Le Projet d’amélioration de l’arachide de l’Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT) existe depuis avril dernier. Outre le Mali, il regroupe le Ghana et le Nigéria. Dans notre pays, le projet couvre les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et Mopti. Son objectif : l’amélioration de la production, de la productivité et du rendement de l’arachide de bonne qualité et de l’autosuffisance alimentaire.
Financé par l’Agence américaine pour le développement international (USAID), le Projet d’amélioration de l’arachide est exécuté par l’ICRISAT, en collaboration avec ses partenaires, World Vision , Plan Mali et les ONG CAAD et AMEED. Dans le cadre de l’exécution de ce projet, l’ICRISAT a organisé le 18 septembre une journée d’échanges à l’intention des paysans à son siège à Samanko.
La rencontre a réuni 45 paysans venus de Diéma, Kati, Dioïla, Kangaba, Kolokani, Siby, Ouéléssébougou, Sikasso, Yorosso, Koutiala, Kadiolo, Yanfolila, Mopti, Bankass, Bandiagara, Koro, Sofara et du district de Bamako. La journée avec les paysans a été marquée par une visite des champs d’expérimentation et du laboratoire de test de l’aflatoxine.
Les visites étaient guidées par le Nigérian, le Dr Ayoni Ogunbayo, Mme Kéïta Djènèba Konaté, Dékoro Dembélé et Amadou Traoré, respectivement coordinateur du projet d’amélioration de l’arachide, assistants et techniciens de recherche à ICRISAT. Les séances de visite et d’explication se sont déroulées sous la pluie. Il s’agissait de montrer la manière de choisir un site de culture, de sarcler à temps, d’effectuer le semis en ligne et de prodiguer des conseils aux agriculteurs pour une bonne application de la fumure organique pour un meilleur rendement.
Les quatre techniciens de recherche à l’ICRISAT ont également discuté avec les agriculteurs du partage des expériences afin que ceux-ci puissent se servir des différentes leçons apprises dans leurs communautés respectives. Il a aussi été question de la mise en évidence des activités du programme d’amélioration et des technologies disponibles pour la production de l’arachide, la gestion de la contamination et du danger de l’aflatoxine sur les cultures en général et l’arachide en particulier.
L’aflatoxine est par définition un produit cancérigène. Elle peut causer divers types de cancer chez l’homme, notamment celui du foie. Le produit a un effet synergique avec les virus de l’hépatite B et C qui aggrave le risque de contracter des maladies. Il diminue l’efficacité du système immunitaire face à l’invasion de substances et agents étrangers. L’aflatoxine altère la croissance chez les enfants, notamment en Afrique, et cause des cirrhoses infantiles en Inde.
Chez la volaille et le bétail, elle peut entraîner un manque d’appétit, une perte de poids, une réduction de la production d’œufs et la contamination de produits tels que le lait et autres.
Le coordinateur du projet d’amélioration de l’arachide, le Béninois Hippolyte Affognon, a invité les paysans à servir de relais auprès de leurs collègues qui n’ont pas effectué le déplacement. La journée a pris fin par un déjeuner offert par l’ICRISAT aux visiteurs.
Mariam TANGARA
source : Essor