Programmée et reportée à trois reprises, la mise en place du bureau annuel et des commissions de travail de l’A.N connait un blocage terrible. La raison est à trouver dans l’opposition entre les députés RPM, divisés entre pro et anti Karim Keita pour occuper le poste de président de la commission Défense. Les têtes de proue de cette contestation républicaines seraient les honorables Kalilou Ouattara, député élu en commune III et Bafotigui Diallo élu en commune VI du District de Bamako. Cette défiance des députés RPM sonne-t-il le glas du mythe de « Ma famille d’abord » ? Iront-ils jusqu’au bout au nom de la République ou cèderont-ils finalement aux pressions et aux chantages de tous bords ? Les autres groupes parlementaires qui crient plus au changement qu’ils n’agissent emboiteront le pas aux frondeurs pour rectifier le tir qui a terni l’image de l‘Hémicycle ?
Ne faut-il pas toujours rappeler que la République est au-dessus de nos considérations partisanes ? Le Peuple en élisant IBK à plus de 77 %, avait cru rompre avec certaines pratiques qui avaient pignon sur rue au Mali pendant longtemps. Parmi elles, nous pouvons citer entre autres le népotisme, la corruption et le clientélisme.
Mais après son accession au pouvoir, le Président IBK semble faire de la lutte contre ces pratiques le dernier de ses soucis. Pire elles se sont même empirées comme en attestent les différentes nominations à tous les niveaux de responsabilité à commencer par le Gouvernement, en passant par l’Administration et les Institutions de la République. Le cas de l’Assemblée Nationale se passe de tout commentaire.
Le fils du Président élu devient le plus jeune président d’une Commission de travail aussi importante que celle de la « Défense » à l’A.N. Son beau-père devient le Président de l’Hémicycle, toute chose qui a discrédité cette Institution aux yeux de bon nombre de citoyens qui ont fini par comprendre que le changement promis n’était qu’un mirage.
Pour corriger ce dysfonctionnement moral et redynamiser les Commissions afin qu’elles soient plus efficaces, une frange importante soit plus 51 députés du parti majoritaire ont voulu se faire entendre en demandant le remplacement de Karim Keita à la tête de la très stratégique Commission de Défense. Cette action qu’on peut qualifier de fronde au sein de la majorité oppose aujourd’hui les députés attachés à la République à ceux qui ont fait allégeance à la Cour impériale du « Mansaré Mansa », pardon la famille Présidentielle. Ce combat entre les deux franges du RPM est le signe annonciateur d’un profond malaise au sein de la Majorité Présidentielle.
Comme pour ne rien arranger à la situation, le groupe parlementaire ADEMA-ASMA CFP est aussi monté au créneau pour exiger le maintien de leurs membres à leurs anciens postes sous peine de se retirer totalement du nouveau bureau de l’A.N. Pour rappel, le Président de l’Assemblée l’honorable Issiaka Sidibé avait demandé au groupe parlementaire ADEMA de remplacer l’intraitable 4e vice-président de l’Assemblée en la personne de l’honorable Ahmada Soukouna, député élu à Yélimané et 5e vice-président du Comité Exécutif de l’ADEMA-PASJ à cause de son activisme contre le Président de l’Institution.
En demandant ouvertement le remplacement le député de Yélimané, il fait montre d’une inélégance politique et d’une immixtion dans la gestion interne de l’Adema qui n’est pas recommandable. Aussi, l’ADEMA sous le nouveau leadership de Tiémoko Sangaré est monté au créneau pour rappeler le président de l’Assemblée à l’ordre. Comme pour dire que c’est bien l’honorable Issiaka Sidibé qui aura été le premier à ouvrir les hostilités. Vivement donc de belles empoignades républicaines et civilisées au grand bonheur de la Démocratie.
En Définitive, les députés Bafotigui Diallo et le Pr. Kalilou Ouattara pour sévir contre les indélicats, complaisants et autres incompétents députés afin de raviver la confiance à eux placée par le Peuple.
Youssouf Sissoko
Source: InfoSept
