Pour sortir définitivement de la crise, le gouvernement malien et les groupes armés ont entamé le jeudi dernier les pourparlers inclusifs. La rencontre visait essentiellement à déclencher le processus de cantonnement des groupes armés puis s’en suivra leurs désarmements, démobilisations et réinsertions (DDR). Un groupe dissident du Mouvement Arabe (MAA) à claqué la porte, les autres parties semblent accorder leurs violons car à l’issue de la rencontre, une douzaine de sites ont été identifiés dans les trois régions du nord pour le cantonnement. Et cela entre le 25 février et le début du mois de mars. Les travaux étaient placés sous l’égide de la Minusma en présence du représentant du gouvernement malien, des groupes armés et les diplomates accrédités au Mali.
Enoncer dans l’accord du 18 juin de Ouagadougou pour un délai de 60 jours mais jusqu’à présent la négociation entre le gouvernement malien et les groupes armés peine à démarrer. Face à cet état de fait, la Minusma veut prendre le taureau par les cornes. C’est dans ce cadre, qu’une rencontre, placée sous l’égide de la Minusma était en cours en fin de semaine dernière pour débattre le processus de cantonnement des groupes armés afin que la paix soit une réalité au Mali. « C’est une réunion extrêmement importante. On a parlé avec les membres du gouvernement et les groupes armées pour le processus de cantonnement. Ce processus sera nécessaire pour le Mali et la paix sera construite. Il y’a une création de confiance entre les parties », a déclaré le chef de la Minusma, Albert Gerard Koenders.
Pour le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, c’est un pas important qui vient d’être franchi le fait que les maliens discutent entre eux au Mali. Le linge sale se lave en famille, a-t-il dit. A l’en croire l’atmosphère était très encourageante, il y’a eu des échanges fructueuses. Avant de poursuivre que le « cantonnement vise essentiellement, la stabilisation de la situation sécuritaire. Il y’a eu une douzaine de sites qui ont été identifiés. Ces sites vont servir à cantonner tous les mouvements et groupes armés. Il y’aura une commission qui va passer et il y’aura également un processus de DDR qui va commencer qui permettra des négociations apaisées. Donc il y’aura des critères de cantonnement, le groupe qui sera cantonné adhèrera volontairement à la paix. Toutes les questions techniques seront bouclées le 25 de ce mois. Et le cantonnement va démarrer la semaine qui suit avec la supervision de la Minusma de les forces armées de défenses du Mali», a rassurer le ministre. Quant au représentant du MAA, Mohamed Mahamoud El Oumrani, cette rencontre a abouti à de grands résultats. « Il y’a eu des discussions sur la nécessité du cantonnement des mouvements gage de la paix et la stabilité au Mali. 12 à 15 sites ont été identifiés dans les trois régions du nord du Mali (Gao, Tombouctou et Kidal) pour le cantonnement. Beaucoup de points ont également discutés tel que la décentralisation, le vivre ensemble etc. on est avancé dans la négociation. Tous les signataires de l’Accord du 18 juin à Ouagadougou sont unanimes pour le cantonnement même s’il y’a toujours des empêcheurs », a-t-il dit. A signaler qu’un groupe dissident du Mouvement Arabe (MAA) a quitté la table de négociation. Une autre réunion est prévue ce lundi pour peaufiner les travaux.
Aguibou Sogodogo