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Procès des crimes de sang : Qui après Amadou Haya Sanogo ?

En janvier 2012, de vaillants soldats maliens ont été égorgés par un groupe de personnes au nom de la répartition du Mali. C’est l’origine du chaos dans notre pays. Pour beaucoup le procès du capitaine-général Amadou Haya Sanogo est le signe même d’une justice malienne à géométrie variable.

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Sans justifier la brutalité quasi-bestiale du putschiste Amadou Haya Sanogo, il est important de rappeler les dérives graves à la base de la situation du Mali. La présence aujourd’hui du chef de l’ex-junte relève d’un fait orchestré par des groupes qui font présentement la pluie et le beau temps au gouvernement. Ces ennemis jurés du pays ont suscité la révolte de certains soldats.

Osons le dire : l’affaire dite des “bérets rouges” (pour laquelle Amadou Haya Sanogo est incarcéré) est la résultante d‘un ensemble de crimes odieux dont les auteurs sont libres de tout mouvement. Combien de Maliens ont perdu leurs proches dans l’attaque d’Aguelhok ? Combien de personnes ont écouté avec stupéfaction les discours fallacieux et malpropres des chefs rebelles qui ne tenaient qu’à la partition du pays, tuant de passage des soldats comme des mouches ?

Les événements de mars 2012 à Bamako viennent de loin. Tout est parti de cette résurrection rebelle en janvier occasionnant la mort sur le champ d’honneur de plusieurs dizaines de soldats de l’armée malienne. De l’attaque de Ménaka, le 17 janvier 2012, à la boucherie d’Aguelhok le 24 du même mois, que de massacres dans le septentrion malien ! La boucherie a continué jusqu’au 22 mars date d’un putsch à Bamako.

Selon toute vraisemblance, il n’allait pas y avoir eu de coup d’Etat si le soldat n’avait pas été massacré au nord. Toutes ces tueries ont exacerbé la colère de la troupe à Bamako. Amadou Haya Sanogo, l’auteur du coup d’Etat, n’allait jamais poser son acte si ces crimes n’avaient pas lieu.

 

Nina Walett Intallou, Bilal Ag Achérif, Mahamadou Djéri Maïga…

Hélas, ceux qui ont précipité le pays dans le gouffre sont aujourd’hui ceux qui clament la paix. Les bourreaux sont devenus des chouchous de la République à l’image de Nina Walett Intallou, de Bilal Ag Cherif ou encore de Mohamed Djéry Maïga. On leur déroule le tapis rouge au nom de la quête de paix.

Ces hommes et femmes, aux mains tachées de sang, bénéficient en somme de tous les égards. Ils roulent carrosses et logent dans de luxueuses résidences à eux offerts par l’Etat aux frais du contribuable. Leurs victimes, elles, attendent une justice hypothétique.

A l’image de Nina Walett Intallou, l’actuel ministre de l’Artisanat et du Tourisme, bon nombre de caciques de l’ex-rébellion jouissent des largesses de l’Etat malien. D’aucuns parlent de “primes” à la rébellion. Normal, quand on sait que ce pays est encore à la recherche de la paix et qu’il est important de taire ses crimes ! Toutefois, il convient de rappeler qu’il est nécessaire de traduire les auteurs de ces crimes devant les juridictions compétentes. Et l’Etat du Mali doit en tenir compte !

“On ne sait pas encore quand, mais dans 10 à 15 ans, les auteurs de ces crimes peuvent être bien poursuivis. Il s’agit d’un minimum de volonté de la part du gouvernement”, précise un juriste interrogé sur la question. En tout état de cause, la situation d’instabilité n’honore personne. Chaque Malien aspire à la paix et souhaite que cette situation de crise ne soit qu’un mauvais souvenir, mais à condition que la vraie justice s’applique à tous.

Oui à la réconciliation, mais encore faudrait que la vérité éclate, que la justice soit équitable pour tous. C’est en cela que le pays pourra retrouver sa paix d’antan. Les discours seuls ne suffisent plus. Il faut agir et bien agir.

D Samaké

 

Source:  La Sirène

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