Sensibiliser et donner une meilleure compréhension des principes et concepts de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) et de Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) ; débattre de la complémentarité entre ces deux processus dans la mise en œuvre de l’Accord ; identifier les progrès et les défis actuels du processus de DDR accéléré sont des objectifs de l’atelier de sensibilisation sur le DDR et la RSS : ‘’partage de leçons et meilleures pratiques’’, du 5 au 7 mars, à l’École de maintien de la paix.
L’atelier servira également de cadre à : discuter de la coordination des interventions des principaux partenaires et des autres parties prenantes nationales et internationales ; échanger sur les meilleures pratiques de DDR et de RSS pour créer une Force armée nationale intégrée, légitime et professionnelle ; identifier les priorités gouvernementales du processus de DDR et de RSS réussis, à court, moyen et long terme, afin de reledver les défis qui se posent.
Prennent part à l’atelier, 80 participants : institutions nationales chargées de la RSS et du DDR ; acteurs étatiques et non étatiques de la sécurité, des régions et de la capitale ; représentants de la Justice ; CNDH ; Commission défense de l’Assemblée nationale ; société civile ; MISAHEL ; MINUSMA ; PNUD ; Banque mondiale ; UE ; DCAF-ISSA ; ASSN ; CEDEAO ; EMP…
La cérémonie d’ouverture a été émaillée de trois interventions.
Le Haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL), Pierre BUYOYA, a félicité le Gouvernement pour les efforts déployés dans les domaines du DDR et de la RSS, notamment : la mise en place d’institutions de référence comme le Conseil national pour la RSS, la Commission nationale du DDR, la Commission nationale d’intégration et le Commissariat à la RSS ; le lancement du processus de ‘’DDR accéléré’’, en novembre 2018, destiné à environ 1 800 combattants des bataillons du MOC de Gao, Tombouctou, Kidal, ainsi que les membres des Mouvements ayant quitté les rangs des FAMa ; le recensement presque définitif de 32 908 combattants éligibles au programme de DDR/intégration ; l’adoption conjointe, en juillet 2018, de la Stratégie de Réforme du Secteur de la Sécurité et de son Mécanisme de suivi-évaluation ; l’entente entre les Parties maliennes sur les modalités fondamentales des Forces armées et de sécurité reconstituées, courant décembre 2018, à travers la formation des bataillons intégrés, ainsi que l’organisation et les missions de police territoriale et des unités spéciales…
Selon M. BUYOYA, si chaque pays doit aborder les opérations de DDR et de RSS en fonction de ses réalités propres, il n’en demeure pas moins que « l’expérience des autres est une source précieuse ».
Pour Mahamat Saleh Annadif, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Chef de la MINUSMA, les processus de DDR et RSS se déroulent en droite ligne des objectifs communs des Nations Unies et de l’Union africaine, à savoir la paix, la stabilité et les réformes. Il a salué une avancée significative : le règlement de la question sensible des critères d’intégration.
De même, M. ANNADIF se réjouit des efforts, en cours, de décrispation du climat politique qui ouvre des perspectives pour les réformes politiques et institutionnelles, 2e pilier de l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. Aussi, a-t-il assuré du soutien indéfectible de la Mission onusienne à ce processus de décrispation du climat politique.
Le ministre Thierno Amadou Oumar Hass DIALLO, assurant l’intérim de son homologue de la Cohésion sociale, de la paix et de la réconciliation nationale, a rappelé le déclenchement de la crise sécuritaire, en 2012, qui a suscité des préoccupations d’ordre humanitaire, politique et sécuritaire. L’Accord a été signé en mai 2015 et parachevé en juin de la même année, afin d’assurer une paix et une solution durable aux causes profondes de la crise dans le Nord du Mali. Aussi a-t-il rappelé l’engagement du Président IBK, à l’occasion de sa prestation de serment, le 4 septembre 2018 : « la poursuite de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation reste ma priorité ». Abondant dans le même sens que ses prédécesseurs, le ministre DIALLO, a souligné les progrès significatifs enregistrés dans les processus de DDR et de RSS. Toutes choses qui, à ses yeux, sont des indicateurs fiables de stabilité.
Il n’a pas manqué de saluer les partenaires dont le soutien constant permet de réaliser ces progrès.
Pour les travaux qui dureront 3 jours, il s’agira, à travers des plénières et des séances de groupe d’utiliser une méthodologie interactive de coapprentissage et de copartage, dans le but d’encourager les participants à s’approprier les meilleures expériences et connaissances et à adopter une approche de résolution des problèmes des processus de DDR et de RSS pour la construction durable des Forces armées et de sécurité.
Par BERTIN DAKOUO
Info-matin