforme d’Alger se disent globalement satisfaits de la teneur du projet d’accord. « Nous sommes pour cet accord car à nos yeux, il est porteur de mécanismes et approches qui pourront assurer une paix harmonieux et durable dans la région » a indiqué Me Harouna Toureh. Aussi, les responsables de cette plateforme ont tous rappelé la bonne foi dont-ils ont fait montre, tout au long du processus, depuis la signature des accords de Ouagadougou. La plateforme a toujours été au contact des autres acteurs du processus, notamment la partie gouvernementale et la coordination des groupes armées.
La grande satisfaction de la plateforme sur les mesures contenues dans ce projet d’accord concerne la nouvelle architecture qui caractérise le choix du chef de l’exécutif à travers un mode d’élection au suffrage universel direct. Par contre elle se dit préoccupée quant au retour des déserteurs qui ont pris les armes contre le Mali, au sein de l’armée malienne, sauf ceux qui sont partis du fait du danger qui court à cause de la couleur de leur peaux.
Loin de servir les intérêts d’une quelconque partie, la plateforme s’oppose contre toute forme d’indépendance ou de fédération. Qu’a cela ne tienne, la plateforme se dit consciente des enjeux sécuritaires, économiques et sociaux dont cette partie du pays est exposé et entend jouer toute sa partition vers la recherche de solutions idoines à toutes les difficultés, dans le respect de l’unité nationale l’intégrité territoriale du Mali et la laïcité de la République.
Lougaye ALMOULOUD
source : essor