Les femmes du Conseil national de transition (CNT) ont organisé une conférence débat, ce mercredi 12 avril, pour contribuer au renforcement de la sécurité, de la paix, de la cohésion sociale et de la réconciliation au Mali. Un processus dans lequel elles soulignent avoir un rôle important, alors que leur participation reste très limitée dans les équipes de médiation.

Présidée par la vice-présidente du CNT, Raki TALLA, la conférence débat a réuni pendant la journée d’hier des femmes du CNT, des responsables des organisations féminines et également des secrétaires parlementaires de l’organe législatif de la transition.
« Femmes actrices incontournables de la paix, la sécurité et la réconciliation nationale au Mali : Rôle et défis » était le thème central de la rencontre.
En plus de celui-ci, les participants ont évoqué d’autres thématiques comme la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nation unies sur les femmes, la paix et la sécurité ; l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité de l’Union Africaine et aussi l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger dont notre pays dispose depuis 2015.
S’exprimant à cette occasion, la porte-parole des femmes du CNT, Nana Aïcha CISSE souhaitant la bienvenue a rappelé le devoir de mobilisation de tout le peuple malien pour apporter sa contribution à la construction et au maintien d’un environnement apaisé, propice au développement harmonieux du territoire malien.
Cependant, elle a constaté que les enjeux et les intérêts multiples et divergents des acteurs clés avaient risqué de réduire les efforts inlassables des autorités et des différents groupes sociaux.
Pour elle, il est alors indispensable de préserver les acquis en matière de cohésion sociale et de réconciliation et faire face aux défis persistants.
D’où, a-t-elle justifié, l’idée de cette initiative dont l’objectif est de « Contribuer au renforcement de la sécurité, la paix, la cohésion sociale et la réconciliation au Mali ».
« Il est crucial d’assurer la pleine participation des femmes dans les processus de paix à tous les niveaux », a indiqué la porte-parole, soutenant que les maliennes sans distinction entreprennent de multiples actions notamment de médiation pour assurer leur participation dans les discussions de sortie de crise sécuritaire et socio-politique ainsi que la prise de décision sur la Transition.
Malgré la reconnaissance du rôle indiscutable que les femmes jouent dans la préservation de la paix et le développement, elle a déploré que leur participation était restée très limitée dans les équipes de médiation, de recherche de la paix et de dialogue tant aux niveaux national, régional qu’international, alors, affirme-t-elle, qu’elles sont des actrices incontestables du changement.
Pour sa part, Raki TALLA, vice-présidente du CNT, présidant la conférence au nom du président de l’organe, a salué la pertinence du thème de la conférence qui va être une occasion pour les femmes de réaffirmer leur engagement de poursuivre le combat pour la paix, la réconciliation nationale. Mais aussi d’être une tribune d’évaluation des efforts en vue d’amorcer de nouvelle étape.
Elle a indiqué que conformément aux résolutions des Assises nationales de la refondation (ANR) et du Dialogue national inclusif, les femmes avaient participé au processus de la paix, à travers la mise en œuvre de l’APR.
Profitant de l’opportunité, elle a appelé les parties signataires de l’Accord à la reprise du dialogue au sein du Comité de suivi de l’Accord (CSA) dont les travaux sont suspendus depuis plusieurs semaines.
Par ailleurs, saluant l’implication des femmes dans les différents chantiers de réformes initiés par la transition, elle a exhorté celles-ci à apporter leur soutien au référendum.
« Pour le changement, nous devons adopter ce référendum », a déclaré l’ancienne ministre du Travail et de la fonction publique.

PAR SIKOU BAH

Source : Info Matin