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Processus de paix: Accord de dupes

Le Mali, notre cher Maliba, sera à jamais une contrée d’antinomie, la patrie des contrastes et des contraires. C’est ici qu’on veut triompher sans combattre ; bâtir la paix, la fraternité et la cohésion sociale dans la défiance et la déviance, l’unité nationale dans la sécession… le nouveau Mali avec les anciens mensonges et les balivernes d’antan.

Le Mali, c’est le pays où les questionnements restent sans réponses, où la contradiction est morte. A chacun sa vision, à chacun sa vérité, à chacun son Mali Kura. Que reste-t-il à la grande nation malienne d’hier ? Des mercenaires sans soldes qui piaillent sur les réseaux sociaux à la recherche de leur pitance qui se prennent comme des démiurges. Normal que l’essentiel y laisse place au superfétatoire.

Le survol de la « Cité interdite » par un avion de chasse des FAMa, le mercredi 5 avril, à la veille de la date devenue emblématique pour des irrédentistes aiguillonnés par qui on sait, relance les spéculations sur «requête» de Kidal, genre «opération Terminator». Mais ce que les commentateurs et tous ces politologues des réseaux n’ont pas suffisamment évoqué c’est la frayeur créée par ce petit safari aérien dans les rangs de ceux qui veulent continuer à défier la République, à bénéficier du beurre et de l’argent du beurre. Ils se disent Azawadiens, mais voyagent avec le passeport malien.
C’est un de ses Azawadiens, qui se croit en mission diplomatique à Bamako, dans sa panique vespérale, tente de donner sa lecture de la situation entre «vous» (nou et «nous» (eux, Azawadiens). Dans trois tweets datés du lundi 10 avril 2023, Attaye Ag Mohamed, chef de la délégation de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) au Comité de suivi de l’Accord (CSA, donc le Missi domici de l’Azawad à Bamako) et des hauts cadres du Bureau politique du MNLA, tente de faire avaler à ses followers que : «il ne faudrait pas manquer de retenir que ce n’est nullement Kidal qui manifeste des manœuvres d’agressions en direction de Bamako mais plutôt l’inverse. Jusqu’ici un cessez-le-feu et ses arrangements sécuritaires entérinés par toutes les parties en 2014, encadraient les actions».
Selon lui, l’objectif de son Tweet « est simplement dans l’espoir de contribuer à la bonne information pour ceux qui ont réellement envie de comprendre ». Il tacle au passage «la machine de la propagande populiste (qui) est allée jusqu’à faire de pseudos-magistrats d’Etat, des diffamateurs publics sur des plateaux télés ».

