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Procès Sanogo et autres crimes perpétrés au Mali : La FIDH et l’AMDH invitent l’Etat malien à s’assumer

L’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH), en collaboration avec la Fédération Internationale des Ligues de Droit de l’Homme (FIDH), a rendu un dernier accablant rapport sur les crimes et exactions perpétrées au Mali le Vendredi 08 Décembre 2017. Dans le dit rapport, elles encouragent l’Etat du Mali dans sa lutte contre l’impunité tout en le conviant à s’assumer pour les sanctions à l’encontre des auteurs desdits crimes dont certains croupissent dans les prisons mais d’autres libérés à l’insu des magistrats et sans procès.

Selon le rapport, la grave crise qu’a connu le Mali entre 2012 et 2013 qui a aboutit à l’occupation de certaines régions du septentrion malien à ouvert la porte du pays à des bandits de tout acabit et qui y ont perpétrées des crimes abominables de tout genre ; le putsch de Amadou Aya Sanogo et de ses compagnons d’armes accusé d’avoir orchestré l’enlèvement et l’exécution sommaire d’une vingtaine de militaires de l’armée malienne a aussi rallongé la liste des crimes sans oublier ceux odieuses commises par les groupes armées indépendantistes et djihadistes.

« La lutte contre l’impunité doit être une priorité au Mali, tant pour répondre au droit et au besoin de vérité, de justice et réparation des victimes du conflit qui sévit depuis 2012 que pour contribuer au rétablissement d’une paix durable et de l’Etat de droit. Dans le contexte d’une situation sécuritaire qui se dégrade, d’un délitement du lien de confiance entre les populations et les institutions étatiques en particulier dans les régions du centre et du nord et de la présence des mêmes acteurs de la violence sur le terrain qu’au début du conflit. La lutte contre l’impunité est cruciale, celle-ci doit permettre à la fois de rendre justice aux victimes, de rétablir la relation entre le citoyen et l’Etat et de mettre à l’écart les acteurs de la violence afin de prévenir les crimes futurs » a lâché Me Moctar Mariko le président de l’AMDH.

Selon lui, la dégradation du contexte sécuritaire a engendré une réponse militaire appuyée des autorités maliennes et de ses partenaires internationaux étrangères reléguant ainsi au second plan le respect des droits humains et la lutte contre l’impunité tout en faisant savoir que ces deux éléments sont fondamentaux dans la lutte contre le terrorisme. Le premier responsable de l’Association malienne des Droits de l’Homme a attesté que les négociations politiques pour la restauration de la paix, en particulier en amont à la signature de l’accord de paix issu du processus d’Alger en juin 2015 ont résulté des sacrifices en matière de lutte contre l’impunité notamment au travers de vagues de libérations des personnes pourtant présumées responsables des violations graves des droits humains au nord du Mali.

Me Moctar a salué l’initiative du gouvernement suite à l’ouverture des instructions concernant les crimes les plus graves commis dans le contexte du conflit et que ces instructions se sont traduites ces 12 derniers mois par deux avancées considérables pour la lutte contre l’impunité : Il a cité entre autre, la tenue du premier procès concernant les crimes commises au nord et qui aboutit en la condamnation d’Aliou Mahamane Touré ancien commissaire islamique du MUJAO à Gao, l’ouverture du procès à l’encontre de l’ex-putschiste Amadou Aya Sanogo et d’autres éléments de l’ex-junte accusés d’avoir orchestré l’enlèvement et l’exécution sommaire d’une vingtaine de militaires de l’armée malienne, dit « bérets rouges » etc.

Me Moctar Mariko a mentionné que la FIDH et l’AMDH insistent sur la nécessité pour les autorités maliennes de poursuivre leurs efforts vers la tenue d’autres procès et la reprise de celui de Amadou Aya Sanogo tout en faisant la lumière sur d’autres crimes qui ne font l’objet d’aucune enquête et poursuite judiciaire notamment sur des crimes commis durant la reconquête du nord par les forcés armées maliennes et étrangères ainsi que des crimes commis dans les régions du centre et du nord durant la dégradation de la situations sécuritaire de ces derniers années.

Moussa Samba Diallo

Source: Le Républicain

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