Au delà de la suspension et de l’abandon du controversé programme d’éducation sexuelle, le Cnid-Faso Yiriwa Ton (CNID-FYT) demande au gouvernement de donner une position claire du gouvernement sur l’homosexualité au Mali. L’annonce a été faite le 30 janvier 2019 par le président du Cnid, Me Mountaga Tall, à l’occasion de la présentation des vœux du parti à la presse.
Le Congrès national d’initiative démocratique-Faso Yiriwa Ton (CNID-FYT), par la voix de son président, demande au pouvoir d’exprimer une position claire et nette par rapport au programme d’éducation sexuelle qui fait la promotion de l’homosexualité au Mali.
Ainsi, lors de la traditionnelle cérémonie de présentation de vœux à la presse le 30 janvier 2019, Me Mountaga Tall a invité le gouvernement à faire une déclaration solennelle, non pas sur la suspension ou l’abandon du programme, mais plutôt sur la position de principe du pouvoir par rapport l’homosexualité.
Pour le parti du «Soleil levant», le problème ne se limite pas à la suspension ou l’abandon d’un projet éducatif caché, éventé et porté sur la place publique. Mais, sur la problématique même de l’homosexualité au Mali. «Nous réitérons notre invitation au pouvoir à faire une déclaration solennelle, claire et nette sur sa position de principe non pas sur le projet d’éducation sexuelle complète, mais sur les incitations et pressions subies pour la légalisation de l’homosexualité au Mali», a souhaité Me Tall. Pour le président du Cnid-FYT, les décideurs politiques doivent toujours tenir compte des réalités socioculturelles du pays dans leur prise de décision.
Outre ce programme d’éducation sexuelle, plusieurs autres sujets d’actualité étaient à l’ordre du jour de cette présentation des vœux du parti à la presse nationale et internationale.
Mountaga Tall s’est tout d’abord réjoui de constater que cette tradition (la présentation des vœux) initiée par sa chapelle, soit aujourd’hui adoptée par tous et à tous les niveaux.
Pour Me Mountaga Tall, 2018 a été une année horrible et difficile, notamment pour la presse avec des intimidations, des interpellations, des disparitions et des procès. Une situation qui, selon lui, contribue à maintenir le Mali dans les profondeurs du classement annuel de «Reporter Sans Frontières» (115e sur 180).
Pour ainsi pallier cette situation loin d’être honorable pour un pays démocratique, le parti du soleil levant propose la dépénalisation du délit de presse. «Il faut donc aller vers la dépénalisation des délits de presse qui n’est toujours pas une réalité dans notre pays», a proposé Me Mountaga Tall. Il a informé les journalistes d’avoir bouclé un projet de loi sur la question en 2017 lorsqu’il était le ministre de la Communication et de l’Economie numérique.
«La dépénalisation du délit de presse ne saurait être en aucun cas l’impunité ou l’irresponsabilité», cette figure emblématique du mouvement démocratique au Mali.
Évoquant la constitution d’un gouvernement d’union nationale dont les rumeurs courent ces dernières semaines, le président du Cnid-FYT estime que les arrangements gouvernementaux ne permettent pas de régler le problème. Il faut plutôt un dialogue inclusif pour résoudre la problématique de crise que le pays vit ces dernières années. Pour le Cnid, ce dialogue inclusif est aussi un préalable pour mener à bon port le projet de révision constitutionnelle que le Mali s’apprête à entreprendre.
Abordant la question de la peine de mort qui suscite les débats après l’assassinat de l’imam Yattabaré et récemment d’un commerçant de la place, le président du Cnid-FYT dira que la peine capitale existe déjà au Mali et que seul le président a le droit d’envoyer quelqu’un à l’exécution. Pour Mountaga Tall cela doit rester tel.
Le découpage administratif et la prolongation du mandat des députés n’ont pas manqué d’être soulevés par les confrères. Pour le Cnid, la régionalisation et la décentralisation restent encore des nécessités. Mais, le caractère non équitable du projet et son manque d’inclusivité sont à l’origine de son rejet par les populations. Quant à la prolongation du mandat des députés, le Cnid pense qu’elle est inconstitutionnelle et pose plus de problèmes qu’elle n’en résout.
Le Cnid Faso Yiriwa Ton dénonce également les graves atteintes aux libertés politiques avec des enlèvements, agressions et répressions des mouvements pacifiques. Le parti s’engage donc à se battre pour la démocratie avec tous ses déterminants.
C’est ainsi que, au regard de son combat pour la consolidation de la démocratie au Mali et dans un souci de renforcer la République, le Cnid a décidé de se retirer purement et simplement du reste du processus de l’élection du président de la République, en quittant le gouvernement.
Pour enfin pallier tous les maux dont souffrent le Mali, le Cnid-FYT appelle tous les Maliens, chacun à la place qui est la sienne, à donner un coup d’arrêt au naufrage collectif qui se dessine inexorablement. Pour cette formation politique, la quête de solutions à cette crise relève de la responsabilité de tous les Maliens et toutes les Maliennes.
Oumar Alpha
Source: Le Matin