Enfin, il finit par un gros mensonge en écrivant que «depuis la signature de l’Accord d’Alger en 2015, jamais un officiel d’un des Mouvements membres de la CMA n’a pris part aux activités du 6 Avril et aucun défilé n’a été formellement instruit à l’occasion. Une mesure qui entre dans l’obligation de respecter les engagements signés ».
Quelle est la sincérité et la crédibilité de cet «artisan» de la paix qui pense et affirme que c’est une manœuvre d’agression de la part de l’armée malienne le fait de voler dans l’espace aérien du Mali. En opposant Kidal à Bamako, Attaye Ag Mohamed est dans le narratif séparatiste officiel : il y a « eux et nous », Kidal et le Mali. Parce que pour le responsable du MNLA qu’il est et qu’il reste, Kidal ne peut pas être malienne, donc tout survol de la ville est un acte d’agression parce que l’armée du Mali a franchi l’espace aérien azawadien… ! En disant que «ce n’est nullement Kidal qui manifeste des manœuvres d’agressions en direction de Bamako mais plutôt l’inverse » le représentant de la CMA à Bamako ne fait que corroborer la déclaration faite par le Comité révolutionnaire du MNLA le 6 avril au nom de CMA de laquelle qu’aucun responsable connu de l’ex-rébellion ne s’est démarqué dont voici un extrait : «nous voilà huit (8) ans après la signature de I ’Accord d’Alger que nous avions signé les derniers et suite à des pressions soutenues par des menaces et des garanties, avec le soutien et la complicité de certains membres de la communauté internationale et de la médiation, dans la stagnation et le blocage total devant le relus catégorique de son application par la partie gouvernementale sans que cela n’émeuve quiconque, pas plus que les organismes prompts à prononcer des sanctions pour un vieux mur en banco casse par un apprenti jihadiste (…)
Aujourd’hui, le peuple de l’Azawad, après tant de souffrances, de patience, des coups bas, de mauvaise foi, de défi de la part de l’État Malien, est arrivé à la conclusion qu’avec le Mali, il n’y a aucun moyen de construire un avenir et un devenir communs. Dès lors la solution de la séparation Mali-Azawad en deux États totalement distincts s’impose et nous travaillerons à sa concrétisation, quoi que cela va coûter».
Ceux qui ont imprudemment rédigé ce torchon de déclaration, n’ignorent sans doutent pas qu’il y 62 les Maliens se sont « résolus de mourir pour le Mali», un et indivisible. Qui va trop vite en déclaration de guerre en prônant «la séparation Mali-Azawad en deux États totalement distincts» et en affirmant sans sourciller y travailler devant Dieu et les Maliens ? Quelle faiblesse d’intelligence : au Mali les questions restent sans réponse ! Alors contentons-nous de l’évidence qui est chose partagée.

En signant les derniers, le MNLA au sein de la CMA était convaincue et reconnait la double nécessité d’une part «de reconstruire l’unité nationale du pays sur des bases novatrices, qui respectent son intégrité territoriale, tiennent compte de sa diversité ethnique et culturelle, ainsi que de ses spécificités géographiques et socio-économiques » et d’autre part «de restaurer sans délai la sécurité, promouvoir durablement la paix et la stabilité dans notre pays et traduire dans la réalité les règles de bonne gouvernance, de transparence dans la gestion, de respect des droits de l’homme, de la justice et de lutte contre l’impunité» (préambule de l’Accord).
Monsieur Attaye Ag Mohamed et son organisation séparatiste, le MNLA, s’étaient engagés et avaient réitéré leur attachement, d’une part, au «respect de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Etat du Mali, ainsi que de sa forme républicaine et son caractère laïc» et, d’autre part «rejet de la violence comme moyen d’expression politique et recours au dialogue et à la concertation pour le règlement des différends».
Huit ans après avoir souscrits publiquement et sans aucune contrainte à cet Accord le 20 juin 2015 (après leur refus de signer le 15 mai 2025, personne ne les a égorgés), la CMA va-t-il donner raison à ceux qui n’ont qu’une parole d’avoir une preuve supplémentaire de sa mauvaise foi, de sa duplicité et de sa félonie ? La Réponse s’impose d’évidence, puisqu’il on ne répond pas aux questions. À moins que «qu’ardemment partisan de la paix, le MNLA n’ait accepté de respecter « l’intégrité territoriale du Mali » sous réserve que soit reconnu à l’Azawad un statut politique, territorial et juridique spécifique, avec un mode de gouvernance adéquat induisant de larges compétences normatives, dans l’exploitation et la gestion du territoire, de ses ressources et en matière de sécurité » (Déclaration de la branche européenne du MNLA du 21 juin 2015).

Monsieur Attaye Ag Mohamed, chef de la délégation de la CMA au CSA affirme à l’antinomie de la vérité et sans faire sourire les plus ardents patriotes (parce que c’est loin d’un «olofo-baro») que «depuis la signature de l’Accord d’Alger en 2015, jamais un officiel d’un des Mouvements membres de la CMA n’a pris part aux activités du 6 Avril et aucun défilé n’a été formellement instruit à l’occasion. Une mesure qui entre dans l’obligation de respecter les engagements signés ».

Il ne faudrait pas rafraichir la mémoire sélective de Attaye Ag Mohamed, car les faits sont têtus et le VAR existe même pour les indécrottables séparatistes camouflés dans les turbans de la paix. Moins d’un an après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) qui tenait toujours à son projet d’indépendance de l’Azawad (un parjure), à l’instigation du MNLA, avait en bloc célébré, le mercredi 6 avril 2016, le 4ème anniversaire de la déclaration de l’indépendance de sa fantasmagorique République, devant tous les principaux responsables du MNLA et de la CMA.
Au cours de la cérémonie où le drapeau de l’Azawad (et non celui du Mali) fut solennellement hissé sur le mât à Kidal, Attaye Ag Mohamed, chargé des droits de l’homme au bureau politique du MNLA à l’époque, avait pris la parole pour dire que le peuple de l’Azawad commémore le 6 Avril 2016 pour rappeler au monde entier, et particulièrement à Bamako, qu’au-delà d’un compromis à l’amiable conformément aux principes déterminés avec la communauté internationale dans les résolutions 2085 et 2100 du Conseil de Sécurité de l’ONU, «rien n’est encore exclu».
Deux jours après cette pompeuse célébration de l’indépendance, les leaders du MNLA ont tenu, du 7 au 9 avril, le 3ème congrès de leur mouvement armé à Kidal. Lançant les travaux du congrès, le président du MNLA, (et non moins « chef de l’Etat de l’Azawad »), Bilal Ag Chérif, a, dans son allocution, souligné que « le combat mené depuis plusieurs années par le MNLA a pour seul but de libérer le peuple de l’Azawad ».

Trois (3) jours après avoir rejeté les conclusions de la Conférence d’entente, la Coordination des Mouvements de l’Azawd (CMA) a célébré à Kidal, le jeudi 6 avril 2017, le 5è anniversaire de la déclaration d’indépendance de la «République de l’Azawad ». La célébration a enregistré, cette année encore, la présence de tous les leaders de la CMA et des autorités intérimaires de la région de Kidal. Au cours d’un défilé civil, on apercevait clairement des enfants marcher sur le drapeau du Mali. A la suite des enfants, les ‘’militaires’’ ont défilé aux cris de « A bas le Mali, vive l’Azawad! ».
Comment et pourquoi poursuivre des négociations avec ceux-là qui, au lieu de déposer les armes, célèbrent en grande pompe leur indépendance chaque année, s’inquiètent les Maliens ?
Au sortir de la Conférence d’entente nationale, le porte-parole de la CMA, le plus modéré sans doute, Almou Ag Mohamed, dira : «nous avons signé un accord à Alger en 2015 [qui garantit l’intégrité territoriale du Mali]. Nous aurions souhaité qu’à l’issue de la conférence, il y ait un consensus. Que l’on donne une définition à l’Azawad. Mais nous avons constaté que la stratégie du gouvernement a consisté à noyer cette question cruciale avec les autres points ».
A l’évidence, la CMA fait cavalier seul dans sa quête pour la reconnaissance d’un statut de l’Azawad ; car Fahad Ag Almahamoud, le secrétaire général de la Plateforme estime que «l’Azawad est le projet politique d’une minorité et on ne peut pas accéder à cette requête… ».
Pour le Malien lambda, la Cour est suffisamment informée. La volonté des séparatistes n’a été pour une paix entre les fils de ce pays. Instrumentalisés par ‘’Djougou’’, ils continuent toujours de s’accrocher à leur chimérique Azawad. Or, dans le Mali de Assimi Goîta et de Choguel Maïga, il n’y a nulle part où l’armée du Mali ne peut pas être et opérer sur le territoire du Mali. Les féodaux de Kidal comprennent-ils cela ? Qu’est-ce que les soutiens et complices extérieurs les ont fait croire. Les questions ne seront pas répondues.
Affaire à suivre

La Rédaction

Source : Info Matin

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