Ils sont 300 combattants du MDP (Mouvement pour la défense de la patrie) du Delta central, du Seno et du Hairé à intégrer les rangs de la Plateforme. Leur adhésion a été célébrée en grande pompe, le samedi 25 juin, à la Maison des ainés, en présence du président de la Plateforme, Me Harouna TOUREH ; du porteur de l’initiative, le Général Soumaila CISSE ; du représentant du collectif des députés de la région de Mopti, l’honorable Abderhamane NIANG.
C’était également en présence du parrain de la cérémonie, l’imam Mahmoud DICHO, des chefs et combattants des différents mouvements et une forte communauté peule.
Après les mots de bienvenue du représentant du maire de la commune IV du district de Bamako, Issa SIDIBE ; le porte-parole du collectif des députés de la région de Mopti, l’honorable Abderhamane NIANG, a expliqué comment l’initiative de cette adhésion des combattants du MDP à la Plateforme a été prise. Selon lui, c’est le Général Soumaila CISSE et l’ancien maire de Sossobé, Hama CISSE, après avoir nourri l’idée l’a soumis à la réflexion des députés de la région de Mopti qui l’a approuvé, encouragé et soutenu.
Pour le l’honorable NIANG, l’objectif de cette adhésion à la Plateforme est d’encourager les jeunes combattants du MDP à participer au processus de paix et de réconciliation en cours. Il a insisté sur le caractère volontaire de l’initiative prise par les jeunes eux-mêmes avant d’être soutenue par les personnes ressources de la région de Mopti.
Le porte-parole des députés de la région de Mopti a saisi l’occasion pour interpeller l’État à considérer Mopti comme une région sinistrée.
« Nous souhaiterions que le gouvernement s’engage davantage et considère Mopti comme une région sinistrée, certainement plus que certains cercles du nord. Nous avons souffert, nous avons beaucoup souffert. Nous voyons que nous ne sommes pas traités de la même manière que les régions qu’on pense avoir été victimes des rébellions. Les problèmes qui se posent dans la région de Mopti relèvent de différentes frustrations cumulées. Que les populations victimes de la rébellion dans la région de Mopti soient considérées et traitées de la même manière que les autres… », a interpellé l’honorable Abderhamane NIANG.
Le porte-parole des combattants du MDP, Hama Founè DIALLO, a expliqué que ces mouvements d’auto-défense avaient été mis en place pour la sécurité des communautés peules et de leurs biens. Il a soutenu que cela se justifie d’autant plus qu’à fois qu’il y a conflit au Mali, les Peuls sont les premières victimes. C’est pourquoi il a appelé l’État à assumer sa responsabilité dans la région de Mopti où, à son avis, il est absent.
Le président de la Plateforme, Me Harouna TOUREH, a remercié les initiateurs pour l’adhésion des combattants du MDP au sein de la Plateforme. Selon lui, la communauté peule a une place importante à jouer dans le processus de paix dans notre pays. Me TOUREH a soutenu que certaines localités de Mopti connaissent les mêmes problèmes que les régions de Gao, Tombouctou et Kidal d’où la nécessité d’impliquer les communautés peules au processus de paix et de réconciliation.
Le responsable de la Plateforme a évoqué les principes cardinaux de l’accord qui lie désormais leurs mouvements. Ces principes sont entre autres, le respect de l’unité nationale ; de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’État du Mali, ainsi que de sa forme républicaine et son caractère laïc ; le rejet de toute forme de violence comme moyen d’expression politique ; l’acceptation du recours au dialogue et à la concertation ; l’engagement à respecter les droits de l’homme, la dignité humaine et les libertés fondamentales ; l’engagement à lutter contre le terrorisme, le trafic de drogue et toute autre forme de criminalité transnationale organisée.
Il a enfin appelé les combattants du MDP à respecter les institutions de la République et les représentants de l’État sur toute l’étendue du territoire national.
PAR MODIBO KONE
Source: info-matin