Au Mali, ce 28 octobre avait lieu le deuxième jour de procès des auteurs présumés des attentats de Bamako de 2015 qui ont fait 27 morts, au bar-restaurant la Terrasse et à l’hôtel Radisson Blu. Cette nouvelle journée s’est ouverte avec les auditions des deux prévenus. Le principal suspect, le Mauritanien Fawaz Ould Ahmed, alias « Ibrahim 10 », qui a détaillé pendant près de deux heures les opérations qu’il a menées, n’a affiché aucun remord.
Avec notre envoyé spécial à la cour d’appel de Bamako,Kaourou Magassa
À la barre, Fawaz Ould Ahmed, entouré de ses deux avocats devant les assises anti-terroristes, avait la plupart du temps les mains jointes derrière le dos. Ses premiers mots ont donné le ton d’un récit de plus deux heures plutôt glaçant. « Je suis un moudjahidine jihadiste », a-t-il clamé à la cour avant de confirmer être membre de Al-Mourabitoune, un groupe jihadiste affilié à al-Qaïda.
Puis très rapidement, en réponse aux questions du président de la cour, il a relaté les faits du restaurant la Terrasse qu’il est accusé d’avoir commis. Il a précisé qu’il était descendu de Gao avec une Kalachnikov et six chargeurs, un pistolet et deux chargeurs. Après un repérage, il se rend au restaurant puis vise les Occidentaux. Le bilan sera de cinq morts dont trois Maliens.
« Vengeance » contre Charlie Hebdo
L’audition s’est poursuivie sur sa cavale et sur sa préparation de l’attentat du Radisson Blu de Bamako. Son récit était ponctué dans la salle de râles et de rires gênés tant l’accusé était sans remords et les actes décrits réalisés de sang-froid.
À la question d’un magistrat sur les motifs de ses actes, il a répondu : « Nous sommes en guerre contre la France et ses alliés ». Pour l’attentat de La Terrasse, Mokhtar Belmokhtar lui aurait donné le feu vert pour venger le prophète en réponse à la publication des caricatures de Charlie Hebdo.
RFI