Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Problème de gouvernance au sein du CILSS: les ministres se saisissent de la question

Problème de gouvernance et de leadership, retard criard de certains États membres dans le paiement de leurs cotisations, voilà des situations qui ont plongé ces derniers temps le Comité Permanent Inter-États de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS) dans un profond malaise. Une situation inquiétante à laquelle les ministres ont tenté de trouver une solution à la faveur d’un Conseil extraordinaire de l’organisation qui s’est tenu dans notre pays. C’était vendredi dernier, au Grand Hôtel de Bamako.

Comité permanent InterEtats lutte contre sécheresse Sahel cilss logo

Créé le 12 septembre 1973 par la FAO, en réponse à une sécheresse prolongée qui a débuté dans le Sahel dans les années 1960, le CILSS couvrait au départ les neuf pays sahéliens : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad, Cap-Vert, Gambie et Guinée Bissau.
Aujourd’hui, elle compte treize pays, suite à l’adhésion, en 2011, de la Guinée Conakry, puis en 2012 de la Côte d’Ivoire, du Bénin et du Togo.
Au fil des 43 ans d’existence, le CILSS qui veille constamment à ce que ses membres ne soient jamais surpris par les évolutions des conditions climatiques ou de la situation du marché qui pourraient avoir une incidence sur leur sécurité alimentaire nationale s’est positionné dans l’espace sahélien ouest-africain comme une institution de référence. Il rend d’utiles services aux millions de populations de ses États membres dans la recherche de solutions efficaces et durables en matière de lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, ainsi qu’en matière de prévention des effets néfastes de la sécheresse et des changements climatiques.
De fait, l’institution qui voit son mandat s’étendre aux pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest, puisqu’elle est la branche technique de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), s’est illustrée par l’exemplarité de la définition et la conduite de politiques et stratégies régionales pertinentes de sécurité alimentaire et nutritionnelle ; par l’évaluation permanente des campagnes agricoles, par la prévention et la gestion prudente des crises alimentaires ; par la pratique des prévisions et du suivi agrohydrométéorologique ; par la facilitation de l’accès au marché des produits agricoles et agroalimentaires et par la gestion durable des ressources naturelles, des terres et de l’eau d’irrigation.
Cependant, l’institution, depuis quelque temps, est plongée dans un profond malaise suite à un problème de gouvernance et de leadership qui risque d’annihiler les efforts entrepris et impacter sur bonne marche de l’organisation et les résultats enregistrés jusqu’ici. Une situation qui inquiète d’ailleurs les États membres et surtout notre pays qui assure la présidence de l’organisation. Voilà qui justifiait la tenue, le vendredi dernier, dans notre capitale, d’un conseil extraordinaire du Comité Permanent Inter-États de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS). La rencontre a regroupé autour du ministre coordonnateur, Kassoum DENON, neuf des 13 ministres de l’organisation communautaire ; les ministres maliens de l’Élevage et de la pêche, Nango DEMBÉLÉ, de l’Environnement, de l’assainissement et du développement durable, KEITA Aida M’BO, et le Commissaire à la sécurité alimentaire, le ministre Oumar Ibrahim TOURÉ.
Ce conseil extraordinaire, qui s’est déroulé à huis clos, a vu aussi la participation de l’Ambassadeur du Tchad accrédité auprès du Niger, celui du Mali au Burkina Faso accrédité auprès du CILSS et les ambassadeurs accrédités auprès du Mali et du Niger.
Il s’agissait à travers cette rencontre de Bamako, qui s’est imposée dans l’agenda des ministres et des pays membres, de plancher en priorité sur cette situation de malaise qui prévaut au sein de l’organisation en vue de prendre des décisions appropriées ainsi que celle des cotisations des États membres dont certains accusent des retards.
A l’ouverture de la rencontre, le ministre malien de l’Agriculture, a remercié ses homologues et les autres participants pour leur présence effective gage du témoignage de l’intérêt qu’ils accordent à la vie de l’institution communautaire qui, depuis sa création, n’a cessé de mettre en commun des savoir-faire pour gérer les contingences climatiques qui compromettent la sécurité alimentaire dans les États membres.
Sur un ton qui décrit l’enjeu d’une telle rencontre, Kassoum DENON, a confessé que le CILSS a certes connu de multiples crises de croissance, mais qu’il s’est toujours donné les moyens de s’en sortir en rebondissant à chaque fois de façon plus équilibrée. Toutes choses qui font de lui un instrument sous régional de développement des plus multisectoriels et des plus efficaces, avec un appui précieux des partenaires qui se renforce davantage au regard des performances obtenues. C’est dans cet élan imprimé que le ministre coordonnateur a appelé les États membres à poursuivre les efforts de gestion au sein de l’organisation pour consolider sa crédibilité et parvenir à l’amélioration des conditions de vie des populations sahéliennes et de la sous-région ouest-africaine. Un appel et une invite qui ont été reçus cinq sur cinq. Ce, d’autant plus que les participants à ce conseil extraordinaire des ministres en charge du CILSS sont sortis avec de nouvelles orientations qui renforcent l’organisation dotée des capacités pour mieux gérer toutes les ressources et tous ceux qui sont mis à la disposition pour les besoins des populations. C’est du moins, la principale information donnée le ministre Kassoum DENON au sortir de leurs travaux qui auront duré plus de trois heures d’horloge.
« Nous sortons de ce conseil extraordinaire avec un CILSS doté d’une gouvernance fortement renforcée », a révélé le ministre coordonnateur, ajoutant que la rencontre de Bamako leur a permis d’échanger sur tous les dispositifs par rapport aux changements climatiques tout en essayant, à la veille de la COP22, de mettre la sous-région en phase avec les exigences des changements climatiques.

Par Mohamed D. DIAWARA

 

 

Source: info-matin

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance