Prévu dans l’accord de paix d’Alger signé en 2015 et qui a mis fin à la crise dans le Nord, ce programme doit permettre aux anciens combattants des groupes signataires de rendre leurs armes pour intégrer l’armée régulière ou bien bénéficier d’un programme de soutien à la réinsertion dans la vie civile. Mais dans une lettre aux autorités envoyée le 3 novembre dernier, les chefs d’état-major des groupes armés ont fait part de certaines inquiétudes.
Parmi les questions prioritaires, il y a celle des grades attribués aux anciens combattants qui seront intégrés dans l’armée régulière. La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme souhaitent que leurs éléments conservent les mêmes. Autres préoccupations, celle de la solde et des droits des anciens combattants s’ils venaient à être blessés ou tués. « Nous allons croiser le fer avec les djihadistes, explique Djibril Diallo, chef d’état-major de la Plateforme à Gao. Que se passera-t-il pour nos familles si nous mourons ? ». Depuis près de deux ans, des combattants ont déjà rejoint le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), qui regroupe anciens rebelles et soldats maliens à Gao, Kidal et Tombouctou. Une soixantaine d’entre eux ont péri en janvier 2017 dans un attentat à Gao, d’autres ont été assassinés cette année à Tombouctou. « Les indemnisations des familles n’ont toujours pas été réglées », se désole Djibril Diallo. Pour les groupes armés, le lancement du DDR dépend de la satisfaction de ces doléances. « Ils obtiendront des réponses, explique Zahabi ould Sidi Mohamed, président de la commission nationale du DDR. Tout le monde veut que le désarmement commence », conclut-il.
Source: L’ Aube