«Le parquet a requis trois ans de prison ferme, j’ai plaidé la relaxe parce qu’il y’a pas d’infraction». Voici la déclaration d’après procès de maître Kassoum Tapo avocat de Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath jugé le 13 juin 2023 pour avoir déclaré que l’ancien premier ministre Soumeilou Boubèye Maiga mort en détention en mars 2022 a été en réalité assassiné.
Tenu en effet à huis clos au tribunal de la commune IV du district de Bamako, le procès du chroniqueur Ras Bath connaîtra son délibéré le 11 juillet 2023, mais pour l’heure la tension autour de cette procédure judiciaire rend plus sensible ce 3ème feuilleton judiciaire impliquant celui qui se trouve sur la sellette eu égard à la délicate situation sociopolitique du pays. Une remarque qui se justifie par les virulents mouvements d’humeur aux devantures du tribunal archicomble de monde mais également l’impressionnant dispositif sécuritaire à la porte de la Maison centrale d’arrêt de Bamako où réside toujours Ras Bath. Toutes choses qui en disent long sur le degré de sensibilité de ce dossier en cette période où tout ne semble tenir qu’à un fil dans le pays.
En tout cas, avec le grand remue-ménage que suscite le référendum constitutionnel opposant des camps qui n’auront besoin que d’une étincelle pour mettre le feu à la poudrière, un tel procès médiatisé a vite fait d’être un élément déclencheur surtout quand on connaît les tenants et les aboutissants mais aussi les protagonistes de ce procès.
Seydou Diakité
Source : Le Témoin