L’Asociation des ressortissants de Gabero (ARG) a organisé, dimanche 4 décembre à la maison de la presse de Bamako, une conférence d’appropriation de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
C’était en présence des cadres et ressortissants de Gabéro, du Représentant spécial de la CEDEAO, Aboudou Touré Chéaka, Monsieur Fulgence Zeneth de la MISAHEL, du professeur Ali Nouhoum Diallo, de l’ancien ministre Lassine Bouaré, du général de police à la retraite Mahamadou Niakaté et du général Ismaila Cissé de même que Younoussa Touré de la CMFPR 2.
-Maliweb.net- Au Mali, l’accord de paix piétine et son application suscite des inquiétudes. “Plus d´un an après sa signature, nous observons des progrès, mais nos inquiétudes sont encore plus fortes“, affirme d’abord Abdourhamane DICKO, président de ARG à l’ouverture de la conférence. celles-ci, selon lui, sont relatives au “manque de sécurité rendant difficile la fourniture des services sociaux de base, notamment la santé et l´école à Gabéro” à l’instar de plusieurs autres localités du pays.
Cette situation, accentuée par une “corruption endémique” aggrave le quotidien des populations et les éloigne de meilleures perspectives et d´une chance de paix véritable”. Et l’accord de paix, qui devrait être une solution, avance à pas de tortue pour des raisons différentes.
S’il est unanime que l’esprit de l’accord n’est pas mauvais en soi, les débats ont fait ressortir qu’il y a des défaillances dans sa compréhension et sa mise en œuvre. “En d’autres termes, les acteurs ne lisent pas l’accord de la même manière. Cela pourrait expliquer les différents blocages auquel assiste le citoyen lambda. Pour les spécialistes, l’Accord ne devrait être comme « lu comme un journal » mais comme une feuille de route dont la mise en œuvre incombe pleinement et souverainement au gouvernement du Mali en premier lieu et aux mouvements armés signataires“.
Pour mieux le comprendre, il faudra une lecture croisée des différentes parties. Elles sont intimement liées les unes aux autres étant entendu que la finalité de l’Accord est la constitution d’un Mali nouveau. Toutes les réformes envisagées dans l’Accord concourent à une « paix globale et durable garantissant une solution définitive à la crise qui affecte le Nord du Mali… »
Aussi, selon les participants, la fragmentation des mouvements armés rend difficile la conduite du processus, augmente la recrudescence de l’insécurité et met en peril les faibles dividendes de la paix pour les populations toujours en manque des services sociaux de base.
Les autorités intérimaires ? les participants ne savent pas sur quelle base elles seront mises en place dans les communes où les élections n’ont pu se tenir, y compris à Gabéro.
Les recommandations
A l’issue des débats et contributions, des recommandations ont été formulées. Parmi celles-ci, l’ARG note qu’il faut veiller à ce que la conférence d’entente nationale soit ouverte et inclusive pour trouver des solutions durables à la crise.
S’y ajoute l’organisation systématique de la vulgarisation de l’Accord auprès des populations comme l’a fait l’ARG et veiller à la représentation des communautés, au nom desquelles l’Accord a été signé, dans les instances de mise en œuvre et de suivi de l’Accord.
Il faudra également veiller à ce que les jeunes de la résistance civile soient pris en compte dans le processus de DDR en vue de garantir la paix et la stabilité dans les régions nord et centre du pays.
À noter que l’Association des ressortissants de Gabéro (ARG) a été formalisée suivant récépissé nr-1012 MAT/DNAT du 3 octobre 1991, sinon elle a vu le jour dans les années 70 pour promouvoir la solidarité et l’entente. Ses membres sont originaires de la commune rurale de Gabéro, cercle et de région de Gao.
La rédaction